Bamako - La tenue à Kidal, bastion de l’ex-rébellion à dominante touareg dans le nord-est du Mali, d’un forum "pour la réconciliation", du 27 au 30 mars, est compromise, a appris l’AFP jeudi de sources proches du dossier.
"Le Forum est reporté, même si une tentative de le maintenir existe. Mais franchement, je ne vois pas à ce stade comment il peut avoir lieu", a reconnu un responsable malien sous le couvert de l’anonymat, accusant les groupes armés présents dans la ville, à l’initiative de cette réunion, "de ne pas respecter leurs engagements".
Ces groupes, de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion) et pro-gouvernementaux, qui se sont entendus en février pour cohabiter pacifiquement à Kidal, n’ont pas souhaité s’exprimer officiellement sur le sujet. De part et d’autre, on s’est borné à insister sur la nécessité de prendre le temps de bien préparer cette rencontre.
Les groupes armés sont divisés sur la participation active à ce forum du gouvernement, absent de Kidal depuis des années, notamment après des combats en mai 2014 lors d’une visite du Premier ministre de l’époque Moussa Mara entre les rebelles et l’armée malienne, qui avait subi une lourde défaite.
Certains exigent préalablement du gouvernement la mise en place dans le Nord des autorités de transition prévues par l’accord de paix signé en mai-juin 2015 avec Bamako.
Par ailleurs, un nouveau gouverneur pour la région de Kidal, Koïna Ag Ahmadou, a été nommé mercredi soir en Conseil des ministres, selon un communiqué officiel.
"Je ne sais pas encore quand je vais prendre service, mais il ne devrait pas y avoir de problème, parce que les gens de Kidal sont mes parents", a assuré M. Ag Ahmadou à l’AFP.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Ces jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés par une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013, à l’initiative de la France, et qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature de l’accord de paix, destiné à isoler définitivement les jihadistes.
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