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Expropriation des terres de Sanamadougou et Sahou: Les populations lancent un ultimatum au PDG de Gdcm
Publié le lundi 21 mars 2016  |  Le Prétoire
Cérémonie
© aBamako.com par Momo
Cérémonie de signature de financement en faveur du groupe Keita
Bamako, le 19 décembre 2014 au ministère de l`économie et des Finances. La Banque Atlantique Mali, la BAD et la BOAD ont convenu de financer le groupe Keita, promoteur de la société 3M, à travers une convention de prêt d`une valeur de 36 milliards de FCFA.




Pour remettre les habitants de Sanamadougou et Sahou dans leurs droits, le Réseau Afrique-Europe interact est monté au créneau. Il exige de Modibo Keïta, PDG du Grand distributeur céréalier du Mali (Gdcm) de rendre les terres desdits villages qu’il occupe ‘’illégalement’’. L’annonce a été faite au cours d’une conférence de presse tenue le 18 mars au Centre Djoliba. C’était en présence des chefs coutumiers des villages susmentionnés.
Depuis 2010, un litige foncier oppose les villages de Sanamadougou et Sahou, dans la zone Office du Niger, à Modibo Keïta, PDG de Gdcm. Après plusieurs tentatives infructueuses, le Réseau Afrique-Europe-interact, un mouvement de défense des sans voix, a fait son entrée dans la danse. Aux dires de son chargé à la communication, Alassane Dicko, et de Fassery Traoré, président du Réseau sans voix, également membre du Réseau Afrique-Europe, ils ont écrit à toutes les institutions du Mali pour les informer de ce qui se passe entre les villages de Sanamadougou, Sahou et le PDG de Gdcm. Le gouvernorat de Ségou, l’Office du Niger et la République fédérale d’Allemagne ont été informés par écrit. Dans ladite lettre, le Réseau explique que la société « Moulin Moderne du Mali » (M3-SA) de Modibo Keïta a bénéficié d’un prêt bancaire de la BAD, estimé à 10,8 milliards de FCFA à deux conditions: qu’il n’y ait pas de conflit entre la société et les propriétaires des terres, à savoir Sanamadougou et Sahou d’une part, et le paiement des indemnités de cession des champs d’autre part. Pour les conférenciers, avec le soutien de certaines autorités, le patron de Gdcm a foulé aux pieds ces principes. Car, il y a toujours conflit entre M3-SA et les villages. Dans cette situation, on ne parlera pas de paiement d’indemnité, soulignent-t-il.
Informé au même titre que les autorités maliennes de l’existence d’un conflit, l’Allemagne a été trompée par le Mali. Car, explique-t-il, dans sa dernière lettre du 16 décembre 2015, le ministre allemand de la Coopération économique et du développement affirme que le tribunal de Markala a prononcé un jugement contre les deux villages, une sentence contre laquelle aucun recours n’aurait été déposé. Faux, rétorque le Réseau. Un tel jugement n’a pas eu lieu. En revanche, soutient-il, il y a eu une décision du tribunal de Markala en décembre 2012, ayant décrété la commande d’une expertise pour savoir si le contrat de bail de M3-SA comprend les terres des deux villages. Une enquête qui n’a jamais été effectuée. Face à cette situation, soulignent les deux conférenciers, il est urgent pour l’Etat d’intervenir afin d’éviter le pire. « Il faut que Modibo Keïta rende immédiatement à Sanamadougou et Sahou leurs terres. C’est notre dernier avertissement», déclarera Fassey Traoré. Les chefs de village de Sanamadougou, Sahou et leurs conseillers de renchérir : « nous sommes à bout de souffle. Nous n’en voulons pas à Modibo Keïta, mais aux autorités du pays. Nous n’avons pas de pouvoir. Mais Dieu veille. Mais, si Modibo Keïta ne nous rend pas nos terres avant l’hivernage, nous sommes prêts au sacrifice ultime».
Oumar KONATE
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