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Mise en place des autorités intérimaires dans les régions nord du Mali : Deux poids deux mesures du gouvernement
Publié le samedi 19 mars 2016  |  Le soft
Rencontre
© aBamako.com par A.S
Rencontre IBK-CMA-Plateforme
Bamako, le 27 février 2016 le président Ibrahim Boubacar Keita a rencontré les groupes armés a Koulouba




Acculé de tous les côtés, le Gouvernement du Mali est en train de sombrer dans le lot des problèmes initiés par les groupes armés du Nord. D’un côté, le forum de Kidal et de l’autre, l’installation des autorités intérimaires dans les régions Nord du pays. Tous, nés de la volonté de la CMA et de la Plateforme en violation flagrante de l’Accord de paix signé les 15 mai et 20 juin à Bamako.

Le gouvernement du Mali prévoit dans les jours à venir, la mise en place des autorités intérimaires dans les régions Nord du pays après le forum de Kidal prévu du 27 au 30 mars prochain. Le constat est que, l’Etat est en violation de l’accord de paix qu’il a signé avec les mêmes groupes armés du Nord, à savoir la CMA et la Plateforme sous l’égide de l’Algérie et de la communauté internationale. Selon le document de paix signé à Bamako, le contenu sera appliqué sur l’ensemble du Mali sans exception.

Paradoxalement, à l’issue du conseil des ministres du mercredi 24 février 2016 il a été adopté un projet de loi consacrant le remplacement des autorités intérimaires à la délégation spéciale des collectivités territoriales. Ainsi, maires, conseillers de cercles et de régions laisseront place à la délégation spéciale désignée par l’Etat, issue de la société civile, du secteur privé et des fonctionnaires des collectivités dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de paix.



Bizarrement, alors que la nouvelle loi adoptée au conseil des ministres devrait être valable pour l’ensemble du pays, il ressort qu’elle est uniquement en vigueur pour les régions du Nord (Tombouctou, Gao, Kidal, Ménaka et Taoudéni).

Alors, les questions qu’on est en droit de se poser sont les suivantes : qui seront les futures autorités intérimaires au Nord ? Feront-elles partie des groupes armés ? Rien n’est moins sûr.

Sur le terrain, la CMA et la Plateforme se disent déjà les futures héritières de plein droit des autorités en place. Toute chose qui fait grincer les dents des élus du Nord qui, eux, dénoncent et sont contre ce parti-pris.

Malheureusement, le gouvernement du Mali semble être guidé par les maîtres du terrain qui dictent leur loi. Sinon, appliquer la loi selon les régions dans une République démocratique, est une autre sorte d’injustice.

En tout état de cause, il sied à l’Etat de s’engager pour qu’il n’y ait pas de distinction aux issues incertaines entre le Nord et le Sud.

O.MORBA
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