Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

L’écrivain malien Ousmane Diarra se dit menacé pour ses propos sur la politisation de l’islam
Publié le mardi 15 mars 2016  |  AFP
Ousmane
© Autre presse par DR
Ousmane Diarra




Bamako, 15 mars 2016 (AFP) - L'écrivain malien Ousmane Diarra a confirmé avoir été visé par des menaces de mort dans son pays en raison de ses propos sur la politisation de l'islam, dans une déclaration mardi à l'AFP à Bamako.

"Il y a environ dix jours, j'ai été menacé lors d'une conférence dans le centre du Mali par un jeune radicalisé qui n'appréciait pas ma sortie sur l'islam. Il y a quelques mois, c'était la même chose. Etre menacé, c'est mon lot quotidien", a indiqué l'écrivain.

L'auteur de "La route des clameurs", un ouvrage sorti en 2014 qui évoquait la guerre et la montée de l'islamisme au Mali, a précisé avoir reçu "sur son téléphone portable des menaces de mort".

"La classe politique, par calcul politicien, refuse de condamner les extrémistes (musulmans). Pour moi, les politiques maliens ont démissionné. Ils ont laissé l'islam se politiser", a affirmé Ousmane Diarra, dénonçant "la lâcheté de l'Etat malien qui refuse de prendre ses responsabilités".

Jean-Noël Schifano, le directeur de la collection Continents Noirs chez l'éditeur français Gallimard, qui publie Ousmane Diarra, avait fait état lundi à l'AFP de menaces de mort visant l'écrivain, y compris de la part d'un "militaire de la sécurité d'Etat en civil", et s'était dit inquiet pour sa sécurité.

"Je me sens menacé mais je n'ai pas peur. Je n'ai pas le droit d'avoir peur de dire ce que je pense sur mon pays, ni sur l'islam qui actuellement régente mon pays même pas le vrai islam, l'islam politisé, instrumentalisé. Je suis menacé mais je continuerai à me battre", a-t-il insisté.

M. Diarra, 55 ans, est auteur de "Pagne de femme" et "Vieux lézard" en plus de "La route des clameurs", où il expliquait qu'"un peuple qui ne se souvient pas aura à revivre les affres qu'il a déjà vécues".

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ceux-ci ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale déclenchée en janvier 2013 à l'initiative de la France et qui se poursuit. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.
sd/mrb/sst/we
Commentaires