PARIS - L'"essentiel de la communauté française est
restée" au Mali, mais cette communauté est consciente du "risque d'être une
cible" d'actes terroristes, a affirmé jeudi le député PS des Français de
l'étranger (Maghreb, Afrique de l'ouest) Pouria Amirshahi, de retour d'une
visite à Bamako.
"L'essentiel de la communauté française est restée (au Mali) et elle est
restée, y compris après le déclenchement des opérations militaires (le 11
janvier). Ceux qui devaient partir sont déjà partis après le coup dÉtat et les
événements de mars 2012", a déclaré à la presse le député.
"Chacun a en tête qu'il y a un risque particulier d'être une cible quand on
est français (...) Il n'y a pas de paranoïa mais les gens sont vigilants",
a-t-il ajouté. "On l'a bien vu en Algérie et dans d'autres endroits, il y a
des tentatives de réponse à notre intervention au Mali qui peuvent s'exprimer
par des actes terroristes", a-t-il noté.
Des dispositifs de sécurité renforcée sont déployés autour des ambassades
et consulats à Bamako, et les écoles françaises n'ont pas encore rouvert,
a-t-il rappelé. "Il faut surtout éviter les regroupements caractérisés de
compatriotes sur un même lieu identifié", a préconisé M. Amirshahi.
L'élu a salué "une solidarité extraordinaire de la communauté enseignante,
avec la mise en place de dispositifs d'apprentissage et de cours par internet,
pour ne pas laisser les enfants de manière trop prolongée sans lien éducatif".
Ce député des Français établis au Maghreb et en Afrique de l'ouest s'est
rendu en début de semaine à Bamako, où il a notamment rencontré l'attaché
français de défense, l'ambassadeur de France, des acteurs économiques et des
élus maliens, locaux ou nationaux.
L'armée française est engagée depuis bientôt deux semaines au Mali pour
stopper la progression vers la capitale Bamako de combattants islamistes
contrôlant le nord du pays. Le ministère français des Affaires étrangères
recommande "fortement aux personnes dont la présence n'est pas indispensable
au Mali de quitter provisoirement le pays".