Mon ambition, c’est beaucoup plus le cinéma que la comédie”
Un des principaux acteurs de la nouvelle série télévisée Taxi Tigui qui passe depuis lundi dernier sur l’Ortm, le jeune comédien et humoriste, Koman Diabaté, nous parle de cette série télévisuelle dans cet entretien exclusif. Il révèle que seule la première phase a été tournée et comporte 44 épisodes de 5 minutes chacun. Après avoir obtenu sa maîtrise en anglais, Koman, jeune artiste et griot qui estime avoir la comédie dans le sang, n’a pu résister à l’appel des planches et aujourd’hui il taquine le cinéma où il nourrit de grandes ambitions pour contribuer à rendre plus rayonnant notre septième art. Mais pourquoi Taxi Tigui ? Comment ce téléfilm a-t-il été réalisé ? Quels grands noms de la culture et des arts y ont participé ? Quel chemin Koman a-t-il parcouru pour en arriver-là ? Parvient-il à vivre de son métier ? Autant de questions intéressantes dont les réponses se retrouvent dans cet entretien.
Aujourd’hui : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Koman Diabaté : Je suis un jeune artiste et griot. Je viens de Kangaba, plus précisément de Kéla. A vrai dire, j’ai le métier de comédien dans le sang. Mais, j’ai une maitrise en anglais décrochée à la Faculté des lettres arts et sciences humaines (Flash). C’est quand j’ai terminé l’Université que j’ai commencé à m’intéresser professionnellement à ce métier de comédien puisque, en réalité, je le faisais auparavant dans les écoles.
Et dans les différentes cérémonies, pour faire plaisir aux gens, je faisais la comédie. Pour que cela puisse aller de l’avant, j’ai attendu la fin de mes études. C’est ainsi que j’ai été le co-initiateur de l’émission Yèlèbougou. Dieu merci, à travers cette émission, nous avons pu former beaucoup de jeunes. Ce qui a été, d’ailleurs, une révolution de l’humour au Mali. Je peux dire aujourd’hui que tous les jeunes comédiens sont passés par moi. Ils ont suivi une autre façon de faire de la comédie.
Pour la petite histoire, j’ai participé à deux biennales artistiques et culturelles. C’est pour vous dire que j’ai beaucoup appris avant de commencer à exercer ce métier en tant que professionnel. J’ai travaillé avec le Groupe Babemba. J’ai également participé au film “Les Rois de Ségou” comme acteur dans le rôle de Djéli Makan. Il y a pas mal de spots publicitaires qui passent à la télévision auxquels j’ai aussi participé. En un mot, vous avez un Koman, acteur, humoriste, comédien, animateur, griot… Les raisons pour lesquelles l’expression est facile pour moi. Je veux dire l’art de parler.
Après tout ce parcours, peut-on dire que Koman est devenu une star de la comédie ?
Non. Pas encore ! Puisque je n’ai pas atteint mes objectifs. Mais, je viens de réaliser l’un de mes rêves. C’était de faire un film avec un système américain. Il s’agit de ce nouveau film intitulé “Taxi Tigui” et qui se passe dans un fond vert. Mais en regardant, tu vois la voiture qui passe dans toutes les rues. C’était vraiment l’un de mes rêves. J’ai joué ce rôle avec un énorme plaisir. Je peux dire que c’est maintenant que je commence à travailler professionnellement. C’est pour dire que Koman n’est pas un grand comédien, mais il veut l’être.
Comment l’histoire du film Taxi Tigui est-elle venue et ça traite de quoi ?
Dans ce film, on parle des faits sociaux. En d’autres termes, tout ce qui se passe dans la société, généralement on le raconte dans les taxis. C’est pour vous dire que les taximen sont vraiment au sommet de l’information sociale. Dans Taxi Tigui, nous faisons un reflet sur l’image de la société malienne. A travers le film, les gens sauront que le taxi est un autre monde à part. Je pense que l’idée de Taxi Tigui est très salutaire parce que nous sommes dans une société où il n’y a pas de gens qui n’ont pas pris un taxi au moins une fois dans sa vie. Donc, tout le monde va se retrouver dans ce film. Voilà ma motivation.
Taxi Tigui est une série télévisuelle ?
C’est une série télévisuelle de 5 minutes. Pour le moment, nous avons réalisé 44 épisodes pour la première saison dont la diffusion a démarré le lundi dernier sur l’Ortm. C’est une initiative de mes amis dont Toumani Sangaré de Banco productions. Il a travaillé avec des amis français. Plusieurs comédiens maliens ont participé à ce film. Je peux citer Habib Dembélé dit Guimba, Fatoumata Coulibaly dite FC… Il y a d’autres ténors de la culture malienne comme Babani Koné, Tal B et des grands animateurs de la télévision comme Abba Samassékou. Le tournage de ce film a pris un mois, dans une grande salle du Musée national avec un fond vert. Nous avons fait rentrer un taxi dedans. Tout s’est passé dans cette salle.
Quel est le rôle de Babani Koné dans le film ?
Babani joue le rôle d’une cliente. Le chauffeur de taxi, tellement content de la voir, confond finalement son nom avec ceux d’autres artistes maliens comme Oumou Sangaré, Safi Diabaté, Sira Kouyaté … Jusqu’à ce que Babani s’énerve. Après tout ça, elle dit que c’est elle Babani Koné. C’est pour vous que c’est souvent par un excès de joie que le taximan se trompe, même avec Babani Koné.
Avez-vous une idée sur le budget des 44 épisodes ?
Le budget, c’est trop administratif pour moi. Nous, on s’occupe du côté artistique. Notre mission était seulement de jouer notre rôle dans ce film.
Peut-on dire que Koman vit de son art aujourd’hui ?
Oui, je vis de mon métier parce que je ne fais que ça. Je remercie le Bon Dieu puisque ça commence à aller. J’arrive à boire et à manger à travers mon métier de comédien.
Quelles sont vos ambitions ?
Aujourd’hui, mon ambition c’est plus le cinéma que la comédie. Il faut reconnaitre que nous sommes en retard par rapport à d’autres pays comme la Côte d’Ivoire ou le Nigéria. Alors que nous avons des comédiens talentueux et de très bons réalisateurs. Malheureusement, nous n’arrivons pas à faire ce que les autres pays sont en train de réussir. Sur le plan cinéma, le Mali est en retard. Mon ambition, c’est de mettre vers le haut le cinéma malien.
Réalisé par A.B. HAÏDARA