La présence du Premier ministre, Modibo KEITA, au Forum de Kidal, prévu du 27 au 30 mars prochain, continue de défrayer la chronique. Pour clore cette fausse polémique, la Cellule de communication de la Primature a eu, hier lundi, un entretien à bâton rompu avec la presse.
D’entrée de jeu, Makan KONE, chef de la cellule est formel : «Il n’a jamais été question de la présence du Premier ministre au Forum de Kidal». En effet, soutient-il, le 24 février 2016, le PM a reçu en audience une forte délégation des responsables des mouvements armés avec qui, il a eu à échanger sur le processus de paix, notamment la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Mais il n’a jamais été question, lors de cette rencontre de la Primature du Forum de Kidal.
Selon M KONE, après la Primature, la délégation des ex-rebelles a été reçue à Koulouba, par le Président IBK, à qui ces derniers auraient informé de leur volonté de tenir ledit Forum. Le chef de la cellule de communication s’étonne d’entendre que le Premier ministre sera à Kidal et qui se serait ensuite rétracté.
«Le Premier ministre ne peut pas se rétracter, car il n’a jamais dit qu’il allait partir à Kidal», a-t-il martelé. Avant d’enfoncer le clou : «Le Premier ministre ne peut pas aller à Kidal, une localité où l’administration publique n’existe pas. Par qui sera-t-il reçu ? ».
Faisant l’historique du Forum de Kidal, dira M KONE, depuis la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation, le 15 mai et le 20 juin 2015, le constat a été fait qu’il n’y a jamais eu d’affrontements entre les FAMA et les mouvements armés. Toutefois, il y a eu des accrochages entre les mouvements armés eux-mêmes autour de certaines localités. Ainsi, quand la Plateforme a eu un accrochage avec la CMA à partir d’Anéfis, il y a eu des interventions entre les deux groupes qui ont finalement décidé de se retrouver à Anéfis pour discuter de la gestion de certaines zones du Nord. Ces mouvements armés ont voulu associer le gouvernement pour donner plus d’importance à leur réunion. Il y avait les ministres Tiéman COULIBALY, Hamadoum KONATE, Zahabi Ould Mohamed et Ag ERLAF. Cette rencontre, a-t-il noté, a permis d’aplanir la tension, stabiliser la situation et ramener la paix. Chemin faisant, il y a eu la rentrée spectaculaire du GATIA à Kidal. Mais en réalité, c’était de commun accord entre les responsables des deux mouvements.
Pendant que le GATIA est à Kidal, les deux parties ont décidé d’organiser un Forum qui n’est que la suite de la rencontre d’Anéfis.
«Le Forum de Kidal n’est pas une initiative du gouvernement, celle des mouvements armés qui est censée être bonne pour la paix et la stabilité au Mali».
Par ailleurs, soutient M KONE, l’absence du Premier ministre au Forum n’aura aucun impact négatif sur la rencontre. Mieux, ce dernier suit l’évolution des préparatifs. Le PM a même exigé les thèmes de référence pour comprendre comment le Forum est organisé, a-t-il révélé.
«Le gouvernement va soutenir le Forum comme il le peut, sans récupérer l’initiative».
Le gouvernement entend profiter de ce Forum pour avoir une avancée significative dans le cadre du retour de l’administration à Kidal.
Dans un autre registre, a-t-il fait savoir, il est possible que des ministres invités par les mouvements armés soient présents, mais si leur sécurité sera assurée par les FAMA.
Sur la question de financement du Forum de Kidal par le gouvernement, M SANGHO, de la Cellule de communication, estime qu’il est de tradition établie que le ministre de la Réconciliation nationale a pour vocation d’apporter un appui financier à tous les forums intercommunautaires qui visent à soutenir le processus de réconciliation et de paix. À ce titre, a-t-il soutenu, le gouvernement a prévu quelque chose pour toutes les rencontres intercommunautaires. Il en donne comme exemples celles tenues à Gao et à Tombouctou. À son avis, la rencontre de Kidal s’inscrit dans le même cadre. Ce sont des fora qui ne sont organisés en amont par le gouvernement, mais qui y apporte son soutien.
Par Sékou CAMARA