Le siège du Haut Conseil Economique Social et Culturel sis à Koulouba a servi de cadre le mercredi 23 mars 2016 à la rencontre de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation avec les partenaires du corps diplomatiques. Il s’agissait pour le président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé de faire le point sur la mise en œuvre du programme d’activités de la stratégie d’intervention 2016-2018, de parler du règlement intérieur de l’organe et d’entretenir les diplomates sur l’établissement d’un cadre de partenariat fécond devant permettre à son institution d’atteindre ses objectifs. Etaient présents à cette rencontre les Ambassadeurs de la Russie et des Etats Unis d’Amérique, les représentants du PNUD et de la CEDEAO etc.
Dans son mot de bienvenue, le président de la CVJR a indiqué que depuis octobre 2015 l’organisme mène ses activités. Ousmane Oumarou Sidibé a d’abord rappelé la rencontre du CVJR avec toutes les institutions de la république, ensuite avec les organisations de la société civile, les partis politiques, la presse. Pour lui, ces différentes rencontres ont permis à la structure d’élaborer et d’adopter la stratégie d’intervention 2016-2018 et le règlement intérieur. A ses dires, à ce jour, la CVJR est opérationnelle, surtout avec la mise des antennes régionales. Mettant l’accent sur le plan d’intervention de la CVJR, il dira que la réconciliation nationale apparait comme la condition sine qua non de la stabilité politico-institutionnelle et de la refondation.
Toutefois, Ousmane fera comprendre que la recherche de la vérité, sous toutes ses formes constitue une priorité essentielle et la condition de réalisation de l’ensemble du mandat de la CVJR. « Seules les enquêtes impartiales et efficaces nous permettront en effet de répertorier toutes les victimes du passé et d’évaluer les préjudices subis, d’identifier les responsables et de comprendre le contexte structurel des violences passées, ainsi que d’agir en faveur de la réconciliation, du dialogue et de retour des refugiés », a laissé entendre Mr Sidibé. Le président de la CVJR s’est ensuite prêté aux préoccupations des diplomates.
Répondant ainsi à la question du représentant de la CEDEAO, Ousmane a noté que la CVJR envisage de faire des tournées à l’extérieur pour davantage renforcer ses expériences en matière de gestion de violations graves de droits humains. En ce qui concerne les rapports entre la CVJR et les tribunaux nationaux, il a précisé que son organe n’a pas mandat, ni compétence de faire des enquêtes judiciaires. A l’en croire, la CVJR a pour rôle de mener des enquêtes pour établir des cas de violations graves des droits humains ; proposer des réparations pour les victimes. « Nous ne jugeons pas.
Nous sommes liés à la justice par des rapports de complémentarité. Nous avons toujours dit qu’il n’y aura pas d’amnistie pour les cas de violations graves des droits humains. Tous les dossiers de victimes seront traités », souligne le président de la CVJR. Abordant l’indépendance de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé rassure: «nous travaillons à totale indépendance. Ni le premier ministre, ni le gouvernement ne se sont en aucun moment s’ingérer dans notre gestion. Le président de la république ne m’a jamais posé de question pour savoir les activités que nous menons ».
Evoquant le second sujet de la rencontre, Ousmane O Sidibé a laissé entendre que pour l’exécution de leur mandat, la CVJR a besoin de soutien politique, financier et technique des partenaires. En échange, il a mis l’accent sur la volonté inébranlable de tous les commissaires et de l’ensemble du personnel à œuvrer pour aboutir à un accord durable où chaque malien se sentirait à l’aise partout où il se trouve. Pour leur part, les Ambassadeurs de la Russie et des Etats-Unis d’Amérique ont souhaité être informé de l’évolution des activités de la CVJR.
Jean GOÏTA