Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage

 Autres articles


Comment

Politique

Mali: les troupes africaines retardées par le manque d`argent et de matériel
Publié le mercredi 23 janvier 2013  |  AFP


Les
© Autre presse par EMA / ECPA-D
Les premiers soldats de la MISMA étaient mis en place à Bamako.
Opération Serval. Le 17 janvier, à l`instar de ces soldats togolais, les premiers soldats de la MISMA étaient mis en place à Bamako.


 Vos outils




 Vidéos


Autre Presse - 23/1/2013


 Dans le dossier

ABIDJAN - Entre manque d`argent et d`équipement et
besoins de formation, les pays africains ont de sérieuses difficultés à
déployer des troupes au Mali et n`apparaissent pas en mesure de prendre à
court terme le relais des soldats français et maliens face aux groupes
islamistes.

Pendant que les militaires de Paris et Bamako remontent progressivement
vers le Nord malien depuis le début le 11 janvier des bombardements français
sur les positions jihadistes, les troupes africaines arrivent au
compte-gouttes dans la capitale malienne.

Entre 500 et 700 soldats ouest-africains s`y trouvent désormais. Au total,
la sous-région doit déployer autour de 4.000 hommes au sein de la Mission
internationale de soutien au Mali (Misma), et le Tchad, qui agira en
coordination avec la force sans en faire partie, 2.000 militaires.

Côté français, certains s`étranglent devant la lenteur du déploiement des
troupes d`Afrique de l`Ouest. "Pourtant cela faisait des mois que les
états-majors se préparaient à une opération au Mali", peste une source
sécuritaire française dans la région, interrogée par l`AFP.

Mais les gouvernements africains invoquent d`abord des problèmes financiers.
Le dernier sommet de la Communauté économique des Etats d`Afrique de
l`Ouest (Cédéao), le 19 janvier à Abidjan, "a buté sur les questions
d`argent", raconte un diplomate de l`Union africaine (UA) qui y assistait.

"Les Occidentaux veulent que les forces soient déployées d`abord. Les
Africains leur ont dit: +nos forces sont prêtes mais qui va payer les
salaires, la nourriture, le transport?+", explique-t-il.

Qui va payer?

Tous les espoirs sont désormais placés dans la conférence des donateurs du
29 janvier à Addis Abeba, sous l`égide de l`UA, et la réunion internationale
prévue par l`Union européenne le 5 février à Bruxelles.

Les Européens "vont certainement financer une grande partie de cette
guerre", juge Philippe Hugon, directeur de recherche à l`Institut de relations
internationales et stratégiques (Iris) en charge de l`Afrique.

En terme de rapidité de déploiement, les pays de la région "ne peuvent pas
faire mieux que ça", plaide le ministre ivoirien délégué à la Défense, Paul
Koffi Koffi. "En un mois on devrait avoir déployé l`essentiel de la Misma",
assure-t-il.

Selon un diplomate de la Cédéao, l`idée est d`engager sur le terrain à
brève échéance "au moins 800" soldats africains.

Mais la logistique reste un sérieux obstacle. "Même si l`argent était
disponible tout de suite, les armées n`ont souvent pas le matériel requis.
Donc il faut passer commande et ça peut traîner", fait valoir une source
gouvernementale burkinabè.

Transport des troupes, ou encore armement: la plupart des armées africaines
appelées au Mali souffrent des mêmes carences. Cependant plusieurs pays
occidentaux, dont les Etats-Unis, ont promis de l`aide, notamment des avions
et du carburant.

Enfin, des formations sont nécessaires pour l`armée malienne comme pour
certains contingents, comme le bataillon logistique de 500 hommes promis par
Abidjan. La logistique n`étant pas le fort de l`armée ivoirienne, selon des
experts, cette formation s`avère cruciale et devrait être dispensée par des
soldats français.

Dans ces conditions, l`espoir de Paris de passer le plus vite possible le
"relais" aux troupes africaines devrait encore tarder à se concrétiser.

"A priori il ne devrait pas y avoir d`engagement des Africains dans la
phase offensive, sauf peut-être les Tchadiens", les plus aguerris aux combats
dans le désert, prédit la source au sein de l`UA.

"L`idéal, ce serait que d`ici 15 jours il y ait une présence africaine" sur
le théâtre d`opérations, estime Ahmedou Ould Abdallah, diplomate mauritanien
et ancien haut représentant de l`ONU dans plusieurs pays du continent.
Mais, selon lui, les soldats africains devraient essentiellement se charger
de "sécuriser" les zones d`où les Français et les Maliens auront déjà chassé
le gros des combattants islamistes.

 Commentaires