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Ce qu’ATT a dit à Madani Tall le 21 mars 2012 : “Je me refuse d’être responsable d’un bain de sang pour le pouvoir”
Publié le mercredi 23 mars 2016  |  L’Indicateur Renouveau
Amadou
© Autre presse
Amadou Toumani Toure
Le président déchu du mali




L’anniversaire du départ au pouvoir d’Amadou Toumani Touré en 2012 ne passe pas inaperçu auprès de certains de ses proches collaborateurs. Madani Tall qui fut son conseiller revient sur les derniers instants d’ATT au pouvoir. Hier, sur sa page Facebook, il a publié un témoignage sous le titre “Naissance de la lumière“.

Le récit de Madani Tall sur la fin du pouvoir d’ATT en 2012 est pathétique. “Il y a 4 ans à cette même heure, je me trouvais à domicile avec Diakaridia Yossi, alors rédacteur en chef du journal L’Indépendant. C’est lui qui, après un appel, m’annonce qu’un coup d’Etat est en cours, qu’il est demandé à tout personnel non nécessaire d’évacuer Koulouba qui subit des tirs à l’arme lourde. Je demande alors à Yossi et Ange, son confrère ivoirien, s’ils sont suffisamment courageux pour aller à Koulouba, ce qu’ils acceptent avec assurance.

Arrivés à Koulouba, je croise d’abord le grand-frère Soumeylou, puis le jeune capitaine Coulibaly qui en fait trahissait pour la junte en indiquant les mouvements de l’intérieur. De fait, n’importe qui aurait pu faire un coup d’Etat ce jour-là car le président avait envoyé les éléments de la garde présidentielle combattre à Tessalit pour combler la défection d’autres unités.

Lorsque qu’après avoir échangé avec Bougouni Fama (un brave parmi les braves) j’entre dans le bureau présidentiel, ATT me demande ce que je fais là alors qu’il a demandé l’évacuation des civils… Vers 17 h, ‘ça chauffe’, alors pour ne pas avoir la mort de Yossi et Ange sur la conscience, j’appelle mon jeune frère Mamou et lui demande de venir les chercher sans me demander comment il se débrouillerait. Il est temps qu’il sache que j’admire son courage, tout comme je loue la bravoure de Bob, Abba et Lazare, car à cette heure-là, rares sont les hommes qui auraient accepté une telle mission.

Malgré les protestations de Yossi, je leur demande de partir avec Mamou décidant quant à moi de rester pour ne pas avoir honte demain. Lorsque l’on aspire au commandement, on ne fuit pas en laissant les autres mourir derrière soi. Je retiens de cette journée une phrase d’ATT : alors que certains lui demandaient de faire revenir ses troupes du Nord par avion pour sauver la situation, il a eu cette réponse digne : ‘Je me refuse à cela, il ne sera pas dit que moi que l’on a appelé le soldat de la démocratie, sois responsable d’un bain de sang pour me maintenir au pouvoir en faisant que des soldats maliens affrontent d’autres soldats maliens au lieu de faire face à ceux qui menacent notre nation’.

Le reste nous aurons l’occasion d’en reparler… Pour l’heure, disons que les 21 mars se suivent sans se ressembler. Il y a 4 ans, la démocratie malienne trébuchait”.

A. M. C.
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