La concertation sectorielle pour le financement des infrastructures de transport au Nord du pays a ouvert ses portes le jeudi 24 mars 2016 à l’hôtel Salam sous la présidence du Premier ministre Modibo Kéita. Ce sont près de 500 milliards de F CFA d’investissements qui sont prévus pour désenclaver les régions du Nord. On compte 10 projets d’infrastructures routières et aéroportuaires.
Le ministère de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement (METD), à travers son projet de désenclavement du pays, organise depuis hier une table ronde qui regroupe ses partenaires techniques et financiers pour conduire de vastes chantiers de désenclavement terrestres et aériens pour les régions du Nord du Mali. La rencontre était présidée par le chef du gouvernement Modibo Kéita. Il avait à ses côtés le METD, Mamadou Hachim Koumaré, et la représentante de la Bad, Mme Hélène N’Garmin Ganga, chef de file des PTF du secteur transport.
Durant deux jours, les participants se pencheront sur le financement d’une dizaine de projets dont cinq grands projets de construction de route et cinq autres d’aménagement d’aéroports dans les régions du Nord programmés par le METD sous l’impulsion du président de la République dans le cadre de l’accord d’Alger.
La mise en œuvre de ces projets va réduire considérablement l’enclavement de notre pays notamment les régions du Nord. La densité du réseau routier aménagé est actuellement de 2 km/100 km2 et cette densité se trouve parmi les plus faibles du monde et de la sous-région (3,1 km/100 km2 pour la Cédéao et 4,7 km/100 km2 pour le continent africain).
De grands travaux routiers
Le premier projet sera la construction de la route Ansongo-Ménaka-Andéraboukane- Frontière Niger, longue de 320 km. Le coût du projet est estimé à 70 milliards de F CFA. Les études sont financées par l’Uémoa à hauteur de 285 millions de F CFA.
Les études débuteront dès que la situation sécuritaire sera favorable. Il sera question également du projet de réhabilitation de la section Sévaré-Douentza-Hombori-Gao (520 km). Il va coûter environ 98,8 milliards F CFA. S’y ajoute le projet de construction et de bitumage de la route Koro-Douentza-Tombouctou (323 km) pour 97 milliards de F CFA.
La Bad a manifesté son intérêt pour ce projet, ainsi que le projet de construction et de bitumage de la route Gao-Bourem-Taoussa (130 km). La réalisation de cette route s’inscrit dans le cadre de l’aménagement du barrage de Taoussa.
Le financement est assuré par la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), le Fonds saoudien de développement (FSD) et l’Etat du Mali. Il faut ajouter le projet de construction et de bitumage de la route Bourem-Anefis-Kidal-Frontière algérienne (651 km). Le coût de ce projet est estimé à 135 milliards de F CFA.
Les projets aéroportuaires
Pour les plateformes aéroportuaires, les projets vont de la réhabilitation de l’aéroport de Gao, estimé à environ 14,7 milliards F CFA, à la construction de l’aéroport de Kidal pour un coût d’environ 32,250 milliards F CFA. Ce montant est justifié par le fait que l’aéroport doit être déplacé sur un autre site, en raison de l’urbanisation qui occupe les emprises et le fait que la piste est traversée par la route, sans oublier le projet de construction de l’aéroport de la région de Taoudéni d’un montant d’environ 35 milliards F CFA.
Les villes de Tessalit et Ménaka seront dotées d’un aéroport chacune pour un montant estimé à environ respectivement 18 milliards F CFA et 32,5 milliards F CFA.
Le Premier ministre a salué les PTF pour leur intérêt pour le désenclavement du Mali et pour le bien-être des populations. Il a fondé un grand espoir sur ces projets visant à faciliter la libre circulation des personnes et de leurs biens. Ces projets, selon le Premier ministre, viseront à moderniser notre réseau routier pour instaurer un havre de paix à travers le développement des activités des populations.
Le chef de file des PTF a déclaré que les projets proposés s’ils se matérialisent nous permettront de désenclaver le septentrion et de faciliter la libre circulation des personnes et des biens. Elle a réitéré l’engagement des PTF auprès du gouvernement à conduire la politique nationale des transports et la stratégie sectorielle permettant de partager une vision à long terme et d’optimiser ainsi les ressources disponibles.
Les cinq projets routiers augmenteront le linéaire du réseau bitumé actuel du pays de 15 %.
O.D.