La salle de spectacle de DFA Communication a abrité ce samedi 19 mars 2016 le lancement de la deuxième édition de l’émission télévisée de débats interuniversitaires intitulée Profil du Citoyen. Organisée par l’Action pour la Conscience Citoyenne (ACC), cette émission est appuyée par la Première Dame Kéita Ami Maïga, présidente de l’ONG Agir. Elle a opposé pour cette première journée Sup’Management à TechnoLAB-ISTA puis ISC (Institut Supérieur de Commercial) à la Faculté des Droits privés.
La cérémonie s’est déroulée en présence de la Directrice de cabinet de la Première Dame Kéita Ami Maïga, empêchée, et des membres du jury, des candidats et leurs coachs, des invités et d’étudiants venus supporter leurs représentants respectifs au débat. Au terme du premier débat, TechnoLAB-ISTA a battu Sup’Management et le second débat a vu la victoire de l’ISC sur forfait de la Faculté de Droit.
Soulignons que le thème du premier débat portait sur ” Le mariage : alliance ou adversité ? “. Sup soutenait le pour (alliance) et ISTA le contre (adversité). Dans l’imagination collective, c’est vrai que le mariage est une alliance comme l’attestent toutes les définitions du terme en référence à l’union qu’il consacre entre le couple, mais l’équipe de TechnoLAB a su convaincre du contraire par des arguments solides et la rigueur de ses débatteurs. Cette équipe a révélé les atrocités du mariage, notamment le mariage forcé, le mariage des enfants dont les filles déscolarisées pour la circonstance, et les violences jusqu’aux assassinats au sein des couples ; avant de démontrer par des exemples concrets que ” le mariage est la seule guerre où l’on couche avec l’ennemi “. Lisez quelques extraits :
” Les proches ne font plus proches dès que l’adversité se montre “, selon une citation de la Perse ; dans Sentences et pensées persanes (1793).
Selon Auguste de Labouïsse-Rochefort dans Maximes et pensées (1852) : ” Dans la vie de l’homme, le chapitre des adversités est toujours le plus complet”
Le 5 Février 2015 à la suite d’une dispute entre conjoints, feue Mariam Diallo fut poignardée à mort par son époux sous les yeux de leur progéniture âgée de seulement deux ans. Près d’une année après ce forfait, le samedi 23 janvier 2016, vers 21H, Boubacar Fall avait dissimilé un pistolet sur lui qu’il a utilisé pour flinguer à la nuque son épouse Maïmouna Sissoko dite Kamissa. Et Hawa Traoré a tenté d’assassiner son mari, Drissa Traoré le samedi 06 février à Kotoumou, suite à un mariage forcé.
Le Mali bat le record ouest-africain en matière de divorce. 53% des mariages célébrés chaque année tournent au fiasco ; ce au bout de quelques années seulement, voire quelques mois. Les âges des couples qui divorcent varient entre 20 et 55 ans..
Avant le mariage, nous ne rêvons que de bonheur conjugal. (Chapman). Après se pose ” moi ” face à un autre ” moi “, de telle manière que la situation se transmue dans un face à face qui aboutit invariablement à un schéma qui est celui de domination/servitude. L’adversité ne met pas en jeu les forces en présence mais surtout des volontés qui s’opposent une position moi/l’autre. Il y a moi et il y a l’autre, nous nous regardons en chiens de faïence et l’un des deux cède, se place dans la situation du dominé, et l’autre dans la situation du dominant, cette thèse a été exprimée par le philosophe Hegel dans la dialectique du maitre et de l’esclave.
Dans la mesure où nous faisons de l’adversité un modèle de relation humaine, les conséquences s’en suivent aussitôt, que Jean Paul Sartre résume dans la formule de Huis Clos : ” l’enfer c’est les autres “. La leçon est importante, l’adversité met la conscience dans une dualité et une extase telle qu’elle n’est plus qu’une chose jetée en pâture au regard.
Au Mali, le mariage étale bien d’abus, de fuites de responsabilités et de violences qui en font une adversité : l’infidélité, Grossesses/enfants (où l’homme change de regard sur son épouse une fois celle-ci devenue mère. Il ne la regarde plus comme une femme, mais comme la mère de ses enfants), l’égoïsme, le caractère, l’entourage, l’incompatibilité, l’Argent, le travail, la jalousie, la routine, la famille, la baisse de désir.
De sacrement le mariage est devenu contrat. De contrat il s’est transformé en arrangement. D’arrangement il est devenu adversité».
Sup’Management n’a pas démérité (7,8/10 contre 8,5/10), il a tenu en haleine l’assistance sur la nécessité du mariage, qui est divin et apporte beaucoup de bonheur à l’humanité. D’ailleurs, c’est un élément de Sup qui a remporté le prix de meilleur débatteur, même si pour part un élément de TechnoLAB a également remporté le prix de leadership ajouté à la victoire de l’équipe. D’ailleurs, le jury a indiqué toute la difficulté à départager les deux équipes, comme quoi les universitaires maliens font du progrès et ce débat contribue davantage à rehausser leur niveau.
Pour le second débat qui n’a pas eu lieu à cause du forfait paradoxal d’un établissement public formateur de futurs avocats, maîtres de la parole, le thème portait sur : ” Est-ce que le Mali profite réellement de ses ressources minières ?‘.La Faculté des Droits privés défendait le pour et l’ISC le contre. Ce forfait signifie-t-il que le Mali ne profite pas réellement de ses ressources minières ? Allez savoir!
