MIRAMAS (France) - Sous un hangar bâché de la Zone de regroupement et d`attente (ZRA) de Miramas (Bouches-du-Rhône), 300 officiers et soldats chantent la Marseillaise. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian est venu les saluer vendredi avant leur départ pour le Mali dans le cadre de l`opération Serval.
"Je suis venu ce matin pour vous apporter mon soutien, pour être à vos
côtés en ce moment où vous vous apprêtez à rejoindre vos camarades déjà
engagés au Mali. Pour vous dire aussi ma fierté car vous êtes aujourd`hui la
tête de pont de la Nation", a dit le ministre aux militaires.
"Avec le président de la République, nous avons pleine confiance en vous
pour mener cette mission: éradiquer l`offensive des groupes terroristes et les
empêcher de menacer l`Etat malien (...) La sécurité du Mali et la sécurité de
la France sont le même combat", a-t-il ajouté.
"La mission est difficile, comme l`a rappelé le sacrifice de votre
camarade, le chef de bataillon Damien Boiteux, dans les premières heures de
l`opération qui furent particulièrement dures", a poursuivi M. Le Drian, avant
de passer en revue les troupes dont le départ était imminent, en compagnie du
général Bertrand Ract-Madoux, chef d`état-major de l`armée de terre.
Par la ZRA de Miramas, vaste plate-forme d`intégration logistique,
transitent les hommes et le matériel qui doivent être acheminés au Mali. Créée
en 1997, elle peut accueillir mille hommes, 300 conteneurs et 600 véhicules.
Elle avait été activée pour la dernière fois en 2010 dans le cadre de
l`intervention de la France en Afghanistan.
"Elle a pour mission de maintenir les éléments en condition avant leur
expédition en mission. Miramas est un carrefour stratégique pour
l`acheminement des forces et du matériel depuis Marignane, Fos, Istres, Salon
ou Toulon", explique le commandant adjoint de la ZRA, David Melloul.
Deux mille cinq cents hommes sont déjà engagés au Mali dans le cadre de
l`opération Serval, qui concerne 3.700 militaires au total, a précisé le
ministre, qui rencontrait pour la première fois des troupes en partance depuis
le début de l`opération.
Interrogé sur le coût de l`opération, M. Le Drian a démenti le chiffre de
2,5 millions d`euros par jour. "Je n`ai jamais dit ça. Il y a dans le budget
de la Défense une ligne pour les opérations extérieures qui est tous les ans
de 600 à 650 millions . L`opération au Mali s`impute sur cette ligne.
Aujourd`hui, il est trop tôt pour en évaluer le coût", a-t-il dit.
"Lorsqu`il y avait la Libye et l`Afghanistan, le montant des opérations
extérieures était de plus de 800 millions d`euros. Nous sommes loin de ces
chiffres-là pour l`opération au Mali", a-t-il ajouté.
Interrogé sur les exactions dénoncées au Mali par des ONG de défense des
droits de l`Homme, le ministre a répondu que "des consignes très précises"
avaient été données aux forces françaises "pour qu`elles fassent preuve de
vigilance et de sang-froid".
"Le président de la République a demandé au président Traoré la plus grande
vigilance. Par ailleurs, Laurent Fabius a eu l`occasion de s`entretenir avec
les autorités maliennes pour faire savoir que la France appelait les Maliens à
la plus grande responsabilité. Nous serons vigilants mais nous initierons si
nécessaire les vérifications qu`il importe de faire si de telles exactions
étaient constatées", a-t-il souligné.
ppy/mfo/bg