BAMAKO - Des soldats français et maliens ont pris samedi le contrôle de l`aéroport de Gao, un bastion islamiste situé à 1.200 km au nord-est de Bamako, a-t-on appris auprès d`une source de sécurité malienne.
"Les forces maliennes et françaises sécurisent l`aéroport de Gao et le pont Wabary de Gao. Ces deux endroits stratégiques sont sous contrôle des forces maliennes et françaises", a déclaré cette source à l`AFP.
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a confirmé peu après samedi que "les forces françaises avaient saisi la zone de l`aéroport et le pont de Gao".
"Les terroristes jihadistes qui ont affronté les armées malienne et française ont vu nombre de leurs moyens mobiles et de leurs sites logistiques détruits", a souligné le ministre.
Son entourage a précisé que "les combats continuaient" à Gao, jugeant par ailleurs "plausible" le bilan de quelques centaines de combattants islamistes tués depuis le début de l`intervention française au Mali donné par le quotidien français le Monde, citant des sources militaires.
"Les opérations de sécurisation se poursuivent. Des avions français ont atterri à l`aéroport de Gao. Nous voulons rapidement maîtriser les huit quartiers de la ville et éviter des dégâts. C`est clair que nous sommes à un tournant du conflit", a indiqué ensuite la source malienne de sécurité.
L`aéroport se situe à environ 6 km à l`est de Gao. Le pont est lui placé à l`entrée sud de la ville.
Gao, la principale ville du Nord du Mali, est un bastion des islamistes du Mouvement pour l`unicité et le jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao). Ils y ont commis de nombreuses exactions, dont des amputations de personnes accusées de vol.
Ce groupe a annoncé samedi matin à l`AFP qu`il était prêt à "négocier la libération" de l`otage français qu`il détient depuis deux mois.
La source de sécurité n`a pas fait état de combats. D`autres sources ont indiqué que la plus grande partie des combattants islamistes avaient évacué la ville ces derniers jours, remontant vers l`extrême-nord-est du Mali pour échapper aux frappes aériennes françaises.
Les positions des islamistes à Gao ont été pilonnées par l`aviation française, notamment par des avions de combat Rafale, qui visaient "des camps d`entraînement, des infrastructures et des dépôts logistiques constituant les bases arrière des groupes terroristes", selon Paris.