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Entre nous : Le front social en ébullition
Publié le samedi 19 mars 2016  |  Le challenger




Le front social est en pleine ébullition avec des préavis de grève venant de plusieurs corporations syndicales. Le Comité Syndical des Services du Travail (CSST) a déposé, sur la table de Mme le Ministre de la Fonction Publique et du Travail en charge des Relations avec les Institutions, Mme Diarra Raky Talla, le 1er mars dernier, un nouveau préavis de grève de 96 heures à partir du 24 avril prochain.

Les syndicats des hôpitaux du Point G et de Gabriel Touré, mécontents du départ de leurs Directeurs Généraux, ont juré de terroriser les pauvres patients qui souffrent déjà de leur indifférence. Pour le moment, ils hésitent à mettre en exécution leur menace. Le comité syndical de l’hôpital du Point G vient de suspendre son mot d’ordre de grève suite à un accord trouvé avec le département en charge de la Santé et de l’hygiène publique. Idem pour le syndicat des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales qui a renoncé à son mot d’ordre de grève.

Le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) a mis sur la table un paquet de revendications concernant essentiellement une augmentation de salaire et l’octroi d’indemnités aux magistrats. Le syndical national de l’éducation et la culture (SNEC) lui aussi, a fait part de ses doléances. La confédération des travailleurs du Mali (CSTM), la deuxième centrale la plus importante du pays, menace d’aller en grève les 21 et 22 mars 2016 et accuse le Ministre du Travail et de la Fonction Publique en charge des relations avec les institutions de mauvaise foi dans la conduite des négociations. Le comité syndical de l’ORTM a observé deux grèves et n’écarte pas une cessation du travail à durée illimitée.



La multiplication de ces revendications traduit un malaise social auquel le Gouvernement est censé apporter des réponses adéquates. À ce rythme, le Gouvernement de Modibo Kéïta risque de s’écrouler sous le poids des revendications de ses partenaires sociaux. La CSTM est déterminée à aller au bout. La grève de la CSTM, si elle est suivie, aura de lourdes répercutions sur le quotidien des populations notamment dans le secteur des transports. Cette effervescence du front social trouve déjà sur place un climat de frustration et de déception au sein de la société malienne où les citoyens sont partagés entre le doute et l’espoir en attente des fruits de la croissance économique. La meilleure gestion de ces frustrations et déceptions n’est pas gagnée d’avance pour une équipe gouvernementale qui ne sait toujours pas communiquer. Pour ne pas s’attirer les foudres du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, le Premier ministre, Modibo Kéïta, a du pain sur la planche.

Il est difficile pour un Gouvernement dont les membres et autres cadres de la République ont un train de vie et des comportements peu orthodoxes devant l’opinion, de convaincre les responsables syndicaux de la rareté des ressources publiques.

Chiaka Doumbia
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