Le Mali ressemble aujourd’hui à un grand cirque où chaque acteur vient faire sa prestation. En effet, c’est au moment où le Peuple à l’unisson scrute l’horizon du nord pour voir jaillir la fumée blanche de la paix définitivement retrouvée les 27 et 28 mars, que certains extrémistes de la CMA veulent gâcher la fête. Ils s’opposent à la tenue du Forum de Kidal ou du moins à la participation du Gouvernement. Cette attitude, au vu et au su de la communauté internationale, est tout simplement ridicule. Elle traduit le sentiment général de la grande majorité de nos concitoyens concernant la duplicité, voire la complaisance de la communauté internationale, vis-à-vis de ces groupes armés irrédentistes. Alors que tout le Peuple retient son souffle dans l’attente d’une issue favorable du Forum annoncé de Kidal prévu vers la fin de ce mois de mars 2016, Bamako bout à 90° à la chaleur des délestages prématurés d’EDM SA suite à la plainte d’une organisation de la société Civile, le BIPREM, contre le Président de la République. Cette plainte qui a provoqué l’ire des partis politiques de la majorité et de certaines associations proches du pouvoir, a sidéré l’opinion publique par l’ampleur que certains lui en ont donnée. L’affaire a permis d’étaler au grand jour les divergences de vue entre les partis de la Majorité, divisés entre les anti-plainte avec le RPM comme tête de proue et les pro-plainte, avec le parti SADI de l’honorable Mariko. Cette attitude qui n’honore nullement notre démocratie et qui nous fait oublier l’essentiel, est tout simplement ridicule.
Nous sommes sur la scène politique, nous y restons en évoquant cette autre scène ridicule relative à la sortie sur le petit écran de l’ORTM du bouillant Amadou Koita, qui a parlé au nom de l’Opposition pour soutenir le forum de Kidal sans y être autorisé. Le président du parti socialiste Yeleen Kura, fut le porte-parole du FDR, le front de résistance contre le putsch du 22 mars 2012. Après les élections qui ont vu la victoire d’IBK et de son parti le RPM, M. Koita a inscrit ses actions dans l’opposition démocratique et républicaine. Multipliant les sorties médiatiques et critiquant le régime d’IBK de façon ouverte et très acerbe, l’éloquent Koita semble avoir pris depuis quelques mois armes et bagages pour rejoindre de facto la majorité. Ce revirement à 180 degré est tout simplement ridicule et devrait lui interdire le droit d’agir au nom de l’opposition, si tant soit peu, il veut encore rester crédible. Son changement de veste de l’Opposition à la Majorité, s’il n’est pas juridiquement attaquable, car la loi permet à chaque citoyen de choisir le camp où il est à même d’exprimer son opinion, mais n’en demeure pas moins répréhensible du point de vue de l’éthique et la morale politique. Ce comportement de double jeu de nos hommes politiques traduit une certaine immaturité et les discrédite plus aux yeux des citoyens qu’il ne les crédibilise. Au point qu’aujourd’hui, le citoyen lambda a une idée très négative de l’homme politique malien qu’il trouve comme un « animal politique » sans foi ni loi qui a moins de vergogne et de scrupule. Alors la nouvelle génération de politiciens maliens est fortement interpellée pour renverser cette mauvaise tendance.
Youssouf Sissoko
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