Le pétro-gazier britannique Tullow Oil a révélé qu’en 2016 il concentrera plus d’efforts financiers sur ses actifs au Ghana en augmentant sa production pétrolière grâce au projet TEN, alors que les activités de l’entreprise ralentissent en Afrique orientale.
Cette décision a en effet été motivée par les retards dans la réception de licences de production auxquels s’ajoutent des discussions jugées trop longues concernant le projet de construction de pipeline de l’Ouganda pour exporter son brut. Toutefois, au Kenya voisin, Tullow a terminé l’exploration et le programme d’évaluation dans son bassin le plus lucratif, le bassin de Lokichar, où il a découvert 600 millions de barils de pétrole.
Concernant ses actifs ghanéens, la compagnie va faire couler la première goutte de liquide sur son projet TEN à l’été 2016. Son engouement pour ce champ se justifie par le fait qu’il représente l’une des découvertes majeures en Afrique de l’ouest de ces dernières années. On estime les réserves en présence à plus de 300 millions de barils. En plus, Tullow Oil a l’intention de consacrer environ 1,1 milliard $ dans son programme de dépenses en immobilisations pour 2016, soit une baisse de 600 millions $ comparativement à 2015. La plus grande partie de cet argent ira vers le Ghana précisent les responsables de la société.
Quant à son partenaire sur le projet, Kosmos Energy, il a annoncé qu’il a réduit sa facture de dépenses pour cette année à 200 millions de dollars. Dans la lettre numéro 30 de OAG Africa, l’expert français des questions énergétiques Francis Perrin a fait part de la volonté de la compagnie britannique de réduire à environ huit dollars par baril les coûts d’exploitation sur les projets offshore TEN et Jubilee, et ce d’ici à 2018 en raison de la dégringolade des prix sur le marché international. Cela pourrait être une bonne opportunité pour la compagnie si les prix du pétrole se relèvent légèrement à partir de 2017 comme l’estiment beaucoup de spécialistes de la question.
Toutefois, malgré ce transfert de priorités, le Kenya demeure très important pour la compagnie. La société a déclaré que le bassin de Lokichar pourrait contenir jusqu’à un milliard de barils de pétrole et qu’il examinera les perspectives d’exploration complète du bassin avant la fin du premier semestre de 2016. La compagnie a souligné que l’exploration restera un élément clé de sa stratégie de développement à long terme sur le continent noir.
Olivier de Souza