Après le restaurant la Terrasse le 7 mars 2015 à Bamako, l’Hôtel Le Byblos, le 7 août 2015 à Sévaré, l’Hôtel Radisson Blu, le 20 novembre, à Bamako, notre pays est encore et toujours dans les fourches caudines des djihadistes ; djihadistes avec lesquels certains nous pressent de négocier pour lutter contre d’autres djihadistes afin de parvenir à la paix (sic).
Ce lundi soir vers 19 heures, un commando de quatre djihadistes a attaqué, l’hôtel Laïco Nord-Sud sis à l’ACI 2000 qui est par ailleurs le Quartier général des soldats de la mission de formation militaire de l’Union européenne (EUTM Mali).
Qui sont les assaillants et combien sont-ils ?
L’Hôtel Laïco Nord-Sud, situé au Quartier ACI 2000 a été attaqué ce lundi soir, aux environs de 19 h par quatre (4) hommes armés.
Les assaillants, manifestement des djihadistes, ont tenté de donner l’assaut à cet hôtel abritant le quartier général de la mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM).
Les forces européennes présentes ont réagi promptement et ont pu repousser l’assaut.
Dans les échanges de tirs, un assaillant djihadiste a été tué, les trois autres ont pris la fuite.
L’opération de ratissage a permis d’arrêter deux des trois fugitifs.
Le mode opératoire
Le Commando des quatre djihadistes a passé un premier point de contrôle situé dans le Quartier ACI 2000 pour accéder à une des rues qui mènent à l’hôtel Nord-Sud : il était 19 h.
Mais pour accéder à l’hôtel, il faut passer par des check-points érigés tout au tour de l’hôtel. N’ayant d’autres choix stratagèmes pour atteindre leur cible, les quatre terroristes ont décidé de donner l’assaut.
Les djihadistes attaquent et ouvrent le feu. Les soldats européens, notamment néerlandais, ripostent. Les échanges de tir durent environ une demi-heure. Bilan : un des quatre assaillants est abattu. Face à la puissance de feu, les trois autres dont un serait grièvement blessé filent à l’anglaise.
Les policiers onusiens d’Unpol, venus en soutien, ont fait décoller un drone pour tenter de le retrouver.
La mission de formation de l’Union européenne au Mali, abrégé EUTM Mali (en anglais European Union Training Mission in Mali), est une opération de l’Union européenne déployée en février 2013 pour aider à la reconstruction et à la formation des forces armées et de sécurité de notre pays.
L’EUTM, qui compte quelque 600 personnels, réunit des militaires européens de 25 pays, actuellement sous commandement allemand. Elle a pour objectif de remettre sur pied une armée malienne en ruine, en apportant une expertise dans la préparation opérationnelle, le soutien logistique, le renseignement et la formation des unités combattantes sur le camp de Koulikoro.
Raisons d’une attaque
Les terroristes utilisent toujours la même stratégie : choisir des cibles sensibles surtout fréquentées par des expatriés, provoquer le maximum de dégâts (parce qu’ils savent que ça être médiatisé), susciter au-delà de l’indignation la peur avec comme objectif stratégique de faire fuir les expatriés et les étrangers» (ce qui leur donne le champ libre) pour mieux s’installer, par la suite, et appliquer leur charia.
L’attaque de ce lundi entre dans le cadre de cet objectif stratégique du djihadisme guerrier. En effet, l’hôtel Nord-sud abrite le quartier général des soldats de la mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM). Or, les Occidentaux, notamment les militaires occidentaux ont été toujours parmi les principales cibles du djihadisme international.
Pourquoi s’attaquer à une cible militaire aussi protégée que l’Hôtel Nord-Sud ?
L’Objectif des terroristes djihadistes n’est pas de gagner, puis de savourer une victoire, mais de vaincre par la terreur et la peur. Pour eux, la victoire, c’est de porter un coup meurtrier et d’atteindre la cible surtout aux plans psychologique et émotionnel.
Les djihadistes, qui ont attaqué l’Hôtel Nord-Sud ce lundi comme ceux qui ont attaqué, le 20 novembre le Radisson Blu de Bamako, n’avaient point l’intention de vivre, ils voulaient tuer, en tuant, provoquer la peur au sein de l’opinion, notamment parmi les hôtes de notre pays. Objectif : faire comprendre qu’il y a de l’insécurité au Mali, que le Mali n’est pas un pays sûr, qu’il faut quitter le Mali, etc.
