ISTRES - Pouce levé, un soldat américain fait signe que le char en partance pour le Mali est à sa place dans l'avion. Sur la base aérienne (BA) 125 d'Istres, ce C-17 de l'US Air Force s'apprête à décoller pour Bamako rejoindre les soldats de l'opération Serval.
C'est de cette base des Bouches-du-Rhône que des avions transporteurs,
C-17, des Antonov 124 et des avions ravitailleurs prennent leur envol depuis
le 11 janvier pour participer à l'opération française au Mali.
Depuis lundi, l'armée américaine a dépêché des hommes sur la base et
apporte son soutien logistique en aidant au transport de matériel et de
troupes depuis la BA 125.
Quelque 70 militaires sont arrivés sur la base, et une poignée d'autres
sont au Mali "pour faire de la supervision logistique", a expliqué le
lieutenant-colonel Shawn Underwood, en charge de l'opération côté américain,
lors d'une visite de presse.
Sur le tarmac, jeudi matin, l'accent Yankee remplaçait donc l'accent du sud
à Istres. "It's ok guys. Good job!" félicitait à la fin du chargement le
lieutenant-colonel.
En quelques dizaines de minutes ses hommes venaient de charger trois
véhicules de transport de troupe, des caisses de matériel et des dizaines de
sacs kakis renfermant le paquetage des troupes.
Chaînes, câbles... la cargaison, solidement accrochée au sol de l'appareil,
sera délivrée à Bamako 5 à 6 heures après le décollage.
Ne restait plus qu'aux soldats, français cette fois, à prendre place dans
l'appareil. Jeudi, ils étaient une quarantaine à s'asseoir sur les sièges
collés aux parois de l'avion.
Paquetage entre les jambes, tout de kaki vêtus, ils vont rejoindre les plus
de 2.300 soldats français déjà déployés au Mali. Là, la plupart d'entre eux
seront chargés de "mettre en uvre les véhicules que l'on transporte", indique
Jean-Luc Moritz, qui commande la BA 125.
En douze jours - depuis le début des opérations le 11 janvier - 280
personnes et 580 tonnes de matériel ont décollé d'Istres. "Cela tourne 24
heures sur 24", précise-t-il.
Un tour complet - chargement, vol, déchargement à Bamako et retour - prend
une vingtaine d'heures en moyenne.
Au fil des rotations, les avions qui décollent sont français, américains,
canadiens ou parfois russes.
Depuis Istres s'envolent, outre ce C-17 américain, un autre C-17 de l'armée
canadienne ainsi que des Antonov 124 ukrainiens et russes loués à des sociétés
privées.
"Nous avons également des avions français, mais ils ne sont pas en nombre
suffisant pour acheminer l'ensemble des moyens", précise le colonel Moritz.
L'armée américaine devrait mettre à disposition son C-17, "colonne
vertébrale de sa flotte" encore deux semaines, explique le lieutenant-colonel
Underwood.