A Bamako, la nuit de Taoudéni, la 9è région du Mali, avait l’air d’une tribune de réconciliation sur fonds de musique et de discours. Ce rendez-vous qui a eu lieu dans la nuit du samedi 12 février au dimanche, réunissait en effet des représentants des groupes armés CMA et Plateforme, des élus locaux, des cadres de l’administration ou de simples citoyens ressortissant de la région de Tombouctou dont relevait Taoudeni.
« Cette soirée visait à manifester le soutien des ressortissants de la localité au nouveau gouverneur », a expliqué Moulaye Zeinab, la présidente de la Coordination des associations de ressortissants de Taoudeni. « On est optimiste pour le développement », a-t-elle déclaré tout en affirmant qu’il s’agit d’un développement devant se faire avec tous les fils et filles du Mali réconcilié et unitaire.
Au cours de la soirée, il a été question des ressources dont bénéficie la région de Touadeni, site d'une importante exploitation des mines de sel gemme depuis des siècles. Les fameuses plaques de sel, qui font la réputation du site, étaient transportées dans une grande partie de l'Afrique de l'Ouest par des caravanes de dromadaires qui continuent à sillonner le nord du Mali avec du sel.
D’ailleurs, une projection de film a été faite sur ces caravanes dont les expéditions sont appelées «azalaï » en langue tamasheq. Détaillant les activités de leur zone, les ressortissants de la région ont indiqué que les caravanes sont formées d'une centaine ou plus de dromadaires, généralement menées par le chef de clan.
Quant aux mineurs, ils peuvent voyager avec l'Azalaï à condition de se débrouiller seuls. Mais les caravaniers se déplacent uniquement grâce au vent, aux dunes et aux étoiles et parcourent environ 40 km par journée d'environ 10 h de marche. Le chargement et le déchargement des dromadaires prennent à chaque fois plusieurs heures.
La région de Taoudeni attend beaucoup du Mali et des partenaires du pays qui étaient représentés lors de la soirée. « Les petits calculs, les particularismes sont à mettre au placard, je dirai sous les énormes dunes de sable », a affirmé Sidi Ali Ould Bagna, le président de la coordination des ressortissants de Taoudeni.
Selon Ould Bagna, des études et prospections ont mis en évidence des gisements pétroliers dans la localité. Mais en attendant leur exploitation, les populations appellent le gouvernement et ses partenaires à creuser plus de puits, à construire plus d’école et de centres de santé.
Soumaila T. Diarra