Si par l’attaque de Grand-Bassam, l’objectif des terroristes était de porter un coup au tourisme avec la reprise de l’activité en Côte d’Ivoire, avec l’attaque de l’Hôtel Laïco Nord-Sud, l’objectif : «faire fuir les ONG» qui sont fortement revenus au Mali, depuis notamment la signature de l’Accord de paix.
Qu’est-ce qui s’est passé après ?
L’alerte est lancée : soldats maliens et forces internationales convergent vers le Nord-Sud.
Ce sont d’abord les forces spéciales maliennes qui se déploient au bout de 3 O minutes.
Il s’agit des hommes de la Brigade anticriminelle, puis de la police et de la garde nationale.
Suivront ensuite, les très discrets services américains, les éléments de la Minusma qui viendront lourdement équipés ; puis les conseillers militaires de différentes chancelleries occidentales.
Une opération de ratissage de grande envergure a été immédiatement lancée à Bamako où le dispositif de sécurité a, en tout cas, été renforcé pour appréhender les fugitifs. Au bout de quelques heures, dans la nuit du lundi à mardi, deux des trois djihadistes sont arrêtés et interrogés par les forces spéciales maliennes et internationales.
Collaboration exemplaire entre forces ?
Contrairement à l’attaque de l’Hôtel Radisson, celle perpétrée, ce lundi, par un commando de quatre djihadistes a été repoussée et très vite endiguée. La réactivité et le professionnalisme des forces européennes déployées au QG de l’EUTM ont permis de stopper l’assaut terroriste en neutralisant un des quatre djihadistes du Commando.
La promptitude des forces spéciales maliennes à se déployer pour sécuriser et ratisser le périmètre a permis non seulement de circonscrire l’attaque, mais aussi de mettre la main sur deux des trois fugitifs.
Pour la première fois, l’action conjuguée de nos forces de sécurité et de leurs alliées a permis de stopper et de repousser une attaque terroriste planifiée.
Aucune autre victime ni dégât matériel n’est à déplorer au cours de cette attaque, contrairement aux précédentes. Seul bémol ; un soldat des forces spéciales maliennes a été légèrement blessé au cours des opérations de sécurisation et de ratissage.
Toutes les sources concordent sur un point : à 20 heures déjà, la situation était largement sous contrôle, la zone de l’ACI sécurisée, les patrouilles déployées à travers la ville de Bamako.
Qui est derrière cette attaque ?
Il n’y a aucune revendication officielle, mardi matin encore. Si tous les regards sont tournés vers Al Qaïda au Maghreb islamique qui a revendiqué l’attaque de Grand-Bassam, en attendant l’identité et les motivations des djihadistes arrêtés, selon un proche d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) cité par Al Akhabar (qui est une référence sérieuse), l’attaque de l’hôtel Nord-Sud serait probablement l’œuvre du groupe terroriste Al-Mourabitounes, dirigé par le chef djihadiste algérien Mokhatar Bel Mokhtar
La riposte héroïque
Dans le point de mire d’une coalition narco-terroriste, sous habillage djihadiste, notre pays vient d’éviter de justesse un nouveau carnage grâce à la réactivité et au professionnalisme de forces de sécurité, internationales appuyées par les nôtres.
Ciblé par un commando lourdement armé de quatre combattants djihadistes, l’hôtel Laïco Nord-sud sis à l’ACI 2000 l’a été, ce lundi 21 Mars, par des terroristes qui n’avaient qu’un seul objectif : tuer, et tuer au maximum possible. Comme au restaurant, la Terrasse le 7 mars 2015 à Bamako, à l’Hôtel Le Byblos le 7 août 2015 à Sévaré, et à l’Hôtel Radisson Blu le 20 novembre dernier.
Face à la riposte héroïque des soldats de la mission militaire de l’Union européenne (EUTM) épaulés par ceux des forces armées et de sécurité malienne, les assaillants battront retraite en laissant honteusement sur le bitume un des leurs.
Sans aucune perte en vie humaine, les forces de sécurité maliennes et européennes ouvrent la chasse aux djihadistes, à travers une vaste opération de ratissage à l’intérieur de l’ACI et à travers toute la ville.
Bonne pioche : deux de ces tueurs mandatés par des barbus sans culture musulmane sont chapés et cravatés pour être cuisinés. Pour le quatrième larron, ce serait bientôt ‘’bolibana’’ (fin de course) ; car selon diverses sources, il serait blessé, touché par une balle. Les djihadistes appréhendés vont-ils passer à table ?
Par Sambi TOURE