Le week-end dernier, un incident grave s’est déroulé au sein du contingent tchadien de la Mission de l’ONU dans la région de Kidal. Pour la seconde fois, en moins d’un mois, un casque bleu tchadien, déployé dans notre pays, a ouvert le feu. Le différend porte notamment sur des arriérés de salaires.
Les casques bleus de nationalité tchadienne au Mali ne badinent pas avec leurs salaires. A deux reprises, ils ont montré sur le terrain du Nord du Mali leurs muscles pour se faire payer. Mais ce n’est pas seulement pour réclamer leur dû qu’ils font bruyamment parler d’eux.
Le soldat tchadien a le sang très chaud et lorsqu’il n’est pas sur le terrain de bataille il s’ennuie et la moindre étincelle devient feu, explique un fin connaisseur de ces militaires connus pour leur bravoure face à l’ennemi.
C’est ainsi que le mois dernier, revenu d’une sortie plutôt arrosée, un élément du contingent tchadien n’a pas supporté les remontrances de ses supérieurs. Son sang n’a fait qu’un tour et il a abattu à bout portant deux de ses chefs.
Parmi les militaires tchadiens au sein de la Minusma certains n’ont pas, semble-t-il, reçu de formation militaire selon les normes onusiennes. Il s’agit des règles qui régissent une mission des Nations unies. C’est surtout le cas dans la dernière affaire, où deux casques bleus tchadiens ont été tués par un homme de rang.
Sur le terrain, après ces derniers événements, la situation reste quelque peu tendue dans le rang des Tchadiens. Et pour tenter de calmer le jeu, une délégation officielle du Tchad est attendue ici avant la fin de cette semaine.