Ibrahim Boubacar a, de nouveau, à qui parler. Un autre front de contestation vient de s’ouvrir pour dénoncer « le népotisme, le favoritisme, le clientélisme qui gangrènent la gestion irresponsable et honteuse des affaires publiques sous le régime IBK ». La plate-forme « Le réveil citoyen du Mali », composée de 260 associations et regroupements, a lancé ses activités, samedi dernier, au carrefour des jeunes de Bamako. Le nouveau venu entend « dénoncer la mal gouvernance au Mali, la gestion boiteuse et hasardeuse des affaires de l’Etat », emboitant le pas à des devanciers comme le Biprem, « Ras-le-bol », « Joko ni maya », « An torola ». Tous étaient représentés au plus haut niveau à la cérémonie de baptême du dernier né, à l’instar du secrétaire général de la Cstm, Hamadoun Amion Guindo, venu apporter son soutien indéfectible au coordinateur national de la plate-forme, Yacouba Diakité.
Ainsi, à l’instar du « Ras-le-bol », Biprem, « Joko ni maya »… c’est la plate-forme « Le réveil citoyen du Mali» d’entrer dans la danse des combattants contre la mauvaise gouvernance, la gabegie financière et la corruption qui émaillent la gestion actuelle du pouvoir.
Pour le coordinateur national du Réveil citoyen du Mali, Yacouba Diakité, le Mali, connu dans le monde pour ses valeurs d’hospitalité, de fraternité, de solidarité, de vivre ensemble dans sa diversité culturelle, ethnique et religieuse, est aujourd’hui plus que jamais malade. « Oui, notre Maliba est gravement malade. Par ce que Kidal est toujours pris en otage par les séparatistes, l’insécurité s’est propagée dans tout le pays, le népotisme, le favoritisme, le clientélisme gangrènent la gestion irresponsable et honteuse des affaires publiques… », a déclaré le coordinateur. Qui ajoute qu’aujourd’hui, la jeunesse malienne ne cesse de se poser des questions sur son avenir, un avenir incertain, douteux, un avenir malheureusement et maladroitement pris en otage. «Notre honneur est bafoué, notre liberté réduite, notre démocratie confisquée, notre dignité piétinée, notre intégrité violentée », a-t-il déploré.
Pour le coordinateur du mouvement « Ras-le-bol », Mamadou Sissoko, après la transition, les Maliens sont sortis massivement pour élire quelqu’un en qui ils avaient vu un homme de caractère en 1994 pour régler le problème. « Mais aujourd’hui, nous assistons à une gabegie financière sans précédent et à un régime qui fait intervenir sa famille dans la gestion des affaires publiques. Le pays se trouve dans une très grave situation et si on ne prend des dispositions maintenant même dans 100 ans on ne pourra pas nous en sortir », dit-il
Le secrétaire général de la Cstm, Hamadoun Amion Guindo a apprécié le fait qu’aujourd’hui certaines consciences commencent à faire jour et surtout au niveau de la jeunesse. « Je vous adresse la solidarité effective de l’ensemble des adhérents du Cstm… », a lancé le responsable de la Centrale syndicale.
Comme on le voit, les consciences et les énergies commencent à se libérer pour défier un pouvoir qui ne fait plus peur.
Mohamed Sylla
DECLARATION
C’est avec un engagement patriotique infaillible, un plaisir inouï, un devoir de conscience et de génération que nous avons décidé d’animer cette conférence de presse qui s’inscrit dans le cadre du lancement de la plateforme « LE REVEIL CITOYEN DU MALI ».
Nos premiers mots vont à l’endroit de tous ceux et toutes celles qui ont effectué le déplacement combien courageux, synonyme pour nous, de votre attachement indéfectible à tout ce qui touche de près ou de loin aux intérêts du Mali. Merci pour le Mali.
« Le Réveil Citoyen du Mali » est une plateforme de 260 associations et regroupements créés dans le but de dénoncer la mal gouvernance au Mali, la gestion boiteuse et hasardeuse des affaires de l’Etat.
