Le temps semble toujours donner raison aux hommes avertis. Motif : J’avais expliqué dans ma dernière contribution sur le Mali, intitulée, « Le Mali, Un pays maudit », les raisons pour lesquelles mon pays est maudit par rapport aux autres pays de la sous-région Ouest africaine.
Ainsi, après cette publication de ladite contribution, de nombreux maliens, des incompris ou non avertis, insouciants s’étaient mis à l’époque à m’insulter et à me traiter de tous les noms d’oiseaux.
Seulement, ma satisfaction se trouvait dans les félicitations d’une infime partie des citoyens maliens qui semblait décrypter la logique de ma pensée.
Loin de vouloir être encore prétentieux dans cette volonté ou logique de voir mon pays s’aligner au rang des meilleurs, en termes de performance, je reprends une nouvelle fois ma plume pour regretter et exposer les preuves véritables que le Mali est un pays maudit.
Qu’est-ce qu’un pays maudit ? Il s’agit d’un pays qui n’accepte pas d’avancer. Un pays auquel, les hommes ne changent ou ne veulent point changer.
Le souci, motivant mon regret s’explique par le fait que certains natifs de ce pays s’accaparent du bien de l’Etat. Ils en font une appropriation, semblant à un héritage parental.
Et pourtant, ces derniers, loin d’être les mieux nés de ce pays, manifestent souvent une certaine arrogance comportementale sans équivoque.
Notre pays qui aurait avec une petite volonté s’inscrire dans la catégorie des pays émergents stagne dans une posture dégradante qui n’honore pas les populations, éprises de justice, d’équité sociale et de stabilité économique.
Le Mali refuse le changement !
Penser du changement dans cette partie de l’Afrique occidentale pourrait même, être illusoire. Puisque, tout simplement, depuis belle lurette la même élite et les mêmes pratiques continuent à diriger les destinés de cet Etat moribond. Rien de prometteur n’est constaté dans la gestion de ce pays.
Hélas ! Les prémices d’un développement refusent de pointer le bout du nez. L’attelage gouvernemental reste statique, les ministres opèrent de la même manière.
Et, dans ce pays qui refuse le changement, sous toutes ses formes, s’incline davantage vers le bas fond.
Aucun renouvèlement de la classe politique ou de la société civile n’apparaît dans ce pays des réfractaires aux progrès et des anti-développement.
Sous ce registre, j’évoque un exemple pour prouver la véracité d’une pensée. Sidiki N’Fa Konaté, directeur de l’office de radiodiffusion télévision du Mali (Ortm) est resté à ce poste depuis plus d’une décennie.
L’homme qui semble être l’unique compétence du pays, étant le patron de l’Ortm, a vécu tout le règne d’Amadou Toumani Touré à ce poste. Une constance qui s’explique mal. Certains pensaient que cet homme de service des Chefs de l’Etat allait être débarquer pour insuffler un changement de vision et de perception dans le traitement de l’information audiovisuelle.
Déçus, des citoyens jeunes, ayant l’expertise nécessaire pour prouver le savoir actualisé des temps modernes vont devoir encore patienter. Puisque, le départ de cet homme n’est pas encore à l’ordre du jour.
Sidiki N’Fa Konaté, l’unique « compétent » se retrouve en fin de compte avec une promotion sous l’ère Ibrahima Boubacar Keita qui, finalement, fait de lui un Ministre de la République.
Ma lecture est loin d’être motivé par un souci contestataire ou, une volonté de m’inscrire dans le lot des détracteurs. Mais, une manifestation d’une déception. Encore une fois, j’ai été surpris ce mercredi, en regardant le Flash Info de l’Ortm, consacré au conseil des Ministres.
Certainement, de nombreux concitoyens sont plongés dans la même situation que moi. Les nouvelles autorités du pays reviennent en arrière pour nous annoncer encore, la nomination de Sidiki N’Fa Konaté, au poste de directeur général de l’Ortm, un poste qu’il avait quitté pour être Ministre de la République.
Pincement au cœur, après l’écoute de l’élément. Autant de questions me traversent l’esprit à la minute. Difficile pour moi, de demander si, l’Ortm n’est pas en réalité une propriété ou l’héritage de ce « béni Oui-Oui », de Sidiki N’Fa Konaté.
L’Ortm doit changer de main pour évoluer et se hisser au même niveau que les télévisions nationales des autres pays de la sous-région. Cette chaine doit être à la pointe des technologies et des réalités actuelles de l’audiovisuelle.
Au Mali, il y a des hommes et des femmes capables de diriger mieux cette structure étatique audiovisuel que ce Sidiki N’Fa Konaté, dont son retour à ce poste me semble un manque de dignité et un refus du progrès.
L’homme devrait même, prendre de la hauteur, tout en refusant de redescendre au bas de l’échelle, consistant à revivre un passé révolu. Ne pas revenir sur ses pas aurait signifier pour le moins que l’on puisse dire une évolution, une progression vers le sommet des « sommets ».
Mais, il semble n’avoir pas d’ambitions pour accepter cette insulte à l’intelligence des maliens pétris de talents qui auraient aimer avoir la possibilité de prouver une compétence ou différence générationnelle exigée dans la gestion de l’audiovisuelle aux temps modernes.
Autre lecture de cette situation. Il semble que les autorités du pays, veulent faire croire que sur les millions de maliens, seul Sidiki N’Fa Konaté détient les compétences et les prérequis pour diriger l’Ortm.
Faux ! Le Mali ne s’arrête pas à Sidiki, l’Ortm non plus. Le même constat est fait au niveau de certaines directions du secteur de la communication, telles l’Amap, l’Agetip et l’Amrtp. Lesdites entités citées ont fait ces derniers temps, l’objet de toilettage.
Après la nomination de Choguel Kokala Maiga au poste de Ministre, ces directions peinent à trouver un directeur digne, capable de relever les défis.
Inquiétude et questionnement sur l’affaire dite de l’Ortm ! Dès lors que le Ministre avait déjà son homme, Sidiki N’Fa Konaté, a quoi servait un appel à candidature à ce poste ? Certainement, notre cher pays, le Mali nécessite une reconfiguration et une reconsidération dans la gestion des affaires publiques.
Cette approche reste le seul aboutissement, pour arrêter cette saignée honteuse ou insulte des autres compétences de ce pays. A quand le Mali des grands hommes ???
NB : Pour ceux qui veulent m’insulter encore une fois de plus, sachez que l’insulte est l’argument des faibles. Je vous invite sur le terrain de l’intelligence et de la réflexion. Le Mali mérite mieux.
Adama COULIBALY
Journaliste – consultant, spécialiste, expert en communication et en information.
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