Décrété en Conseil des ministres le vendredi 12 janvier pour une durée de 10 jours, l’état d’urgence vient d’être prolongé pour 3 mois, toujours en raison du contexte de crise. Cependant, même si cette décision est acceptée par les populations que peut-on en retenir en termes d’avantages et d’inconvénients ?
Le Mali étant un pays dont les populations sont majoritairement analphabètes, il est difficile de leur rendre compte de beaucoup de choses, surtout celles émanant du pouvoir exécutif concernant les situations difficiles. Pourtant, c’est dans ce contexte d’état d’urgence, d’état de siège et de couvre-feu sont, entre autres, quelques prérogatives constitutionnelles qui incombent à l’Exécutif pour résoudre avec diligence certaines situations de crise. Pour la première fois au Mali, l’état d’urgence vient d’être décrété. Suite au déclenchement des combats contre les terroristes, les autorités de la Transition ont voulu faire rapidement face à des situations extrêmement difficiles et sensibles du pays. Cet état d’urgence permet de limiter une certaine liberté des populations, notamment les marches, sit-in, meetings et autres mouvements de protestation. Il permet également au pouvoir e de réquisitionner et de perquisitionner n’importe et en temps et lieu voulus.
Mais cet état d’urgence logique a aussi ses inconvénients car ça peut être une aubaine pour certaines personnes pour se livrer à des actes déstabilisateurs. C’est pourquoi d’ores et déjà, il est demandé à chaque Malien et chaque Malienne de se conformer strictement aux conditions de cet état d’urgence. En de telles circonstances, les initiatives d’information et de sensibilisation émanant de regroupements d’hommes et de femmes de la société civile sont salutaires car non seulement elles permettent d’instaurer un climat de confiance entre gouvernants et gouvernés, mais elles favorisent, par la manière la plus simple, une lecture sur certains chapitres de la Constitution malienne. Prolongé à cause de circonstances exceptionnelles, l’état d’urgence est perçu pour le pouvoir comme un moyen de dénouement de la crise.