« Quand la justice tarde à agir, c’est qu’elle est allée au loin, chercher de gros bois verts et flexibles pour mieux châtier les coupables » dixit Amadou Hampâté Bah dans son roman “l’Etrange destin de Wangrin”, comme pour dire que le destin du Mali est très étrange et notre pays besoin de justice, la vraie justice.
Notre pays le Mali, connu dans le monde entier pour ses valeurs d’hospitalité légendaire, de fraternité vraie, de solidarité, de vivre ensemble dans sa diversité culturelle, ethnique et religieuse est aujourd’hui plus que jamais « malade ».
Oui, notre Maliba est gravement malade.
Nous sommes:
Malades parce que Kidal est toujours pris en otage par les séparatistes,
Malades parce que des groupes terroristes sévissent partout et se renforcent,
Malades parce que l’insécurité s’est propagée dans tout le pays,
Malades parce que naissent aujourd’hui entre tribus rivales des affrontements dans le Nord du pays,
Malades parce que notre école, autrefois foyer d’excellence, aujourd’hui se trouve être politiser par des cadres du pouvoir en place,
Malades parce que la mauvaise gouvernance, la gabegie financière et la corruption incarnent la gestion de l’Etat,
Malades parce que le népotisme, le favoritisme, le clientélisme gangrènent la gestion irresponsable et honteuse des affaires publiques,
Malades parce que notre économie agonise.
Aujourd’hui, nous jeunes, espoir de tout un peuple, pilier de toute une nation, socle de génération, ne cessons de nous poser des questions sur notre avenir, avenir incertain, avenir douteux, avenir en danger, avenir malheureusement, malencontreusement et maladroitement pris en otage.
Qu’avons-nous pu faire au bon Dieu pour mériter un tel sort déshonorant, désobligeant et pitoyable?
Ayant longuement médité sur cette question, nous voyons aujourd’hui que:
Notre honneur est bafoué,
Notre liberté réduite,
Notre démocratie confisquée,
Notre dignité piétinée,
Notre intégrité violentée.
Aujourd’hui, le respect de nos valeurs à notre égard a fondu comme une glace au soleil, par la faute des dirigeants incapables, incompétents face aux dérives qui planent sur notre quotidien.
Aujourd’hui, les divergences de vue entre cette partie travailleuse de la population et l’autre partie qui n’est soucieuse que de son propre confort font l’objet d’injustices et d’inégalités de plus en plus criardes.
La confiance des partenaires économiques, financiers et amis du Mali a été fortement écorchée,
L’investissement est invisible, voire inexistant,
Les prétendus emplois ne sont pas visibles à la loupe à plus forte raison à l’œil nu,
La diminution indue sans explication plausibe du budget des Forces Armées de 281 milliards en 2015 à 213 milliards en 2016 et l’augmentation incongrue du budget de la Présidence de la République de 9.3 milliards en 2014 (14.6 milliards en 2015) à 19.3 milliards en 2016 nous laisse perplexe.
Entre mai 2014 et février 2016, notre armée a été constamment attaquée, jusque dans ses propres casernes. Plus de 140 morts et 374 blessés ont été recensés par le ministère de la Défense.
Sans compter le nombre de marchés attribués de gré à gré au détriment du plus méritant, ce qui augmente la frustration de bon nombre d’opérateurs économiques patriotes.
Distingués invités, mesdames et messieurs
La sortie massive des populations lors des élections de juillet et d’août 2013 devraient être à la hauteur des attentes face au péril d’un pays qui s’est effondré en 2012 comme un château de carte.
Après l’écrasante victoire de 77 pourcent lors de l’élection présidentielle, le peuple voyait à l’horizon un espoir de paix, de stabilité et de prospérité pour leur pays qui a été amèrement secoué par le coup d’Etat militaire et la progression des rebelles vers le sud du pays.
Mais en lieu et place du changement tant attendu et de la dignité des maliens,
L’administration a abandonné les régions du nord faute de sécurité,
Les trafics mafieux en tout genre fleurissent,
Les groupes terroristes réussissent à semer la terreur et se renforcent,
Les populations délaissées du nord comme du sud devraient s’habituer aux actes terroristes selon le chef de l’Etat.