Soulignons que Profil du Citoyen offre également l’occasion aux représentants des établissements de présenter leurs écoles respectives. Ainsi, dans son intervention, le Manager de l’équipe TechnoLAB-ISTA a prononcé un brillant discours ainsi libellé :
” Madame la Directrice de cabinet de Mme Kéita Ami Maïga, Présidente de l’ONG AGIR, Première Dame de la République du Mali et marraine de cette émission
Messieurs les représentants de l’ACC
Chers membres du jury
Honorables invités
Mesdames, mesdemoiselles et messieurs
Recevez mes sincères salutations
A l’entame de cette édition, la deuxième du genre, de l’émission télévisée Débat interuniversitaire Profil du citoyen, organisée par l’Action pour la Conscience Citoyenne (ACC) que je tiens à féliciter ici, nous allons agir pour l’environnement et la qualité de la vie, conformément à la vision de la marraine de cette honorable activité, j’ai nommé Mme KEITA Ami MAIGA, la Première Dame du Mali et présidente de l’ONG AGIR.
Je suis là, répondant au nom de Mamadou DABO, Diplômé d’Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en journalisme de l’Université de Montréal au Canada, en ma qualité de Chargé des relations publiques et de la clientèle de TechnoLAB-ISTA, pour diriger l’équipe composée de Monsieur Abdou Nassair Maïga, Mlles KOTOKPO Greyakoli Sylviane Jeannice, Cissé Astan, Maïga Agaïchatoune et Mariam Ben Barka.
Mesdames, mesdemoiselles et messieurs
Créé depuis 1998, l’Institut Supérieur de Technologies Appliquées (TechnoLAB-ISTA) n’est sans doute plus à présenter avec la Direction générale et quatre sites géographiques à Bamako, une antenne dans chacune des régions de Kayes, Sikasso, Ségou, Mopti et Tombouctou, avec des partenariats en Tunisie, au Ghana, au Togo, au Bénin, au Burkina Faso, en France, en Suisse, au Canada et aux USA. Nous sommes la seule université privée malienne à réussir cet exploit, avec plusieurs distinctions internationales à l’appui, sous la direction clairvoyante de Monsieur Daouda DIAKITE, un modèle de manager hors pair qui conduit les pas de l’institut vers le succès, j’allais dire l’excellence.
TechnoLAB a pour vocation la préparation et la formation des spécialistes dans les domaines des Technologies Nouvelles, les techniques administratives, commerciales et managériales ; l’orientation de leurs aptitudes vers l’action et l’exercice des fonctions et responsabilités dans les domaines prioritaires pour le développement durable.
TechnoLAB, qui applique le système LMD et dont les diplômes sont tous reconnus par l’Etat malien, est une école réputée pour sa pédagogie active et la démarche qualité dans toutes ses activités de formation qui tiennent compte des enjeux au sein des entreprises et organisations. Il s’appuie sur des structures universitaires et professionnelles de haut niveau et offre d’appréciables perspectives professionnelles à ses lauréats.
Mesdames et messieurs
“L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde”, a dit Nelson Mandela. Cependant, certaines questions et problématiques demeurent pertinentes et sujettes à caution : quelles connaissances, quelle culture intellectuelle, quelles valeurs, quelle éthique méritent d’être enseignées ? Et surtout dans ce contexte de crise morale, familiale, sociale, et de perte de valeurs, comment préparer les jeunes adultes à être des citoyens et des porteurs d’idéaux ?
Profil du citoyen, je crois, contribue à trouver des réponses à ces questions.
Et ne nous leurrons pas, aujourd’hui les pays qui gagnent, sont ceux qui misent d’abord sur leurs ressources humaines. Les pays qui gagnent sont ceux qui misent sur eux-mêmes et sur leur capacité à créer, à innover.
Profil du Citoyen procède de cette démarche et contribuera, j’en suis sûr, à relever le défi de l’excellence.
Au nom de cette excellence, je souhaite partager avec vous ces quelques commandements de la vie :
– le plus grand handicap, c’est la peur.
– le plus beau jour, c’est aujourd’hui.
– la chose la plus facile, c’est de se tromper.
– la plus grande erreur, c’est d’abandonner.
– le plus grand défaut, c’est l’égoïsme.
– la plus grande distraction, c’est le travail.
– la pire faillite, c’est le découragement.
– le plus grand besoin, c’est le bon sens.
– le sentiment le plus bas, c’est la jalousie.
– le plus beau présent, c’est le pardon.
– la plus grande connaissance, c’est celle de soi.
– la plus belle chose au monde, c’est l’amour.
A TechnoLAB, nous ne connaissons ni l’abandon, ni le découragement. Notre devise, c’est le travail, encore le travail, toujours le travail. Je vous remercie. “
Il faut rappeler que l’assistance était composée principalement d’étudiants venus supporter leurs équipes respectives et ce beau monde n’a pas du tout regretté le déplacement. Toute l’audience a été conviée à participer à l’événement à travers des témoignages sur le mariage. Mais le témoignage qui a le plus attiré l’attention de tous, c’est celui d’un participant dont nous tairons le nom, qui a épousé et divorcé quatre fois, de même que sa maman, comme par héritage, dit-il.
Suite à ces interventions, le jury a prononcé les résultats. Vivement la suite des débats !
Ousmane COULIBALY