OUAGADOUGOU L`Union européenne s`est déclarée mercredi "très préoccupée" par les rapports sur de possibles exactions au Mali, pour
lesquelles des organisations de défense des droits de l`Homme mettent en cause l`armée malienne.
"Nous sommes très préoccupés par des rapports qui évoquent la possibilité de luttes et de combats ethniques, d`exactions commises à titre de revanche", a indiqué à Ouagadougou la commissaire européenne à l`aide humanitaire, Kristalina Georgieva.
La responsable européenne, dont les propos étaient traduits de l`anglais par un membre de sa délégation, s`exprimait devant la presse après un entretien, en compagnie du ministre français du Développement Pascal Canfin, avec le président burkinabè Blaise Compaoré.
Deux organisations de défense des droits de l`Homme ont demandé mercredi l`ouverture en urgence d`une enquête sur des allégations d`exactions commises par l`armée malienne, Human Rights Watch (HRW) réclamant également l`envoi d`observateurs des Nations unies.
Une intervention militaire française a débuté le 11 janvier pour aider les forces armées maliennes à reconquérir le nord du pays, occupé par des groupes islamistes radicaux depuis dix mois.
De son côté, Pascal Canfin a insisté sur la nécessité d`un "dialogue
politique au sein de la société malienne", alors que le président Compaoré est chargé depuis l`an dernier d`une médiation régionale au Mali.
"Gagner la paix, au-delà de l`intervention militaire, c`est avoir des
interlocuteurs autour d`une table de discussion et de négociation politique", a expliqué le ministre français. "Sur les formes précises, je pense que les consultations sont en cours", a-t-il ajouté.