Après Bamako le 20 novembre 2015 et Ouagadougou au Burkina Faso le 15 janvier 2016, la Côte-D’ivoire vient de connaitre sa première attaque terroriste le dimanche 13 mars dernier à Grand-Bassam, une station balnéaire située à une quarantaine de kilomètres de la capitale économique Abidjan. Après ces trois pays, à qui le tour ? C’est la question qui taraude les esprits.
En effet, une semaine après les attaques terroristes qui avaient fait de nombreuses victimes le 13 novembre 2015 à Paris, Bamako, la capitale du Mali a été frappée en plein cœur par les terroristes le 20 novembre à l’hôtel Radisson Blu. Un des hôtels les plus fréquentés par les occidentaux et où les mesures de sécurité étaient jugées comment étant les meilleures.
C’est pourquoi, cette attaque avait surpris plus d’un, surtout à cause du mode opératoire des terroristes qui n’ont pas eu du mal à introduire des kalachnikovs dans cet hôtel huppé de la capitale Bamako. Des armes qui leur serviront pour tuer froidement une vingtaine de personnes.
Tout comme à Paris, cette attaque meurtrière avait eu lieu un vendredi. Avant d’être revendiquée par le groupe terroriste Al Mourabitoune dirigé par l’Algérien Mochtar Belmoctar.
Quelques semaines après, soit un autre vendredi, c’est la capitale Burkinabè, Ouagadougou qui était la cible des terroristes le 15 janvier 2016.
Selon les récits de certains témoins sur place, il était 19h30 lorsqu’un commando composé de trois hommes enturbannés, habillés comme des bergers peuls, est arrivé sur l'avenue ‘’Kwamé N'Krumah’’ à bord d'un véhicule. Équipés d'armes automatiques, les assaillants ouvrent le feu sur les terrasses du bar ‘’Taxi Brousse’’ et du restaurant ‘’Le Cappuccino’’, fréquentés par beaucoup d'Occidentaux.
À 20 h 45, les terroristes sont aperçus devant ‘’l'hôtel Yibi’’ où ils incendient des véhicules et tirent quelques coups de feu pour éloigner les curieux. C’est après qu’ils entreront dans le ‘’Splendid Hôtel’’.
Jamais le Burkina Faso n'avait connu un attentat terroriste d'une telle ampleur. C’est pourquoi, les forces de sécurité ont tardé à réagir car elles seraient arrivées sur place deux heures après le début des attaques mal équipées et avec des problèmes de coordination. Faute de matériel, les forces de sécurité burkinabè ont dû attendre l'arrivée des forces spéciales françaises venues du Mali où elles sont engagées dans l'opération Barkhane.
C’est ainsi qu’elles vont lancer l’assaut avec les forces spéciales françaises pour tenter de sauver les otages et les blessés. Mais aussi, en finir avec les terroristes.
Au total, cette attaque a fait 30 victimes, toutes tuées devant le restaurant ‘’Le Cappuccino’’, et plusieurs blessés à l'intérieur du ‘’Splendid Hotel’’.
L'attaque a été revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) et attribuée à la Katiba Al-Mourabitoune de l’Algérien Moctar Bel Moctar.
Après le Mali et le Burkina Faso, c’est la Côte-D’ivoire qui a connu sa première attaque terroriste le dimanche 13 mars 2016. Cette fois ci, les terroristes n’ont pas choisi la capitale encore moins un vendredi, mais un dimanche qui est un jour de repos. Cependant, le moment et le lieu choisi expliquent à quel point, cette attaque terroriste avait été savamment préparée par ses auteurs et commanditaires.
En effet, la Côte-D’ivoire traverse une forte période de chaleur où les populations fréquentent régulièrement les plages. Et la station balnéaire de Grand-Bassam, située à une quarantaine de kilomètres d’Abidjan à cause de la plage et des lieux de distraction et les hôtels qu’elle regorge attire beaucoup les occidentaux. C’est certainement tous ces facteurs que les terroristes ont prix en compte pour pouvoir mener leur macabre opération.
Après cette attaque terroriste qui a fait 16 morts, le président Ivoirien Alassane Ouattara s’est rendu sur les lieux. A noter que parmi les victimes, figurent des Ivoiriens, des ressortissants français, maliens, Burkinabè, allemands, camerounais… Une fois de plus, cette attaque a été revendiquée par Aqmi à travers sa branche Al Mourabitoune dirigée par l’Algérien Moctar Bel Moctar.
Après le Mali, le Burkina et la Côte-D’ivoire, à qui le tour ?
C’est la question qui taraude les esprits. Cependant, de nombreux pays de la sous-région ouest-africaine ne sont pas à l’abri d’attaques terroristes. Des sources dignes de foi indiquent que depuis les attaques de Bamako et du Burkina Faso, les autorités sénégalaises se sentent menacées. Surtout à cause de l’engagement des militaires sénégalais au sein de la Minusma où quelques militaires ont d’ailleurs perdu la vie dans les combats contre les terroristes au nord du Mali.
Selon les mêmes sources, depuis les attaques terroristes de Bamako et de Ouagadougou, les services de renseignement français et la Central Intelligence Agency (CIA) des Etats-Unis avaient prévenu les autorités ivoiriennes et sénégalaises d’éventuelles attaques terroristes dans ces deux pays.
Selon le site d’information en ligne ‘’seneplus.com, pour ce faire, les endroits ciblés seraient les hôtels, les plages et autres lieux fréquentés par les occidentaux.
A en croire le même site, la France avait mis en garde la Côte-D’ivoire et le Sénégal que des groupes islamistes envisagent d’attaquer les principales villes de ces pays.
Selon les rapports de renseignements fournis par les services de renseignements français aux autorités sénégalaises, indique le site ‘’Bloomberg.com’’, les terroristes envisagent de frapper dans les lieux publics très fréquentés. Et ce fut le cas le dimanche 13 mars dernier à Grand-Bassam, où une station balnéaire très fréquentée a été pris pour cible.
Si des mesures drastiques avaient déjà été prises par les autorités sénégalaises, qui selon nos sources ont réussi à déjouer quelques attaques, depuis l’attaque terroriste de Grand-Bassam, le dimanche dernier, celles-ci sont sur le qui-vive. Surtout qu’elles avaient été informées au même titre que la Côte-D’ivoire des menaces d’attaques contre leur pays.
Selon notre interlocuteur, après la Côte-D’ivoire, les autorités sénégalaises estiment que leur pays est sans doute le prochain sur la liste des terroristes.
Cependant, un fait inquiète notre interlocuteur : c’est la présence massive de religieux qualifiés d’extrémistes au Sénégal. Une situation, qui selon lui, n’est pas de nature à faciliter la tâche pour les autorités sénégalaises qui doivent redoubler de vigilance.
D. D