Les principaux leaders du groupe Ansar Dine sont éparpillés entre Ouagadougou et Kidal. La scission annoncée du mouvement islamiste s’explique par une logique de survie.
Belliqueux il y a quelques semaines, le mouvement Ansar Dine est aujourd’hui en scission. Un nouveau groupe, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), dirigé par l’ancien porte-parole du groupe, vient de voir le jour.
Son secrétaire général est Alghabasse Ag Intalla, issu d'une des grandes familles touareg de la région de Kidal (nord-est du Mali) qui a dirigé la délégation d'Ansar Dine à des négociations menées fin 2012 à Ouagadougou sous la houlette de la médiation du Burkina Faso dans la crise malienne.
Le MIA qui prône la solution pacifique a établi ses quartiers à Kidal, au cœur de l’Azawad, et serait formé des anciens du MNLA et d’autres groupes armés. En se recentrant sur les revendications d’autonomie, le nouveau groupe affiche un marketing politique plus acceptable aux yeux de la communauté internationale et des maliens. Suffisant pour absoudre les crimes et violations des droits de l’homme dont se seraient rendus coupables les occupants du Nord Mali ?
L’appel aux autorités maliennes et à la France pour un arrêt des hostilités dans les zones de Kidal et de Ménaka sera-t-il entendu ? Comment Iyad Ag Ghali, en résidence de luxe à Ouagadougou, va-t-il accueillir cette mauvaise nouvelle venant du front ? A moins que cela ne soit là un ultime retournement pour celui qui passe comme une véritable girouette politique.