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4ème anniversaire du coup d’Etat du 22 mars 2012: le combat d’avant-gardiste du CDR
Publié le jeudi 17 mars 2016  |  Info Matin
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse du collectif pour la défense de la République
Bamako, le 09 octobre 2014 au Carrefour des jeunes. Le collectif pour la défense de la République a organisé une conférence de presse, sous la présidence de M. Mohamed Bathily dit Alias Ras Bath.




22 mars 2012- 22 mars 2016, dans quelque jours, le coup d’Etat du capitaine Amadou Haya SANOGO contre le régime du Président déchu, Amadou Toumani TOURE, aura 4 ans. Le collectif pour la Défense de la République (CDR) entend marquer ce quatrième anniversaire par l’organisation d’un grand meeting, le mardi 22 mars, au Carrefour des jeunes pour dire : «Plus jamais de coup d’Etat au Mali ». C’est du moins l’information donnée par le porte-parole dudit Collectif, Mohamed Youssouf BATHILY, dit Ras Bath.

Selon le porte-parole du CDR, à travers ce meeting, il ne s’agira pas que de dénoncer le coup d’Etat du 22 mars 2012, mais de saisir l’occasion pour expliquer sur la base d’exemples concrets et du contexte mondial actuel, «qu’un coup d’Etat quel qu’en soit sa justification constitue un crime grave et un handicap majeur pour l’évolution et le développement du pays». Il justifie ses dires en citant l’article 121 alinéas 2 de la Constitution du Mali qui stipule : «Le coup d’Etat ou le putsch est un crime imprescriptible contre le peuple malien». Tout en rappelant sur les pertes économiques et l’isolement de la scène internationale que notre pays a été victime pendant les premières heures du coup d’Etat de 2012.
Mohamed Youssouf BATHILY persiste et signe : « Quel que soit l’intention (patriotique ou nationaliste) des auteurs d’un putsch, ou le degré d’exaspération des populations contre le régime en place, un coup d’Etat ne produira que l’isolement du pays, le départ des capitaux, le retrait des investisseurs, la flambée du prix des produits de première nécessité, tous couronnés par un risque de troubles graves dans le pays».
Pour lui, il existe bien des moyens légaux pour obtenir la satisfaction des revendications sociales, économiques et politiques qu’on peut explorer pour avoir gain de cause.
Le CDR soutient fermement que le temps des coups d’Etat est révolu et que ceux qui ont toujours ces idéologies archaïques doivent évoluer.
Dans ses analyses qui visent à éradiquer totalement le recours au coup d’Etat dans notre pays, le Collectif pour la défense de la République s’est penché sur ce qui n’a pas marché en matière d’éducation et de formation citoyenne pour que des citoyens, de surcroit des militaires, en arrivent à perpétrer, en ce 21è siècle, cet acte aux conséquences hautement graves.
Le porte-parole du Collectif comprend mal le fait qu’à nos jours ce genre d’acte ait bénéficié du soutien d’une partie des citoyens, minime soit-il.
« Si le coup d’Etat ou la révolution de 1991 a été salvateur et salué tant à l’intérieur qu’à l’international, c’était à cause du caractère dictatorial du régime de Moussa TRAORE et de son mode de gestion des affaires publiques. En lieu et place, nous avons, au prix du sang, instauré un régime démocratique fondé sur l’égalité de tous en droit, dont celui de concourir à la conquête et à l’exercice du pouvoir suivant des règles préétablies. Ce régime et ses règles, auxquels nous avons librement et démocratiquement souscris, visent à faire participer tous les citoyens à la recherche du bonheur collectif et à ses avantages. Pour y parvenir, la stabilité des institutions est la condition préalable à assurer. D’où la proscription, par la Constitution, de l’utilisation de tout moyen violent pour renverser les institutions et accéder au pouvoir. 20 ans après la révolution de mars 1991, c’est déplorable que des militaires, présumés républicains, aient pu manquer à leur devoir régalien de protection des institutions pour en arriver à renverser le pouvoir », a fustigé Ras Bath.
Aussi, s’interroge-t-il que comment des citoyens, minimes soient-ils, aient pu apporter leur soutien à SANOGO et à son coup d’Etat ?
Le Collectif pour la défense de la République justifie le coup d’Etat de mars 2012 par le fait que durant ces dernières années, les efforts de formation et de sensibilisation citoyenne de la société civile ont essentiellement porté sur l’importance des élections, du vote, de l’analyse des programmes électoraux, et la dénonciation des pratiques d’achats de conscience lors des votes, au détriment de l’illégalité et les méfaits du coup d’Etat.
«Pour nous, il n’y a pas eu suffisamment de campagnes de dénonciation sur le coup d’Etat comme moyen d’accéder au pouvoir. Le coup d’Etat de SANOGO nous a révélé qu’il y a un déficit de conscience civique à combler. Autant il est nécessaire de célébrer le 26 mars 1991 pour rappeler l’avènement de la démocratie et la nécessité de le renforcer pour le bien de la nation ; autant nous estimons qu’il est nécessaire, vu les préjudices que le pays et la démocratie ont subi du fait du coup d’Etat de 2012, de marquer cette journée par une campagne de sensibilisation contre ce genre de pratique comme moyen de dénonciation, de revendication ou d’accession au pouvoir en République du Mali. Des campagnes de sensibilisation qui doivent être essentiellement axés aux hommes en uniforme », a préconisé le porte-parole du CDR.

PAR MODIBO KONE
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