MOSCOU - Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a indiqué mercredi que Moscou n`avait pas proposé officiellement à la France de l`aider à acheminer des troupes au Mali comme l`avait affirmé son homologue français Laurent Fabius.
"Quand mon collègue Laurent Fabius m`a appelé (...), il m`a demandé s`il y avait des possibilités de fournir des services de transport, ce à quoi je lui ai répondu ce qui suit: nos compagnies privées, comme Volga-Dniepr, AirBridgeCargo, Skol ont plusieurs contrats, notamment avec le ministère français de la Défense et les ministères de l`Intérieur de différents pays africains", a déclaré le ministre russe lors d`une conférence de presse.
"Cela relève de leur décision, ce sont des projets commerciaux. Et nous n`avons rien évoqué de plus en ce qui concerne cette question du transport", a-t-il précisé.
M. Fabius avait déclaré dimanche que la Russie avait proposé d`acheminer des troupes ou matériels français au Mali, où est intervenue la France à la demande des autorités de Bamako, à la suite d`une offensive islamiste vers le Sud.
"Quand cette information est sortie, nos collègues français se sont excusés et ont dit qu`il s`agissait d`une déformation de nos propos", a indiqué M. Lavrov.
Le ministre a par ailleurs fait part des inquiétudes de Moscou sur la "déstabilisation de la région du Sahel".
"L`instabilité en Afrique du Nord déborde justement là-bas", a-t-il dit, affirmant que "ceux qui combattent au Mali, la France, les Africains, sont ceux qui ont renversé (le leader libyen Mouammar) Kadhafi et ont armé des gens pour renverser Kadhafi".
"Nous espérons que la situation au Mali sera stabilisée et que les pays africains déploieront leur opération prochainement comme l`a autorisé le conseil de sécurité" de l`Onu", a-t-il déclaré.
Il a appelé à "regarder la situation de façon plus complexe", et non au cas par cas, mais a souligné qu`il ne fallait "pas admettre la destruction d`Etats, ne pas admettre la disparition d`Etats laïcs et ne pas admettre l`arrivée au pouvoir de radicaux et d`islamistes".