24 heures après l’attaque terroriste dirigée contre l’Hôtel Nord-Sud de Bamako, le bilan était hier d’un présumé djihadiste tué et de 19 suspects interpelés. C’est du moins, l’information donnée par le directeur national de la police, Moussa Ag INFAHI, lors d’une conférence de presse, dans les locaux du ministère de la Sécurité et de la Protection civile.
Il était accompagné par le directeur de la police des frontières, Moussourou HARBY. Au cours de cette rencontre avec les hommes de médias, Moussa Ag INFAHI, a fait le point de la dernière attaque terroriste contre l’hôtel Nord-Sud de Bamako, qui a fait une victime, côté des assaillants, et 19 suspects interpelés dont un Togolais. Par ailleurs, il a annoncé que le passeport biométrique de la CEDEAO entrera, officiellement, en vigueur au Mali le 1er avril prochain.
À l’entame de ses propos, le directeur national de la police nationale, Moussa Ag INFAHI, a souligné que le lundi en fin d’après-midi, des terroristes avaient lancé un assaut contre le bâtiment de l’hôtel Nord-Sud qui abrite les instructeurs militaires de l’UE au Mali. La garde nationale qui assure la sécurité extérieure du bâtiment a répondu aux tirs des terroristes en tuant un assaillant. Aussitôt, les forces spéciales se sont projetées sur les lieux pour boucler le secteur.
Très vite, la sécurité a été établie sur les lieux et les environs et des patrouilles se mises en branle pour fouiller les coins et recoins de la capitale. Plus tard, les enquêtes ont continué et hier au moment où le directeur national animait sa conférence, ses services avaient déjà interpelés, au total 19 personnes. Parmi les 19 personnes interpelées, nous avons un Togolais. Toutes les autres sont des Maliens.
Pour le moment, cette attaque n’a pas fait l’objet de revendication officielle, mais les soupçons de nos enquêteurs portent sur la nébuleuse d’AQMI, a dit le directeur national de la police. Les assaillants ont été estimés au nombre de 3 par nos services de sécurité, dont un tué et 2 interpelés.
Le DG a exprimé sa satisfaction quant à la promptitude de la réaction des forces spéciales, comparativement à la dernière attaque contre le Radisson.
Après une fouille minutieuse des lieux, la police a retrouvé un Pistolet mitrailleur (PM-AK47) près du corps de l’assaillant tué, un sac contenant des grenades offensives, des chargeurs d’arme à feu. La police a également retrouvé sur le suspect tué, un téléphone de marque « TECHNO » dont la puce avait été activée le 6 mars dernier. Pour le moment, les services compétents sont en train d’analyser les données de ce téléphone.
Au regard de ces éléments, le conférencier Moussa Ag INFAHI s’est dit convaincu qu’il s’agissait réellement d’une attaque terroriste lancée contre le siège de l’EUTM. Aussi, certains suspects interpelés étaient-ils drogués, selon le conférencier.
Les enquêtes sont en cours et la police est en train de chercher à rétablir les responsabilités, dans cette attaque contre les forces de l’EUTM.
Parmi les mesures préconisées, le directeur annonce le renforcement de l’état d’urgence en plus de la mesure déjà en vigueur. Mais le patron de la police nationale a surtout insisté sur la nécessité d’une bonne collaboration entre les services de sécurité et les populations pour arriver à bout de ces tueurs à sang froid.
Découvertes du 9e arrondissement
Toujours dans le cadre des enquêtes, le directeur a indiqué que le commissariat du 9e arrondissement avait découvert dans son secteur un sac rempli de chapelet abandonné par son propriétaire. Ledit sac a été neutralisé et fouillé.
Pour terminer, il a appelé la population au calme et à la sérénité, car, dit-il, ‘’nous sommes en train de faire face à une question qui mobilise le monde entier’’.
Le dernier point au cœur de ces échanges avec la presse était relatif à la mise en vigueur du passeport biométrique de la CEDEAO entrera qui entrera en vigueur dès le 1er avril prochain.
Abordant cette question, il a souligné que c’est un document qui répond à toutes les normes internationales de sécurité. Il comporte une puce sur laquelle il y aura un ensemble de données qui permettent d’identifier le titulaire du passeport. C’est une valeur ajoutée au passeport précédent. Un document infalsifiable, sécurisé et qui va permettre au titulaire de voyager librement, à travers le monde. ‘’C’est un document dont nous sommes très fiers’’, a indiqué les conférenciers.
Le coût du document est de 55 000 F CFA. Pour avoir le précieux sésame, il faut obligatoirement avoir une carte NINA, sinon au moins le numéro, la carte d’identité nationale, l’acte de naissance. Tous les autres passeports resteront en vigueur jusqu’à sa date d’expiration. Le délai de livraison est de 20 jours, et la production se fait sur place à travers la société Mali Solution numérique (MSN), une société de droit malien avec la collaboration avec un partenaire français, Obertur-technologie.
Les frais sont versés au guichet d’une agence ECOBANK qui délivre un bond de commande du passeport du Mali. Cette pièce sera présentée par le demandé aux services compétents qui délivrent le document dans un délai de 20 jours. Aussi, un formulaire est rempli adressé au directeur de la police des frontières.
Par Abdoulaye OUATTARA