Aujourd’hui, plus que jamais, nous, jeunes, vieux, femmes, enfants, maliennes et maliens de l’intérieur et de l’extérieur sommes debout, le flambeau de la liberté de notre peuple en main, avec force et honneur, déterminés et engagés pour dénoncer sans langue de bois, défendre sans détour notre cher pays contre tous ceux qui le mettent en danger par leurs actes irresponsables.
Pour le Mali, Agir ou Périr, tel est notre devise et notre slogan.
C´est pourquoi, nous demandons à nos dirigeants, le chef de l’État en premier et le premier ministre ainsi que tout le gouvernement du Mali :
Une gestion transparente et saine des affaires publiques,
Une égalité des chances pour tous les maliens et maliennes
Une Mise des forces de l’ordre et de sécurité dans de meilleures conditions indispensables à l´accomplissement de leur mission de protection et de sécurisation des personnes et de leurs biens
Une justice équitable pour toutes les maliennes et tous les maliens
Nous affirmons aujourd’hui avec une fierté absolue et sans équivoque que nous incarnons la nouvelle société civile malienne. Celle qui ne trahira jamais son peuple, ses valeurs, son honneur, sa dignité par une inaction pour de l’argent ou quelconque autre besoin particulier.
Celle qui saura défendre avec bec et ongle, au prix du sang s’il le faut, l’intéret de son vaillant peuple, l’intéret des paysans, des artisans, des élèves et étudiants, des commerçants, des enseignants, des femmes, des jeunes sans emploi, des hommes de presse et j’en passe…
Nous sommes un contre-pouvoir crédible, incorruptible, intraitable sur les questions d’intéret et d’ordre national.
Un (1) milliard de nos francs remis aux femmes pour une demi-journée d’ambiance festive le 08 mars, c’est bien.
Mais qu’en est-il des doléances des travailleurs du Mali, notamment ceux de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali CSTM et de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali UNTM?
Ne méritent-elle pas une satisfaction idoine à ses doléances?
Leurs membres ne sont-ils pas des maliens?
Nous disons oui, nous sommes tous des maliens libres et égaux en droit et en devoir.
Ceux pourquoi d’ailleurs, le Réveil Citoyen du Mali affirme son soutien indéfectible et sans condition à la CSTM et au BIPREM Fassoko dans leurs luttes pour le Mali, car leurs revendications sont nobles et justes.
Nous critiquons quand cela est nécessaire, nous proposons en cas de possibilité et nous allons agir dans le cadre de la légalité et dans l’intéret supérieur du peuple malien.
Une génération s’est déjà sacrifiée pour l’avènement de la démocratie en mars 91, et une autre est prête pour la liberté définitive de notre peuple.
La plateforme « Réveil Citoyen du Mali » est ouverte à toutes personnes, physiques ou morales, épris de justice, de paix, d’égalité entre les maliennes et les maliens comme le stipule l’article 2 de notre constitution je cite « tous les maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée ».
Chères maliennes, chers maliens, il est temps de se donner la main afin de combattre les fléaux qui sont devenus normaux aux yeux de certains.
Il est temps d’agir, agir pour redonner au Maliba sa dignité, son honneur, son bon vivre, son hospitalité.
Agissons pour préparer notre avenir ainsi que celui de nos enfants.
Agissons tout simplement pour sauver le soldat Mali.
Je terminerai avec cette fameuse phrase issue de la dernière lettre de Patrice Emery Lumumba écrite à son épouse Pauline juste avant sa mort, je cite: “L’Afrique écrira un jour son histoire, ce ne sera pas l’histoire qu’on enseigne à Paris ou à New York ou à Washington, ce sera l’histoire des africains, écrite par les africains, pour les africains “.
Alors chers compatriotes, il est temps pour nous d’écrire notre histoire, l’histoire du peuple malien, écrite par les maliens pour les maliens.
Pour le Mali, Agir ou Périr.
Par Le Coordinateur National du R.C.M
Yacouba Diakité