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Conflits communautaires entre les villages Zorokoro et N’tekedo : Des blessés graves… Le Chef de village Madou Niaré invite les autorités à prendre leurs responsabilités
Publié le vendredi 18 mars 2016  |  La Sentinelle
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© AFP par HABIBOU KOUYATE
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N’eut été la sagesse, un drame se serait produit le Mercredi 09 Mars dernier entre les populations Ntékoro et ceux de Zorokoro suite aux travaux de délimitation d’une zone séparant les deux villages. Pendant qu’une réunion se tenait à la Mairie de Safo entre autorités administratives municipales et coutumières sur la question, certains jeunes de N’Tékédo ont pris à partie ceux de Zorokoro occasionnant des blessés graves avec des menaces de mort de part et d’autres. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour séparer les protagonistes.

Depuis un certain temps, la spéculation foncière s’invite dans cette zone et ce, nonobstant la mesure de suspension. Un certain Ibrahim Coulibaly serait à l’origine de toute cette histoire. Spéculateur foncier, il réclama sa part dans l’héritage de son défunt père qui était le Chef de village de N’Tékédo Samassébougou. Un jugement s’en est suivi. Et, muni d’un certificat d’hérédité, il aurait bénéficié de la complicité d’un Conseiller à la section juridique de la Cour suprême. Ibrahim Coulibaly s’est donc livré à la spéculation jusqu’à empiéter sur le territoire de Zorokoro.

Au cours d’une rencontre tenue dans son vestibule Samedi 12 Mars 2016, le chef de village de Zorokoro Madou Niaré a décrié le comportement de ses voisins lesquels ont fait usage d’armes blanches (couteaux, machettes). Ils ont séquestré les populations et fait des blessés parmi lesquels Madou Fomba, Karim et Pierre Niaré.



Le chef de village a ainsi invité les autorités à prendre leurs responsabilités afin d’éviter le pire.



Rappelons qu’un contentieux historique oppose les deux villages à telle enseigne que N’Tékedo Samassébougou n’a pas voulu s’affilier à la Commune de Safo lors du découpage territoriale. Le litige date de de l’année 1974. Plusieurs rencontres et interpellations avaient eu lieu et le Général Moussa Traoré, Président de la République au moment des faits a été saisi du dossier. Ce dernier désigna le Chef d’Etat-major Général de l’Armée, le Chef d’Escadron Mohamed Keita pour mener des enquêtes. Ce dernier après avoir rendu sa décision, demanda à l’administration de veiller à l’application.

C’est ainsi que l’acte administratif N°105/C-Kati signé par le Commandant de l’époque Mamadou Lamine Samaké en date du 27 Juin 1980 et ayant force de loi. Il stipule : «Conformément aux PV de réunions tenues respectivement dans le bureau du Chef d’Etat major de la gendarmerie nationale du Mali et du Chef d’arrondissement du cercle de Kati qui ont abouti aux mêmes conclusions dans l’affaire d’un litige d’espace opposant les villages de Zorokoro et de N’Tékédo Samassébougou relevant de l’arrondissement de Kalaban coro cercle de Kati, a savoir : la confirmation et le maintien de la piste des «dioulas comme limite entre les deux villages ; l’interdiction formelle de toute vente de terre. Toute attribution de terrain doit être faite au vu et avec l’accord de l’autorité administrative locale.

En conséquence, pour mettre fin aux nombreux litiges de terrain dans le secteur, la limite entre les deux villages sera dorénavant la piste dite des Dioulassira .Le côté Est de cette piste revient à N’Zorokoro et le côté Ouest à N’Tékédo Samassébougou .La partie litigieuse faisant partie du côté Est revient au village de Zorokoro .D’autre part ,les plaines rizicoles et autres exploitations qui ne sont pas assujetties au présent litige seront exploités comme par le passé .Toutes infractions aux présentes dispositions seront sanctionnées sévèrement » .

En Septembre 1992 Mamourou Coulibaly et autres ayant pour Conseil Me Etienne Ballo Avocat à la Cour ont saisi la Section administrative de la Cour suprême à travers une requête n° 146/ 92 l’annulation de la décision N°105 /CKTI du 27 Juin 1980 du Commandant de cercle. Ce, au motif que ce dernier n’a pas produit de mémoire en défense et que leurs terres de culture se trouvent à Zorokoro.

Ce qui s’avère faux car sur la décision du commandant, une ampliation a été faite : au Gouverneur de la région de Koulikoro, au chef d’arrondissement de Kalaban Coro; à la Brigade de gendarmerie de Kati; aux chefs de villages de Zorokoro et de N’Tekedo Samassébougou et une copie réservée aux archives. C’est ainsi que la Cour a déclaré irrecevable la requête introduite par les habitants de N’Tékedo à travers Mamourou Coulibaly et autres.

Comme si cela ne suffisait pas, malgré la décision de respecter la limite, les populations de N’Tékedo continuaient e vendre les terrains sur le territoire de Zorokoro. Aussi le Maire de Diallakorodji Oumar Guindo aurait délivré des lettres sur lesdits lieux. C’est ainsi que ceux-ci ont saisi en 2008 le tribunal Administratif pour l’annulation pour excès de pouvoir des actes administratifs de cession de titres fonciers N° 18222,18223 20496 20497 26620 38363du Directeur régional des domaines et du cadastre de Koulikoro.

Le Tribunal administratif de Bamako a, en la forme reçu le recours ; et au fond, annulé les actes administratifs de cession des titres fonciers n°18222 n°18223 ; n° 20496 ; n° 20497 ; n°26620 ; n°38363 du Directeur régional des domaines et du cadastre de Koulikoro.

Rebondissement

Il y a seulement dix jours, l’affaire a refait surface avec l’interpellation de certains habitants de Zorokoro par Camp Ide la Gendarmerie. Après échanges et présentation de document, il a été convenu que chaque partie respecte la délimitation et veille au grain afin éviter les spéculations foncières sur les lieux en avisant la gendarmerie.

«Contrairement à tout ce qui se dit, c’est partant du constat d’empiétement des populations voisines sur nos terres, que les nôtres ont fait appel à Karim Fomba afin qu’il trouve un géomètre en vue de morceller les terres » a indiqué le chef de village de Zorokoro. Aussi, de préciser que les populations n’ont aucun lien avec le grand frère de Karim Fomba, le Magistrat. «Nous sommes en train de veiller sur le lieu en attendant la levée de la mesure car, les ventes et les constructions se font de façon clandestine» a-t-il signifié.

Coulou
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