PARIS - Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a estimé mercredi à environ "30 millions d'euros" le coût à l'heure actuelle de l'opération militaire française au Mali, douze jours après le début de l'engagement français.
"C'est un peu difficile à dire maintenant. On peut considérer que l'opération la plus coûteuse pour nous jusqu'à présent a été l'opération logistique, le transport...", a-t-il déclaré lors de l'émission "Politiques" de France24-L'Express-RFI.
On évalue "à peu près à 30 millions d'euros le coût de l'opération à l'heure actuelle, mais c'est fait de manière un peu grossière", a-t-il souligné.
"Lors de l'examen du budget de la défense, annuellement il y a une somme qui est affectée à ce qu'on appelle les opex, les opérations extérieures, d'un montant de 630 millions, qui sont à disposition du ministre de la Défense, du ministre des Finances, lorsque des opérations sont menées. Donc nous ne sommes pas en situation de difficultés de trésorerie", a souligné le ministre.
Interrogé sur une renforcement éventuel des effectifs français -
actuellement de 2.300 hommes - sur le terrain, M. Le Drian s'est refusé à plus
de précisions. "Peut-être que ce chiffre ne restera pas à ce niveau, peut-être
même à un moment donné il est appelé à descendre", a-t-il dit, soulignant que
la France n'a "pas vocation à rester éternellement dans ce pays".
"Nous n'avons jamais imaginé une opération éclair. Tout ce que nous
souhaitons c'est de mettre en place les conditions pour que la Misma puisse
remplir la mission qui lui a été confiée par les Nations-Unies", a-t-il dit.
La Mission internationale de soutien au Mali (Misma), la force africaine en
train de se mettre en place, doit aider l'armée malienne à restaurer
l'intégrité du Mali, dont une partie du nord est occupée par les groupes
islamistes armés.
M. Le Drian a également souligné l'importance de parvenir à "une solution
politique" au Mali pour permettre à ce pays de retrouver sa stabilité.
Interrogé sur les récentes opérations aériennes françaises, il a souligné
que les avions français avaient ciblé "un certain nombre d'objectifs sur Gao
et Tombouctou, des dépôts d'essence, de munitions, des lieux d'entraînement,
d'état-major, pour éviter la reconstitution" des groupes islamistes qui ont
fui la région de Diabali (centre), reprise par les forces maliennes et
françaises.