A l’occasion de la rencontre des militants des commune V et VI ce samedi 19 mars 2016, le secrétaire général du Rassemblement pour le Mali (RPM), Dr Bocary Tréta, n’est pas allé avec le dos de la cuillère. Il a laissé entendre qu’on ne sent pas la majorité présidentielle. Et que désormais, il faut inverser la tendance.
Il y a deux semaines, le Bureau politique national RPM est à la rencontre des ses militants de base. Après les communes I, II III et IV, c’était le tour des communes V et VI. La délégation du BPN était composée, outre le secrétaire général, Dr Bocary Tréta, du secrétaire à l’organisation, Mamadou Diarrassouba, du secrétaire politique, Nacouma Keïta, et du secrétaire à la communication, Boubacar Touré dit Bou.
A l’entame, le secrétaire général de la section V, Amadou Ouattara, a galvanisé ses troupes pour soutenir les dirigeants du pays afin de relever les défis de l’heure.
Après avoir salué la mobilisation de la section V lors des élections présidentielle et législatives, Dr Bocary Tréta a pointé du doigt les failles de la majorité présidentielle. Il a exprimé son mécontentement face à l’immobilisme des partis politiques de la majorité présidentielle. Notamment celui du RPM. Cela, malgré le score historique, plus de 77% de leur camarade candidat, IBK, à la présidentielle de 2013. Ce qui devrait constituer un acquis politique. « le RPM a 79 députés à l’Assemblée nationale, soit la majorité absolue. La majorité présidentielle compte 126 députés contre 21 pour l’opposition. Mais, on apprend des choses dans la presse qui nous poussent à se demander où se trouvent les 126 députés de la majorité présidentielle. On ne les sent pas. On a l’impression que le pays appartient au reste des 22 % de la population. Et ce sont les 21 députés de l’opposition qui animent la vie politique du pays. On doit se demander où se trouve la majorité. Est-ce à dire que nous sommes fatigués de la gestion du pouvoir ? Non ! Nous devons maintenir le même engagement qui a prévalu lors des élections présidentielle et législatives. A partir d’aujourd’hui, on ne se laissera plus trimbaler par l’opposition », ce sont par ces mots qu’il a galvanisé ses troupes. Aussi, poursuivra-t-il, faut-il que nous travaillions à inverser la tendance. A chaque fois qu’il y a un acte de dénigrement contre le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, il doit avoir des voix pour remettre les détracteurs du régime à leur place en donnant la vraie information au peuple. Partant, il soulignera qu’ «aucun politique malien n’a eu le même parcours d’IBK depuis l’indépendance du Mali ». Avant de rappeler les postes stratégiques que l’actuel chef d’Etat a occupés par le passé, jusqu’à sa nomination à la primature en 1994 «pour sauver le Mali».
Aussi, dans son intervention, le secrétaire général du RPM, Tréta, a-t-il accusé l’opposition de vouloir déstabiliser le régime IBK. «Ils sont décidés à nous détruire à partir du 26 mars 2016. Ils sont à la manœuvre, mais, nous n’allons pas nous laisser distraire par l’opposition», indiquera-t-il. Partant, il a suggéré l’idée de la création d’une nouvelle majorité présidentielle. Avant de préciser : «seul le RPM fera réélire IBK en 2018».
Pour sa part, Nacouma Keïta, secrétaire politique du RPM, a rappelé les prouesses d’IBK que ses détracteurs veulent noyer. Il s’agit de la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation, la subvention des engrais, de 1000 tracteurs. Des résultats, affirme-t-il, qui ont permis au Mali de signer son retour dans le concert des grandes nations, de contribuer à l’augmentation des rendements agricoles et d’enregistrer de meilleures performances économiques.
Des militants mécontents
A l’issue des interventions des membres du BPN, les militants se sont exprimés sur la vie du parti et la gestion du pouvoir. A cette occasion, ils ont réaffirmé leur soutien à IBK car, estiment-ils, l’échec d’IBK fera sombrer le Mali. Toutefois, ils accusent IBK de sousestimer le parti. «Nous l’invitons à ne pas avoir honte de son parti. Nous acceptons de le défendre contre ses détracteurs. Mais faudrait-t-il qu’on sache ce qu’il veut. Il ne faudrait pas qu’il vienne nous démentir après», déclarera un militant. Un autre d’enfoncer le clou en interpellant les ministres du parti qui foulent aux pieds les cadres de leur propre formation politique. «Allez-y faire un tour dans les cabinets des ministres des autres formations politiques. Vous verrez la différence. Il semblerait que nous sommes au pouvoir. Mais dans les faits, nous ne sommes pas au pouvoir», s’indignent d’autres militants.
Aussi, ont-ils évoqué des préoccupations, notamment la tenue du 4ème congrès du RPM qui a été reporté plusieurs fois. Ils ont demandé à ce que le BPN organise dans un bref délai le congrès, gage de la redynamisation du parti.
En réponse, une date n’a pas été retenue. Mais, Mamadou Diarrassouba, secrétaire à l’organisation du parti, a rassuré que l’organisation du congrès ne va plus tarder. Et que la rencontre du jour sert à baliser le terrain pour aller à ces assises en rang serré. Ce, afin de ne pas faire subir au parti des secousses.
Oumar KONATE
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