L’intervention militaire de la France dans la crise malienne n’en finit plus de soulever le tollé de certains pays musulmans qui, auparavant, n’avaient jusque-là manifesté aucun signe d’intérêt encore moins de solidarité pour un « pays frère » abandonné ainsi à son triste sort.
A juste raison, le Président du Haut Conseil Islamique du Mali (HCI) a animé une conférence de presse le mardi dernier pour dénoncer cette attitude qui selon lui « n’est rien d’autre que pure hypocrisie, quand on sait que les groupes terroristes qui ont agressé le Mali, sont venus de ces pays avec tous les moyens nécessaires à leur sale besogne ».
Depuis un an que le Mali est attaqué, ses populations violentées et martyrisées, ses richesses culturelles saccagées ou pillées, son intégrité territoriale compromise, entre autres. Pendant tout ce temps, jamais le Mali et le peuple malien n’ont senti ce qui fait l’essence de la religion musulmane : la solidarité entre frères en l’islam.
Ni la fameuse Organisation de la Conférence Islamique (OCI), ni aucun pays membre n’a élevé la moindre protestation à plus forte raison de condamnation du calvaire des maliens durant cette longue période de souffrances et d’humiliations. Mais il a fallu, que le Président de la république française, François Hollande, réponde à l’appel de détresse à lui adressé par son homologue malien, Pr Dioncounda Traoré, inspiré certainement par l’instinct de survie d’un peuple menacé de disparition, pour qu’on entende ici et là une mute de réprobations et de condamnations de l’intervention militaire de la France dont l’objectif affiché est de débarrasser le Mali et la sous-région de la nébuleuse terroriste.
Les masques commencent donc à tomber véritablement quant aux complicités des uns et des autres dans le malheur qui frappe aujourd’hui le peuple malien.
En effet, des atermoiements de l’Algérie voisine aux soupçons de financements directs des activités des groupes terroristes par certains pays comme le Qatar, en passant par la complicité mauritanienne avec les agresseurs du Mali ainsi que les récentes sorties médiatiques de la Tunisie et de l’Egypte, on en est à se demander si réellement l’intervention française n’a pas sauvé le Mali d’une mainmise totale de pays néo-islamiques à la faveur d’un complot ourdi savamment orchestré et mis en œuvre sous le couvert de revendications fallacieuses.
Membre fondateur de l’OCI, comme l’a rappelé l’Imam Mahmoud Dicko lors de sa conférence de presse, le Mali, depuis des millénaires, a suffisamment donné à la civilisation musulmane et à l’Islam pour se retrouver aujourd’hui payé en monnaie de singe. Ce qui démontre une fois de plus que ce qui se passe au Mali n’a absolument rien à voir avec la religion, encore moins l’Islam dont les valeurs sont universellement connues.
Dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 janvier dernier, le peuple malien s’est rassemblé comme jamais dans la prière et les bénédictions afin d’implorer Dieu à venir à sa rescousse. Grâce à la baraka de nos illustres ancêtres, qui ont tout sacrifié pour embrasser l’Islam, Dieu, dans sa Grande Miséricorde, a répondu à l’appel des maliens en envoyant la France de François Hollande pour les sauver des mains de ceux qui sont une vraie incarnation de Satan sur terre.
Aujourd’hui, bien que la guerre nous ait été imposée comme aime à le rappeler le Président de la République par intérim, le peuple malien est soulagé et se félicite de l’exemplaire solidarité de la communauté internationale à ses côtés. N’en déplaise aux terroristes et à leurs complices qui veulent à ce sujet être plus royalistes que le Roi lui-même. Pour se faire, il leur suffisait simplement de venir s’en quérir auparavant des aspirations profondes de l’écrasante majorité des maliens par rapport à leurs pratiques religieuses. Une démarche de ce genre leur aurait évité la tentation de vouloir « rentrer par la fenêtre » dans un pays dont la porte leur était déjà grandement ouverte.
Les pays et les autorités musulmanes, aujourd’hui dans cette logique, doivent immédiatement se ressaisir afin de ne pas rajouter davantage de grains au moulin de ceux qui affectionnent le raccourci qui voudrait que l’Islam soit synonyme de violence, de persécution et d’oppression de tous genres. Toutes des choses qui sont contraires à la Parole de Dieu exprimée dans le Saint Coran et comme elle nous a été enseignée et léguée par le Prophète Muhammad (PSL).
Aujourd’hui, nul besoin d’organiser un référendum pour savoir ce à quoi le peuple malien aspire : liberté, paix, stabilité, démocratie et développement. Rien que ça ! Puissent les autres en tenir compte désormais ?