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Pr Aly Nouhoum Diallo : « Les maux contre lesquels le mouvement démocratique s’est levé, persistent toujours »
Publié le vendredi 25 mars 2016  |  L’Essor
Conférence-débat
© aBamako.com par Dia
Conférence-débat : " Rôle de la CEDEAO dans la gestion de la crise politique et sécuritaire au Mali"
Bamako, le 09 Novembre 2013. A l`occasion de la célébration de son 23 ème anniversaire, l’Association "Alliance pour la démocratie au Mali" (A.DE.MA) a tenu ce jour, une conférence-débat sur le thème : " Rôle de la CEDEAO dans la gestion de la crise politique et sécuritaire au Mali". c`était à la maison de la presse, et a été animée par Monsieur Toure Cheaka Aboudou, Représentant résident de la CEDEAO au Mali . Photo: Pr. Ali Nouhoum Diallo, ex president de l`Assemblee Nationale




De l’esprit du 26 Mars il reste encore beaucoup de rêves d’un Mali meilleur, d’un Mali dont la démocratie s’approfondit tous les jours, d’un Mali où il n’y a pas de dérives démocratiques comme on l’a constaté ces derniers temps.
Parmi les rêves que nourrissaient les marcheurs du 30 décembre 1990, il y avait la rupture d’avec le parti unique constitutionnel, le syndicat national unique, l’association unique des femmes du Mali, l’association unique des jeunes du Mali. Il fallait rompre avec cette unicité des structures, ce monopole de la pensée. Il fallait aussi rompre d’avec le monopole de l’entreprise. Je disais que le rêve de voir le Mali démocratique chaque jour est encore très puissant. Les marcheurs criaient à l’époque : « an té Koro lé fè fô Koura ».
Et aujourd’hui encore, que font les Maliens toutes les fois qu’ils voient un mode de fonctionnement de l’Etat qui ressemble à des façons de faire déjà vues ? Ils se révoltent, ils s’insurgent, mêmes si les modes de révolte, les façons de s’insurger sont variés. Il y a parfois des façons silencieuses de s’insurger ; il y a des résistances passives. Mais c’est certain, toutefois que lorsque le mot d’ordre «Koka diè ! Koka diè ! Koka diè !», c’est-à-dire laver et laver proprement, nettoyer les écuries d’Augias, n’est pas appliqué, les Maliens se révoltent.
Et même lorsque les Maliens ont l’impression que la corruption est plus grande, que le népotisme est plus grand, que la gestion patrimoniale est plus importante, ils s’insurgent. Je suis heureux de dire que des hommes et des femmes ont vite compris qu’il faut réactiver, ressusciter les associations qui ont contribué à l’avènement du 26 Mars 91. Je suis fier aujourd’hui d’être le n° 2 de l’Alliance pour la démocratie au Mali, l’association ADEMA, laquelle regroupe des militants de l’ADEMA, du RPM, de l’URD, des militants des syndicats qui ont contribué à l’avènement du 26 Mars 91. Je suis aussi fier d’être le président de la Coordination malienne des organisations démocratiques (COMODE). Ces organisations regroupent en leur sein des acteurs mêmes du 26 Mars.
Au départ, il y avait dans la coordination l’Association des jeunes pour la démocratie et le progrès (AJDP) qui n’est que la concrétisation structurelle des mouvements des « Fous de la démocratie ». Le 15 octobre 1990, ces fous de la démocratie étaient dans Bamako avec leurs tam-tams réclamant démocratie, liberté et multipartisme. Il y avait également la Jeunesse libre et démocratique (JLD), le Comité des femmes du Mali (COFEM) qui est membre de la CAFO. L’association CNID est la 1ère jade de la COMODE et l’Alliance pour la démocratie au Mali étant la 2è jade.
Après, d’autres associations sont venues renforcer la COMODE comme l’Association pour la démocratie et la justice (AJD), l’Observatoire de l’Etat de droit (OED), l’Association des femmes juristes du Mali, l’APDF, le PADEF dirigé par Mme Soumaré Assitan Diallo, les compagnons de Cabral (AMSUNEEM), l’AEEM, l’Association pour la défense des victimes de la répression (ADVR), l’association des déguerpis. Il y avait toutes ces associations parce que nous nous sommes rendus compte que la démocratie n’était pas seulement politique ; elle n’était pas seulement la recherche des libertés les plus larges possibles. La démocratie est aussi sociale.
Malheureusement, les maux contre lesquels le Mouvement démocratique malien s’est levé, persistent encore. Les expropriations, les multiples attributions de terrains par des fonctionnaires véreux, une justice qui n’est pas à l’image de celle que nous attendions après le 26 Mars 91, continuent à s’exercer en République du Mali. Les rêves de faire disparaître ces fléaux persistent toujours. Il y a aujourd’hui des associations qui se sont constituées comme des sentinelles de la démocratie, comme des objecteurs de conscience, comme des forces d’interpellation. Des forces de proposition pour que survive l’esprit du 26 Mars 91. Nous sommes d’ailleurs en plein préparatif de la Semaine des martyrs (ndlr : l’entretien s’est déroulé début mars).
Dès le 17 mars nous allons rendre un hommage au camarade Abdoul Karim Camara dit Cabral et à tous les martyrs du mouvement estudiantin, du mouvement scolaire qui ont donné leur vie pour que le 26 Mars soit. Le 22 Mars, si Dieu le veut bien, nous serons devant l’hôpital Gabriel Touré où il y a eu tant de blessés, tant de morts le 22 Mars 1991 que nous appelons « le Vendredi noir ». Nous allons ainsi rendre hommage à tous les martyrs en organisant une marche qui va de l’hôpital Gabriel Touré au Carré des Martyrs pour nous incliner sur la tombe de tous ceux-là qui ont donné leur vie pour qu’une aube nouvelle se lève au Mali. Enfin le 26 mars, nous participerons avec les autorités au dépôt de la gerbe de fleurs en mémoire de tous les martyrs au Monument des Martyrs. L’esprit du 26 Mars est plus que jamais vivace et il est évident que personne ne pourra plus gérer le Mali comme l’avaient fait les dictateurs sanguinaires du CMLN.
Aussi, les auteurs du coup d’Etat du 22 mars 2012 ont voulu tuer le Mouvement démocratique mais ils ont échoué. Ils n’ont pas réussi à effacer les évènements du 22 mars 91, le vendredi noir. Le jeudi 22 mars 2012, au moment où des acteurs du Mouvement démocratique étaient regroupés devant l’hôpital Gabriel Touré pour rendre hommage aux victimes de la répression de mars 91, des balles des soldats mutins fusaient partout.
Mais nous avons dit que personne ne réussira à tuer le Mouvement démocratique. Nous avons marché jusqu’au Carré des Martyrs et là-bas nous avons dénoncé ce coup de force tout en rappelant que le coup d’Etat est un crime imprescriptible dans la Constitution du Mali.
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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