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Guerre au Mali : Quelle capacité de résistance pour l’ennemi ?
Publié le jeudi 24 janvier 2013  |  Le Matin


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© RFI par DR
Un combattant du Mujao monte la garde près de l`aéroport de Gao.


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Les islamistes sont, semble t-il, surarmés et mieux entraînés qu’on ne le pensait. La preuve est qu’ils sont parvenus dès le premier jour des raids français à atteindre le pilote à bord d’un hélicoptère de guerre et qu’ils ont toujours mis l’armée malienne en déroute. Ces raisons démontrent la qualité des combattants qui occupent le nord du Mali depuis une année. Mais d’où provient leur armement ?


Des islamistes dans le nord du Mali, en août 2012 (Photo AFP)
Il n’est plus un secret, les islamistes qui ont juré d’appliquer la charia sur tout le territoire malien sont bien plus équipés et bien plus entrainés que les troupes africaines. La déroute de l’armée malienne face à ces gens et la capacité d’abattre un pilote à bord d’une gazelle, (avion de guerre) en sont les preuves concrètes de la qualité de leurs armes. Selon les spécialistes des mouvements islamistes, ils ont principalement trois types d’armement.

Après la chute de Khadafi en 2011, les premières armes de l’arsenal libyen sont tombées dans les mains des islamistes. Cette première vague est essentiellement constituée d’armes de guerre légères, des mitraillettes, des kalachnikovs, des pickups, des roquettes, des missiles sol air et des véhicules aptes à se déplacer dans le désert. De l’avis des professionnels, ces équipements ont principalement servi à attaquer l’armée malienne lors des premiers affrontements suite auxquels les villes de Gao, Tombouctou et Kidal ont été évacuées par les soldats maliens. C’est sans doute ce qui a facilité leur avancée.

La deuxième vague de cet arsenal militaire dont dispose les bandits armés est celle que l’armée régulière malienne a laissée derrière elle, après la chute des villes septentrionales. Les militaires ont dû abandonner bases et armes suite à l’avancée en force des islamistes et le manque de hiérarchie survenu par le truchement du coup d’Etat du 22 mars 2012 à Bamako. Ces armes sont pour la plus part des blindés, de l’artillerie, des batteries (missiles sur les véhicules blindés). Selon Mathieu Guidère, spécialiste des mouvements islamistes, ces armes n’ont jusque là pas été encore utilisées.

La troisième vague vient du marché noir. Depuis le début du processus d’intervention de la Misma (Mission Internationale de Soutien au Mali), les islamistes n’ont pas tardé à s’alimenter en armes pour pouvoir défendre leurs positions face aux troupes de la Misma. Ils ont commencé à utiliser l’argent mal acquis des trafics de drogues et des prises d’otages pour se procurer en arme. Ainsi, selon les spécialistes, les islamistes ont, dès le mois de septembre, approché la plus part des trafiquants de la région (tchadiens, nigérians ou encore libyens) et ont acheté tout ce qui était en leur pouvoir comme armes. Sur ce marché noir, on note surtout la présence des sud-africains qui marchandent les armes les plus efficaces et les plus chers.

Outre ces trois principales origines, on note également la présence d’un nombre important d’armements russes. La Russie qui, n’appréciant pas tellement une intervention militaire, aurait autorisé ses vendeurs d’armes de marchander en Afrique toute sorte d’armes. C’est de cette origine que provient la plupart des armes modernes, performantes et efficaces des bandes armées. Parmi ces armes modernes, les techniciens citent notamment des équipements contre les hélicoptères et les chars, des lunettes ou jumelles à vision nocturne. Les islamistes auraient en leur possession des armes dont ils ne peuvent même pas s’en servir.

Les rangs des combattants islamistes sont gonflés

En dehors de la qualité de leur armement, les islamistes sont des milliers de combattants sur le terrain de guerre. D’après certaines évaluations basées sur leurs propres dires. En conséquence, Aqmi (Alqaïda au maghreb islamique) est divisé en deux équipes. L’une est sous le commandement d’Abdelhamid Abou Zeid et l’autre est sous la direction de Yahia abou Alhammam. Ces deux chefs djihadistes dirigent près d’un millier de combattants. Puis nous avons les combattants du Mujao (Mouvement pour l’Unicité du Jihad en Afrique de l’Ouest), ces mêmes éléments qui ont exercé de manière inhumaine la charia sur les populations des villes de Gao et Tombouctou. Ce mouvement autonome compte parmi ses rangs quelques 400 à 500 combattants.

La brigade la plus importante est Ançardine, dirigée par Iyad Ag Ghali. D’après les spécialistes, ce groupe compte environ 5000 combattants djihadistes. Après avoir massacré les combattants du Mnla, Iyad a récupéré un nombre important de combattants dans les rangs du mouvement indépendantiste, auquel on ajoute les enfants soldats embrigadés et certains jeunes sans emplois qui se sont volontairement rendus aux côtés des islamistes pour se mettre à l’abri du chômage. Leur puissance est estimée à 10.000 hommes au maximum. Ce qui fait en quantité 12.000 hommes au maximum, qui même s’ils ne sont pas tous des combattants aguerris luttent tout de même pour une conviction selon laquelle ils iront tous au paradis après la mort. Contrairement aux jeunes qui sont venus gonflés les rangs de Ançardine, les combattants d’Aqmi sont habitués au combat, notamment la brigade qui est dirigée par Abou Zeid. Ils ont participé à la plupart des conflits djihadistes récents. Ainsi, de l’avis des spécialistes, les vrais combattants qui sont aguerris sont estimés à plus de 3000 hommes.

Ces gens sont aussi bien entrainés. Ils ont leurs propres camps d’entrainement dans le désert. Ils ont passé aussi des mois à s’entrainer dans les camps de l’armée malienne au nord du pays.

Aboubacar Dicko

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