A quelques jours de la tenue du Forum de Kidal, l’atmosphère est tendue entre partisans de la participation du gouvernement malien et l’aile dure de l’ex-rébellion qui y oppose un niet catégorique.
Annoncé du 27 au 30 mars prochains à Kidal, le Forum tant attendu ne verra pas la participation des officiels maliens. Ainsi en a décidé une bonne partie des leaders de l’ex-rébellion. Une décision que la Plateforme n’avait pas accepté au début mais qui s’impose aujourd’hui, au regard du camp de l’opposition qui se renforce chaque jour dans l’Adrar des Ifoghas.
Pour comprendre ce que certains appellent volte-face de l’ex-rébellion, il faut remonter à la rencontre d’Anefis que les deux mouvements (Coordination et Plateforme) ont voulu en interne sans l’Etat malien.
A Kidal, ceux qui ont muri l’idée de faire participer le gouvernement malien ont vite déchanté, car l’écrasante majorité des acteurs de l’ex-rébellion s’y oppose farouchement : “Nous n’avons jamais discuté avec la base de l’arrivée des officiels maliens au Forum. Nous ne pensons pas qu’au stade actuel l’opinion locale puisse comprendre cette situation”, nous a confié hier au téléphone un haut cadre du HCUA sous le couvert de l’anonymat.
Du côté du MNLA, c’est l’organisation même du Forum qui divise. “Nous ne sommes pas trop chaud pour des assises qui parlent de la même chose alors que d’autres sujets notamment le partage du pouvoir qui est dit dans l’accord se trouve occulter par le gouvernement”, nous a rétorqué un porte-parole du MNLA jeudi dernier au CICB.
Ces deux réactions sonnent comme un désaveu pour ceux qui ont clamé le retour de l’Etat central dans la ville de Kidal. Puis, au sein des groupes signataires, un véritable débat avait pris corps sur comment faire participer une délégation de Bamako alors qu’à Anefis c’était plutôt un dialogue directe entre acteurs.
Pour ses considérations, une option avait été dégagée par certains acteurs du processus, celle de faire venir la société, les religieux et la presse à Kidal pour prendre part audit Forum. Cette possibilité n’a pas eu encore l’assentiment de la base qui estime avoir d’abord des discussions entre “parents”.
Dans ce débat électrique qui opposent partisans du pour et du contre l’arrivée d’officiels maliens, une position se détache du lot, elle privilégie l’envoie par le gouvernement des ministres (Zahabi Ould Sidi Mohamed et Mohamed Ag Erlaf). Sitôt avancée, cette proposition a été butée à une farouche protestation. Pis, la base est allée jusqu’à qualifier cette thèse de trahison et soupçonner les responsables de l’ex-rébellion installés à Bamako de rouler pour leurs intérêts personnels.
Ayant pris la mesure de l’atmosphère, le Premier minier n’a eu d’autre option que de décliner l’invitation sur Kidal.
A M. C.