Selon l’art 121 al 2 de la constitution malienne, « le coup d’état ou le putsch est un crime imprescriptible contre le peuple malien. Au niveau du Collectif Pour la Défense de la République, nous nous sommes penchés sur ce qui n’a pas marché dans l’éducation et la formation citoyenne pour que des citoyens, de surcroits des militaires, en soient arrivés à perpétrer cet acte aux conséquences hautement graves, et qu’une partie des citoyens, si faible soit-il, ait pu soutenir le coup d’état. Si le coup d’état, ou la révolution de 1991 a été salvateur et salué tant à l’intérieur qu’à l’international, c’était à cause du caractère dictatorial du régime de Moussa Traoeré et de son mode de gestion des affaires publiques.
En lieu et place, nous avons, au prix du sang, instauré un régime démocratique fondé sur l’égalité de tous en droits, dont celui de concourir à la conquête et à l’exercice du pouvoir suivant des règles préétablies. Ce régime et ses règles, auxquels nous avons librement et démocratiquement souscrit, visent à faire participer tous à la recherche du bonheur collectif et à ses avantages. Pour y parvenir, la stabilité des institutions est la condition préalable à assurer. D’où la proscription, par la constitution, de l’utilisation de tout moyen violent pour renverser les institutions et accéder au pouvoir. 20 ans après, comment des militaires, présumés républicains, aient pu manquer à leur devoir régalien de protection des institutions pour en arriver à les renverser? Comment des citoyens, si faible en nombre soient-ils, aient pus apporté leur soutien à sanogo et à son coup d’état ? Au niveau du Collectif pour la Défense de la République (CDR), nous en sommes arrivés au constat que durant ces dernières années, les efforts de formation et de sensibilisation citoyenne de la société civile ont pour essentiel, été portés sur l’importance des élections, du vote, de l’analyse des programmes, et la dénonciation des pratiques d’achats de conscience, de vote, mais très peux sur l’illégalité et les méfaits du coup d’état. Il n’y a pas eu suffisamment de campagne de dénonciation du coup d’état comme moyen d’accéder au pouvoir. Le coup d’état de Sanogo nous a révélé qu’il y a un déficit de conscience civique à combler. Autant il est nécessaire de célébrer le 26 Mars 1991 pour rappeler l’évènement de la démocratie et le devoir de le renforcer pour le bien de la nation. Autant nous estimons qu’il est nécessaire, vus les préjudices que le pays et la démocratie ont subi du fait du coup d’état de Sanogo, de marquer cette journée par une campagne de sensibilisation contre ce genre de pratique comme moyen de dénonciation, de revendication ou d’accession au pouvoir en République du Mali. En particulier à l’endroit des hommes en arme. Le collectif pour la Défense de la République, organise le Mardi 22 Mars, un Grand Meeting sur le terrain de Basket du Carrefour des jeunes de Bamako à partir de 16h00, pour, dire « plus jamais de coup d’état au mali ». Au cours de ce Meeting, Il ne s’agira pas que de dénoncer le coup d’état, mais d’expliquer à l’aide d’exemple et du contexte mondial, que quel que soit l’intention « patriotique, nationaliste » des auteurs du putsch ou du degré d’exaspération des populations contre le régime en place. Le coup d’état ne produira que l’isolement du pays, départ des capitaux, arrêts d’investissements, flambé des prix des aliments de 1 ères nécessitées, risque de trouble grave, etc.. Pour autant, il existe biens de moyens légaux pour obtenir satisfaction à nos revendications sociales, économiques et politiques.
Abdoulaye Faman Coulibaly