PRETORIA - L`Afrique du Sud soutient toujours l`idée
d`une intervention armée africaine au Mali, mais comprend la volonté française
de contrer "une menace terroriste", a indiqué jeudi à Pretoria le
vice-ministre sud-africain des Affaires étrangères Ebrahim Ebrahim.
"Il semble qu`il y avait un besoin d`une intervention rapide au Mali, en
raison d`une menace terroriste" directe sur Bamako, a déclaré M. Ebrahim
devant des journalistes, en réponse à une question sur l`intervention de
l`armée française.
"D`un point de vue français, la situation au Mali était une menace
terroriste impliquant Al-Qaïda au Maghreb, qui menaçait non seulement les pays
de la région, mais également des pays européens."
Interrogé sur la différence entre l`opération française au Mali et
l`intervention de la France en Côte d`Ivoire en 2011, critiquée à l`époque par
Pretoria, M. Ebrahim a expliqué: "La principale différence, c`est que le
président Sarkozy n`avait pas appelé notre président (Jacob Zuma) pour lui
demander son avis sur l`intervention, alors que le nouveau président (François
Hollande) l`a fait."
"L`intervention française en Côte d`Ivoire était unilatérale, dans le but
de résoudre un différend politique", a-t-il ensuite argumenté.
L`opération française au Mali, en revanche, s`inscrit selon M. Ebrahim dans
le cadre des décisions de l`ONU, et prépare la voie à une mission menée par
les Africains.
"Nous soutenons la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies en
faveur d`une mission dirigée par l`Afrique au Mali", a répété le
vice-ministre, affirmant que l`Afrique du Sud souhaitait que "la CEDEAO
(Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest) prenne la tête" des
opérations.