Quatre ans après l’éclatement du conflit, trois ans après la reprise du Nord, l’armée malienne peine à renaître. Face à un ennemi aux mille visages qui continue de semer la terreur, la présence des forces étrangères est, plus que jamais, indispensable à la survie d’un État sous tutelle sécuritaire.
Moussa Ag Acharatoumane a beau être l’une des figures du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), il s’avoue parfois dépassé par les événements qui secouent le septentrion malien. En février, il a parcouru des jours durant « son » pays, autour de Ménaka, pour tenter de renouer les liens entre les siens, les Idaksahaks, majoritairement affiliés à la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), et ceux – des Peuls surtout, mais aussi des Arabes proches de la Plateforme, une coalition de mouvements pro-Bamako – contre qui ils se battent depuis l’assassinat d’un chef de faction au début du mois. Joint sur son Thuraya mi-février, le leader touareg évoquait son impuissance : « Rien n’est simple entre la CMA et la Plateforme. Il y a les jihadistes qui s’en mêlent aussi. Et des bandits. On ne sait plus qui est qui. ».
M.D.