Paris, 14 mars 2016 L'écrivain malien Ousmane Diarra est menacé de mort et d'être "criblé de balles" dans son pays, a annoncé lundi, Jean-Noël Schifano, directeur de la collection Continents Noirs chez Gallimard qui publie le romancier africain.
"On doit savoir ce qui se passe", a lancé M. Schifano, inquiet pour la sécurité de l'auteur de "La route des clameurs", un ouvrage sorti en 2014 qui évoquait la guerre et la montée de l'islamisme au Mali.
Ousmane Diarra a été menacé "d'être criblé de balles" par "un militaire de la sécurité d'Etat en civil", a affirmé M. Schifano, alerté par des courriels de l'écrivain qui a dû quitter Bamako pour s'installer à une vingtaine de kilomètres de la capitale.
Selon Ousmane Diarra, 55 ans, cité par son éditeur, ce militaire lui aurait reproché de vouloir "réécrire l'histoire" du Mali. "Cela ne peut plaire à aucun pouvoir, qu'il soit politique ou religieux", aurait ajouté ce militaire en civil.
"Je ne céderai sous aucune pression ni aucune menace" a réagi l'auteur de "Pagne de femme" et "Vieux lézard" qui a dénoncé des "pressions" à l'encontre de sa famille, des "coups de fil anonymes" et "la censure" de ses livres.
Dans "La route des clameurs", ode à la résistance face à la montée de l'islamisme dans son pays, Ousmane Diarra expliquait qu'"un peuple qui ne se
souvient pas aura à revivre les affres qu'il a déjà vécues".
"Le Mali a vécu, rien qu'au XIXe siècle, des guerres plus atroces, voire des génocides, commis au nom de l'islam", expliquait-il après la parution de son livre à l'hebdomadaire Le Point. "Si tout cela avait été écrit et enseigné à l'école, peut-être qu'on aurait évité ce qui nous est arrivé aujourd'hui", ajoutait le romancier en soulignant que "le mal jihadiste dépasse le cas du Mali".
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