Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a décidé de célébrer le mérite en distinguant des sommités de la recherche en santé. Le directeur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), le Dr Diakaridia Koné, et le directeur du Centre national de lutte conte la maladie (CNAM), le Pr Samba Sow, et leurs équipes, ont ainsi reçu des mains du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Mme Togo Marie–Madeleine Togo, des distinctions pour leur courage et le travail bien fait dans le domaine de la recherche. La cérémonie de remise des distinctions s’est déroulée dans les locaux du département en présence de collègues et parents des lauréats.
Le Programme national de lutte contre le paludisme et le Centre national de lutte conte la maladie sont deux programmes importants dans le domaine de la santé publique. En matière de lutte contre le paludisme, le PNLP a enregistré de nombreux résultats probants. Selon l’enquête démographique et de santé au Mali réalisée en 2012-2013, 84,4% des ménages disposent d’au moins une moustiquaire imprégnée d’insecticide à longue durée d’action (MILD), 69% des enfants de moins de 5 ans et 75% des femmes enceintes dorment sous MILD.
Le programme a mené des campagnes de chimio-prévention du paludisme saisonnier chez les enfants de 3 à 59 mois avec une couverture de plus de 90%. Selon son directeur, le programme a conduit des études sur la qualité de la prise en charge des cas de paludisme dans les formations sanitaires, les obstacles à l’utilisation de la SP en traitement préventif intermittent, la résistance des vecteurs aux insecticides, l’évaluation de l’impact des interventions de lutte contre le paludisme, l’enquête sur les indicateurs du paludisme, l’enquête par grappe à indicateurs multiples, etc.
Ces réalisations, dira-t-il, ont fortement contribué à la réduction du taux de mortalité infanto-juvénile de près de 50% entre 2006 et 2012. Elles ont été récompensées par des prix au premier rang desquels le prix décerné au président de la République pour la meilleure progression en matière de contrôle du paludisme entre 2011 et 2015 à la conférence des chefs d’État et gouvernement le 29 janvier dernier à Addis Abeba et le prix de reconnaissance pour la meilleure réalisation des campagnes de couvertures universelles en MILD entre 2011 et 2015 le 2 février dernier à Genève.
Le CNAM a participé, juste après sa création, à un programme de recherche piloté par l’OMS, le programme des technologies appropriées pour la santé (une structure américaine) et Serum Institute of India pour développer un vaccin accessible et adapté à une utilisation contre la méningite A en Afrique sub-saharienne. MenAfriVac, le nom du vaccin, a eu un impact immédiat et spectaculaire pour briser le cycle des épidémies de méningite A. Le vaccin a été fabriqué par un institut en Inde où la première phase a été faite. Sept pays ont été choisis dont le nôtre. « Et parmi ces pays, le nôtre a pris la tête, car il a enregistré plus de participants, plus d’études et les résultats sont de meilleure qualité », a témoigné le professeur Samba Sow.
Le ministre Mme Togo Marie-Madeleine Togo, en remettant les prix, a encouragé les chercheurs à aller de l’avant car un prix est un défi pour pousser le lauréat à se surpasser pour atteindre de nouveaux résultats. Elle a vivement félicité les lauréats et les a invités à en faire davantage. « En 2018, il faut qu’on commence à dire que le paludisme n’est plus un problème de santé publique », a-t-elle souhaité.
Les lauréats, heureux, ont dédié leurs prix au Mali et, particulièrement, aux équipes qui les accompagnent.
F. NAPHO