Un atelier de restitution a réuni les représentants du gouvernorat de Bamako, des administrations de la santé, des services sociaux, de la promotion de la femme, des Centres de santé de référence des 6 Communes. C’était mardi dans la salle polyvalente de la Maison du partenariat. La cérémonie d’ouverture était présidée par Barou Guindo, conseiller aux affaires économiques du gouverneur du District de Bamako. Il s’agissait de la restitution de l’étude de base des Projets USAID Keneya Jemu Kan (KJK) et Services de santé à grand impact (SSGI) qui est une phase initiale de l’étude longitudinale sur les facteurs d’idéation et de comportement liés à la santé maternelle et infantile, à la planification familiale, à l’eau, l’assainissement et au VIH/Sida au Mali. Cette étude est conduite dans le cadre de la mise en œuvre des deux projets financés par l’USAID.
Le projet USAID SSGI a le mandat d’améliorer l’accès et la qualité de l’offre des services de santé. Quant au projet USAID KJK, sa coordinatrice, Mme Oumou Modibo Diabaté, a expliqué qu’il entend accroitre la demande des services et la disponibilité des produits de marketing social. Ces deux projets complémentaires sont mis en œuvre de 2015 à 2019 dans le District de Bamako, les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Mopti et Gao.
Afin de permettre de suivre les changements que les projets induiront dans la santé et le bien-être des populations, des femmes et des enfants, une étude longitudinale sera conduite tout au long du projet. Elle comprend une phase à mi-parcours et une phase finale. La première phase ou Baseline vise à disposer des informations de référence sur les facteurs d’idéation et les comportements clés afin de mieux orienter les stratégies d’intervention des deux projets.
« L’étude de base a été réalisée par le bureau d’étude CERIPS de juin à décembre 2015. Les résultats provisoires ont été restitués aux projets, à l’USAID, au niveau national et arrive le tour des régions et du District », a indiqué le conseiller aux affaires économiques du gouverneur de Bamako.
L’étude a été réalisée dans un contexte où la mortalité et la morbidité sont assez élevées. C’est pourquoi les objectifs généraux de l’étude ont été fixés comme suit : l’analyse de la situation de la santé maternelle, néonatale et infantile, la nutrition, l’eau, l’hygiène et l’assainissement, le VIH/Sida et le paludisme ; l’orientation des axes d’intervention et l’évaluation des effets des activités.
L’enquête menée auprès des ménages a concerné les hommes âgés de 18 à 64 ans et les femmes de 18 à 44 ans. Trois cercles ont été choisis dans chacune des régions et autant de Communes à Bamako. Quant à l’échantillonnage, il a pris en compte un total de 4002 ménages, 4409 femmes et 1300 hommes.
L’étude révèle que 93% des hommes et des femmes connaissent au moins une méthode contraceptive moderne. Les méthodes classiques comme la pilule, les injections et les préservatifs masculins ont été très souvent citées.
Quant aux consultations prénatales, moins de la moitié des femmes ont reçu deux doses de vaccin contre le tétanos durant leur grossesse. La proportion de femmes ayant effectué au moins quatre consultations prénatales pendant leur grossesse, varie de 36% à Sikasso à 74% à Bamako. Pour les accouchements, l’étude révèle que globalement, 6 femmes sur 10 sont dépistées lors de leur grossesse. Au niveau des CSREF près de 9 femmes sur 10 en bénéficient contre moins de la moitié au niveau des dispensaires et des maternités.
En conclusion, près de neuf femmes sur dix, précisément 89%, ayant accouché au cours des cinq dernières années ont eu au moins une consultation prénatale. La moitié de ces femmes (51%) a bénéficié des quatre consultations prénatales recommandées.
Au chapitre des recommandations, l’étude demande de créer un climat favorable à la discussion au sein du couple et de la communauté en ce qui concerne le planning familial. Dans le domaine de la lutte contre le VIH/Sida, le projet doit beaucoup travailler pour améliorer la connaissance sur cette pandémie. Enfin le projet devra choisir la tranche de 18 à 22 heures pour faire passer des messages à la télévision.
Y. DOUMBIA