Sous le feu de l’action militaire dans le septentrion malien, le collectif des élus du Nord a fait une déclaration à l’endroit des maliens et de la communauté internationale pour l’instauration d’une paix durable dans l’ensemble des régions nord du Mali.
Il n’est plus un secret pour personne qu’un conflit nécessite forcement deux solutions combinées, c’est-à-dire la voie des armes et le dialogue. Parlant du dialogue qui est l’étape incontournable, le collectif des élus du nord-Mali donne l’alerte à travers cette déclaration de presse.
Dans cette déclaration, il apparaît qu’au delà de la dimension militaire du conflit, les populations civiles et l’ensemble de leurs élus doivent être au cœur du processus de paix et de réconciliation. Les populations civiles, quelles qu’elles soient, doivent être au cœur d’un processus de négociation incluant les réfugiés et les déplacés. Par contre, il ne sera plus accepté que des groupes armés, quels que soient leur capacité de nuisance puissent négocier seuls avec l’Etat et décider de notre avenir. Afin d’aller vers la réconciliation et de circonscrire l’ampleur du conflit, le collectif demande instamment à tous les fils égarés de déposer les armes. Pour ce faire, il est fondamental d’éviter les amalgames, les arrestations arbitraires, les règlements de compte et la stigmatisation de communautés entières dans le nord du pays comme à Bamako ou toute autre partie du territoire national. Le collectif des élus du nord appelle en particulier les forces de défense et de sécurité, tant nationales qu’internationales, à faire preuve de vigilance et de prudence et à ne pas se laisser influencer par des délateurs à des fins de revanches individuelles ou collectives. Le collectif estime que le comportement déviant de quelques uns ne doit pas jeter l’opprobre et la suspicion sur des groupes ethniques entiers. Quelque soient les griefs des uns ou des autres, il ne saurait être acceptable que des individus ou des groupes se rendent justice par eux-mêmes. Le collectif appel la communauté internationale, les Nations-Unis et l’Union Européenne en particulier ; à appuyer et assister le président de la République par intérim et le gouvernement afin de mettre en place, au plus vite, les organes de justice adéquats seuls à même de lutter contre l’impunité sous toutes ses formes. Par ailleurs les discussions entre groupes armés et l’Etat malien sont entre autres, des facteurs d’aggravation de la situation inter communauté du nord. Et il est temps d’éviter ces plaisanteries de mauvais goût.