Après le restaurant la Terrasse le 7 mars 2015 à Bamako, l’Hôtel Le Byblos le 7 août 2015 à Sévaré, l’Hôtel Radisson Blu le 20 novembre à Bamako, notre pays vient d’être encore victime d’une attaque terroriste.
L’Hôtel Nord-Sud, sis à l’ACI 2000, depuis le déploiement des forces internationales, transformé en Quartier général de la Mission européenne de formation, a été, hier, en début de soirée, la cible d’une attaque terroriste.
Au moment où nous mettions sous presse, les témoignages concordent qu’il s’agit bien d’une attaque terroriste. Information confirmée de sources sécuritaires maliennes et par un SMS de l’ambassade de France qui conseille aux ressortissants français de rester chez eux jusqu’à la fin de l’opération.
L’attaque serait menée par un petit groupe qui a tenté de prendre d’assaut l’Hôtel Nord-Sud, QG de la mission européenne de formation des forces de sécurité dans notre pays.
Les échanges de tirs, selon des témoins recueillis sur place, font état, à 19h20, d’au moins un mort : un terroriste de peau noire, habillé en civil.
Au même moment, nous avons pu constater un déploiement progressif des forces maliennes et internationales qui ont complément bouclé le secteur, détournant les véhicules sur les artères adjacentes et évacuant certains immeubles autour de l’Hôtel Nord-Sud.
Aux environs de 20heures, selon des sources sécuritaires, la situation était sous contrôle. Mais, nous avons pu constater une vaste opération de ratissage au niveau de l’ACI et à travers la ville à la recherche d’éventuels membres du commando qui ont pris la fuite et se sont volatilisés.
Combien étaient-ils ? Si beaucoup de témoignages corroborent qu’il s’agit d’un seul djihadiste en fuite, certaines sources parlent d’au moins de deux terroristes, voire de quatre, dont un terroriste de peau blanche, selon d’autres.
Cette quatrième attaque lâche vient confirmer les inquiétudes que nous exprimions dans notre éditorial de lundi dernier au lendemain de l’attaque de Grand-Bassam :
Il faut que chacun se convainque que le calme ambiant est trompeur et ne doit en aucun cas inciter à baisser la garde. Les terroristes se planquent, s’infiltrent, se fondent dans la masse : ils n’attendent que le moment pour massacrer. Croire qu’ils frappent et disparaissent, c’est se tromper sur leur mode opératoire. Les récents attentats de Paris doivent servir à cet égard de grille de lecture.
C’est pourquoi chacun doit redoubler de vigilance et participer à une sorte de veille citoyenne contre le fléau du terrorisme. Parce que quelle que soit l’efficacité des services de sécurité, des renseignements et des forces spéciales, s’ils ne sont pas accompagnés, soutenus et informés par les populations, ce ne sont pas les frontières qui resteront poreuses, mais c’est l’ensemble des communautés de la sous-région qui seront contaminées et minées de l’intérieur. Le terroriste ne vient pas toujours de la frontière, il est bien souvent déjà dans le corps social, dans nos familles, dans nos mosquées, dans nos marchés, dans nos grins…
Alors au lieu d’avoir peur, soyons vigilants et coopératifs avec les services de sécurité.
LA Rédaction