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22 Mars 2012 : Commémoration d’un triste souvenir pour le Mali démocratique
Publié le mardi 22 mars 2016  |  L’Indicateur Renouveau
Capitaine
© Autre presse par DR
Capitaine Amadou Sanogo




L’histoire retiendra que c’est le 22 mars 2012 qu’Amadou Haya Sanogo et ses complices ont fait basculer notre pays dans sa page la plus sombre. Quatre ans, le coup d’Etat n’a pas permis de fixer les repères attendus. Bien au contraire…

Qui aurait cru qu’une simple mutinerie de soldats mécontents du 22 mars mettrait fin à un régime qui était en fin de mandat ? Mais la question que l’on se pose aujourd’hui est qu’au-delà du triste souvenir de ce coup d’Etat débile, sommes-nous suffisamment prêts à ne plus tomber aussi bas ?

Notre pays s’est engagé dans l’ère démocratique en 1991, mais il n’a pu concrétiser les acquis démocratiques. Ce qui fait qu’au lieu de donner la parole au peuple qui est souverain, c’est plutôt le contraire. Le peuple subit les décisions des politiques occasionnant des frustrations comme c’est le cas aujourd’hui dans certaines décisions prises par le gouvernement y compris le processus d’Alger.

La démocratie c’est aussi laisser l’autre dire ce qu’il pense et entreprendre des actions pour s’améliorer, mais cet esprit aussi peine à voir le jour dans notre pays, le camp adverse étant toujours perçu comme un ennemi à abattre, les critiques de l’opposition en est une illustration.

La société civile, qui est l’un des socles du peuple, n’est pas suffisamment mûre et cela est dû à l’analphabétisme, mais au lieu de l’outiller, les partis politiques l’instrumentalisent, voire l’avilissent.

Autant de tares qui font que notre tableau reste encore noir en démocratie, et ce n’est pas seulement le Mali mais l’Afrique tout entière. On a l’impression que l’homme africain est trop assoiffé de pouvoir, et une fois au pouvoir il ne veut plus l’alternance. Or d’une manière ou d’une autre quand le peuple se lassera, il s’exprimera, ce qui fait que le continent n’est pas à l’abri des coups d’Etat ou autres mouvements évolutionnistes.

Toutefois, les Maliens ont été éclairés en 2012 sur les conséquences d’une rupture de l’ordre constitutionnel, mais il faut que les autorités s’attèlent à mettre les préoccupations de leurs peuples au cœur de leurs politiques.

Zoumana Coulibaly
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