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Election Présidentielle de 2018 :Que cache cette brusque précampagne ?
Publié le lundi 14 mars 2016  |  mali24.info
Présidentielle
© Partis Politiques
Présidentielle 2013: Lancement de la campagne du candidat IBK
Bamako, le 07 juillet 2013 au stade du 26 mars. Le candidat Ibrahim Boubacar Keita du Rassemblement pour le Mali (RPM), a officiellement lancé sa campagne pour la présidentielle du 28 juillet.




Certains candidats potentiels à l’élection présidentielle prévue pour 2018, ont déjà investi le terrain. Que cache cette brusque montée de la fièvre de précampagne ?
Deux ans nous séparent de 2018. Mais dans la tête de nombreux candidats potentiels à l’élection présidentielle, 2018 c’est demain. Ils ont investi le terrain en commençant à parcourir le pays. L’ancien Premier ministre, Moussa Mara dont l’activisme commence à agacer, est celui qui s’illustre le plus sur ce registre. Depuis son départ prématuré de la Primature, Moussa Mara parcourt le pays et le monde entier, à l’exception de la ville de Kidal. Le candidat déclaré à la Mairie du District de Bamako répond à toutes les sollicitations en animant des conférences-débats y compris dans les mosquées. L’ancien maire de la commune IV, l’un des plus jeunes prolifiques agitateurs d’idées, devrait lire le livre « Kuyaté : la force du serment » de Drissa Diakité pour mieux se ressourcer sur l’exercice du pouvoir et la jeunesse. En effet, l’auteur écrit que le pouvoir ne s’exerce pas avec fougue : « Quand on est jeune, on a de la fougue. Mais le pouvoir ne s’exerce pas avec fougue ! Car le pouvoir est délicat. On parle beaucoup de la rigueur du pouvoir. En fait, cette rigueur doit être celle de la loi qui s’applique à tous sans distinction. Le pouvoir a besoin de souplesse, car il s’exerce sur des êtres humains. Une communauté d’hommes n’est pas un troupeau qu’un bâton unique suffit à guider. Pour guider les hommes, il faut un bâton pour chacun, c'est-à-dire beaucoup de discernement et beaucoup de doigté. La fougue seule ne suffit pas »
Un autre Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, pour ne pas le nommer, a fait le tour des communes de la capitale pour rencontrer les sections de son parti. Il galvanise sa troupe du RpDM (Rassemblement pour le Développement du Mali) en faisant part de sa vision pour un autre Mali. Le patron des Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence (FARE- An ka wuli), lui-même, ancien locataire de la Primature, a opté pour les actions de proximité en se rendant souvent dans des ‘’grins’’ pour discuter à bâtons rompus avec les citoyens, donc des électeurs potentiels.
Chacun avec son agenda !
Le Président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), l’honorable Soumaïla Cissé, était dans la capitale de la cité des rails pour prendre part à la conférence régionale de son parti. Auparavant, il s’était rendu dans plusieurs localités des régions de Ségou et de Sikasso. La semaine dernière, il était à l’extérieur du pays. De retour au pays, le chef de file de l’opposition politique s’est offert un bain de foule, le samedi 12 mars 2016, dans la Venise malienne.
Le Président du Parti pour la Reconnaissance Nationale (PARENA), Tiébilé Dramé a battu le rappel de ses troupes. Il était, il y a quelques semaines à Dijon en France sur invitation des Maliens de la diaspora. Et le 20 février dernier, le bélier en chef et sa troupe ont brouté les herbes du jardin du Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba pour les vomir sur le régime du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. Tiébilé Dramé et ses camarades veulent se positionner comme une alternative crédible à la gouvernance actuelle qu’ils jugent mauvaise.
S’il n’a pas de candidat déclaré pour la prochaine élection présidentielle, l’ancien parti au pouvoir, l’ADEMA-Pasj, à travers son nouveau directoire, veut rassembler les abeilles au sein de la Ruche. Après Sikasso, Tiémoko Sangaré et certains hauts cadres de l’ADEMA-Pasj ont séjourné récemment dans la cité des Balazans.
Quid du Rassemblement pour le Mali (RPM), le parti présidentiel ? Il continue de gérer ses divergences internes même si la maison des tisserands reçoit de nouveaux militants. Le Ministre de la Solidarité, de l’Action Humanitaire et de la Reconstruction du Nord, Hammadoun Konaté et le Président Directeur Général du Pari Mutuel Urbain (PMU-Mali), Arouna Modibo Touré sont désormais membres de la section de la commune III du District de Bamako. Au cours d’une cérémonie de remise de matériels aux jeunes, le Ministre de l’Emploi, de la Formation Professionnelle, de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne, Mahamane Baby, a appelé les jeunes du RPM à rester souder et à mobiliser pour une victoire du Président IBK dès le 1er tour en 2018.
Le patron de l’AMAS-CFP, Soumeylou Boubèye Maïga, est descendu à la base avec des cadeaux en main. Moromoro (cercle de Kita), Bancoumana, Niamé et Siby (cercle de Kati), l’ancien pilier du régime d’Alpa Oumar Konaré, qui a renoncé à ses ambitions présidentielles en 2013 par réalisme pour soutenir le candidat IBK, se positionne dans la conquête du pouvoir et appelle de tous ses vœux à la reconstitution de la grande famille ADEMA dont il rêve de prendre la tête. Le Président de l’Alliance pour la République (APR), Oumar Ibrahim Touré, nouveau Ministre-commissaire à la Sécurité Alimentaire, a effectué le 27 février dernier, sa rentrée politique à Sénou, un quartier populaire de la commune VI du District de Bamako, un vrai vivier électoral. Et le parti du perroquet (un oiseau nuisible et dangereux pour ses ravages dans les champs de maïs) a annoncé l’arrivée dans ses rangs de tous les militants URD de Senou. La prochaine étape de l’offensive d’Oumar Ibrahim Touré sera la région de Tombouctou où il serait prévu une grande opération de distribution de denrées alimentaires aux populations vulnérables.
Dieu en politique !
Le Président du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’intégration (SADI), Dr Oumar Mariko, qui ne se gêne pas de s’afficher avec les responsables du Bloc d’Intervention Populaire et Pacifique pour la Réunification Entière du Mali (BIPREM Faso-ko), auteurs d’une plainte contre le Président de la République pour haute trahison, déjà déclarée irrecevable, exploite toutes les occasions possibles pour rester dans le cœur de ses compatriotes. En dépit de son soutien au Président de la République, l’honorable Oumar Mariko qui était en fin d’année à Kéniéba dans la région de Kayes, critique la gestion des affaires publiques. Il marche et apporte son soutien à ceux qui se sentent opprimés ou marginalisés.
Pourquoi cette brusque montée de la fièvre de précampagne qui n’a rien à voir avec les élections communales et régionales renvoyées aux calendres grecs ? Redoutent-ils une élection présidentielle anticipée ? Difficile de lire dans la démarche des leaders politiques. « L’homme propose, Dieu dispose», nous enseigne un adage.
B. Siby
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