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Segou s`organise contre les infiltrations des jihadistes
Publié le jeudi 24 janvier 2013  |  AFP


Segou
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Segou s`organise contre les infiltrations des jihadistes


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Ségou a fêté jeudi dans la discrétion l`anniversaire de la naissance du Prophète, le Maouloud, d`ordinaire l`occasion de grands rassemblements. Dans la crainte d`infiltrations
islamistes, toute manifestation sur la voie publique a été interdite dans
cette ville de l`ouest du Mali.

"Nous sommes dans un état d`urgence. Nous prenons plusieurs dispositions
pour éviter des attaques des islamistes", a expliqué à l`AFP Madani Mniang,
premier adjoint au maire de Ségou (650 km au nord-est de Bamako). "J`ai
interdit aux familles religieuses d`organiser le Maouloud sur la voie
publique, je leur ai demandé de se cantonner aux mosquées ou bien aux cours et
jardins intérieurs des maisons".

Les intégristes islamistes, notamment salafistes, dénoncent le Maouloud
comme une innovation s`apparentant à la célébration chrétienne de la naissance
de Jésus, rappelle l`adjoint.

Depuis les frappes aériennes françaises contre Diabali le 14 janvier, à
quelques 100 km au nord, les islamistes ont fui et se sont disséminés dans la
région.

"Ces islamistes sont contre le prophète", estime l`adjoint. "Ce sont des
trafiquants d`hommes, d`armes, de drogue. Or la religion condamne tout cela".

Dès la tombée du jour, les rues de Ségou plongées dans le noir restent
désertes. Les habitants rentrent tôt chez eux, restaurants et night-clubs ne
font pas des affaires.

A l`embarcadère du fleuve Niger, les traversées des deux bacs doivent
s`arrêter impérativement à 18 heures. Les nombreux ânes qui transportent
inlassablement marchandises et personnes se reposent plus tôt que d`habitude,
seuls quelques militaires nonchalants prennent la relève.

"Peau blanche"

"Ils ont demandé aux pêcheurs de faire attention, de ne pas prendre
n`importe qui à bord pour traverser le fleuve. D`ordinaire, la traversée est
très facile", raconte un hôtelier dont l`établissement est à proximité du
Niger.

Des soldats patrouillent les rives du fleuve, affirme l`adjoint au maire,
mais ils sont peu visibles.

Le jour de la grande foire hebdomadaire, lundi, les accès au marché
alimentaire étaient très filtrés. "On voulait éviter tout risque d`attaque",
dit Madani Mniang.

Selon lui, quelques islamistes se sont infiltrés dans Ségou, ville
essentiellement bambara (ethnie noire majoritaire) du Mali peuplée de 130.000
habitants, très étendue avec beaucoup de grands espaces cultivés, impossibles
à contrôler.

"Trois d`entre eux, en tenue civile, mais avec des armes ont été arrêtés,
ils ont été remis à la disposition du procureur", affirme-t-il.

Difficile d`apprécier exactement les risques d`infiltrations. Parmi les
jihadistes, beaucoup étaient de jeunes noirs maliens qui ont trouvé l`occasion
de gagner soudain beaucoup d`argent, selon un journaliste malien originaire du
nord, Sedi. Ceux là peuvent rapidement se fondre parmi la population et se
chercher un nouveau destin.

La police de Ségou a diffusé plusieurs numéros de téléphone que les
habitants peuvent appeler, s`ils repèrent des suspects.

Mais un turban de touareg ou d`arabe (deux communautés dont sont issus la
majorité des islamistes armés), une "peau blanche", peuvent être vite
assimilés à un jihadiste par une population choquée par les exactions des
islamistes (lapidations, amputations) à l`encontre des habitants de Gao et
Tombouctou, deux des grandes villes du Nord.

Dans la mairie, l`adjoint tend une feuille qui récapitule les dispositions
sécuritaires. Parmi elles, l`interdiction "de s`approcher de moins de 5
mètres" du grand château d`eau.

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