Quelle indépendance pour quelle souveraineté ? Le peuple souverain du Mali débout sur les remparts vivra et vaincra. 25 ans après, il se remémore. C’est le texte d’une longue et excellente contribution d’un témoin et militant émérite de la longue lutte clandestine de notre peuple pour la Démocratie et la Liberté. De son nom de lutte, Bakaridian Dantioko de Sebougou à Lafiabougou Bamako, que beaucoup de vieux nostalgiques reconnaitront nous livre ici ses morceaux choisis de 1968 à 2016. Aujourd’hui, nous vous en délivrons l’acte I qu’il a écrit par devoir de Mémoire à ceux qui sont tombés sur le champ d’honneur dans la lutte pour la Démocratie et l’émancipation de notre peuple.
Acte I : par devoir de Mémoire
L’histoire du Mali avant, et, depuis l’indépendance politique formelle du 22 Septembre 1960, a été et demeure celle de la lutte des classes. C’est une lutte féroce, à ciel ouvert et à visage découvert de la petite bourgeoisie féodalo-militaro-bureaucratique prédatrice de l’Etat national, de l’Ecole, de l’Armée, de l’Economie nationale, contre les patriotes, les démocrates, les républicains; contre l’indépendance, la souveraineté nationale et contre le développement national endogène, équilibré, durable et respectueux de l’Environnement.
En effet : Pour son plus grand malheur, l’Afrique s’est trouvée enchainée par trois fois à l’occident.
La première, l’odieuse traite des esclaves nègres pudiquement appelée «commerce triangulaire ». La seconde fois fut à travers l’ignominieuse entreprise de colonisation avec son cortège de barbaries et d’épisodes sanglants. La troisième à travers la Conférence de la Baule fardée sous la prétendue appellation de ‘’communauté internationale ‘’ qui n’est en réalité que la forme déguisée de la néo colonisation. Car elle n’a de communauté que la défense des intérêts des plus riches au détriment des plus démunis, une espèce de « compagnie des Indes » exploitant férocement la misère des plus pauvres. Elle est cruelle et cynique à l’endroit du Tiers-Monde, mais lâche et obséquieuse devant les Grands de ce monde. Selon le Doyen Boubacar Keita in « LA ROUE>> spécial N°191 du 03 au 12 Novembre 1997, n’est rien d’autre qu’une colonisation à distance, par procuration, plus subtile mais, plus pernicieuse. Autrement dit, partir tout en restant sur place.
La France, en accordant une indépendance factice et nominale à ses anciennes colonies est partie pour mieux rester. Ses intérêts vitaux sont toujours sauvegardés notamment l’approvisionnement en matières premières et minérales et des débouchés pour ses industries sans avoir à supporter les charges de la colonie. C’est un dispositif infaillible garanti par un arsenal juridique bâti autour des Accords monétaires et Financiers, Franc C.F.A, culturels, commerciaux et militaires pour soutenir l’hégémonie des affairistes Français sur l’Afrique. Le bon nègre peut toujours s’agiter mais il reste ferré à vie par un système des plus sophistiqués de coopérants techniques, de Francophonie et de Françafrique, mais aussi et surtout par l’usage imposé du français qui parachève le carcan et le maintient dans les liens de la dépendance.
Ainsi, après avoir colonisé, civilisé et néo colonisé le Nègre, il faut poursuivre cette logique en décrétant la démocratie. Avec la Guerre froide, il fallait lâcher l’Afrique au profit d’autres objectifs. Ce qui signifiait lui compter désormais l’aumône qui la maintiendrait sous perfusion financière. Qui d’autre que l’ancien Ministre des colonies pouvait assurer une telle transition ? Et pourtant, nous n’avons invité personne, le Nègre n’a demandé personne, on n’a demandé ni traite, ni colonisation, ni néo colonisation, ni démocratie. Avant Athènes, nous avions bâti des sociétés démocratiques vivantes et viables à notre mesure.
Peut-on nous laisser un instant, régler nos problèmes, concluait le doyen feu, Boubacar Keita.
« Nous sommes bien les héritiers de ce pays qui, jadis, a su parler au monde à travers les 7 articles du serment des chasseurs du mandé, consacré de plus en plus comme l’une des premières Déclarations Universelles des Droits de l’Homme. Que dire la Charte de Kurukanfuga que l’histoire retiendra aussi comme l’une des premières Constitutions étatiques que notre humanité ait connues » souligne O’ Bamba dans l’Editorial du N°83 du 25 janvier 2016 du Bihebdomadaire d’analyses et d’information générales « InfoSept ».
Dans le discours historique prononcé par le Président du futur Etat indépendant du Mali, M. Modibo Keita, après l’éclatement de la fédération du Mali, il disait : « Dans un monde de plus en plus tourmenté, où la légalité n’apparaît qu’à travers les intérêts stricts du pays, la lutte, pour nous devra s’engager sur le plan politique… La république du Mali est née. Le Mali continue. Le mot Mali continuera à résonner comme un coup de gong sur la conscience de tous ceux qui ont œuvré à l’éclatement de la fédération du Mali ou qui s’en sont réjouis. Nous restons mobilisés pour l’idée de la fédération qui, malgré tout, demeure une semence virile de l’unité africaine. Nous avons perdu une partie mais gagnerons la manche, Inchallah. Les puissances d’argent, les forces rétrogrades et impérialistes n’y pourront rien… »
Après l’indépendance, le système éducatif malien éduquait et formait les cadres pour dix pays d’Afrique. La direction politique des ressources humaines ne lui échappait pas. A l’époque, c’est parce que le modèle de société était en adéquation avec le système de formation et d’éducation que la culture, la santé et l’éducation n’étaient pas privatisées. Un Etat souverain et responsable ne privatise pas sa culture, sa santé, son éducation. Dans le projet de société et le programme politique de développement national initié et mis en œuvre par l’Union Soudanaise R.D.A., l’Agriculture devrait constituer la base de l’industrialisation du pays. Parlant de l’après période 1960-1968, M. Oumar Coulibaly, in « Mali Sadio » n° 024 du 15 septembre 2015 faisait les constats suivants dans son article intitulé « Actualité : Bonne Gouvernance et vieux chevaux de retour » ; nous le citons : « Au Mali, la politique est devenue une bonne affaire pour s’enrichir au plus vite pour nombre des politiciens. La plupart des maliens n’a pas en réalité de patriotisme évident au fond. D’où des machinations politiciennes continuelles au détriment du bien commun et du peuple…Ce peuple a la mémoire longue, à l’aune de sa légendaire patience…poursuit-il. A l’époque du président Modibo Keita, le politicien était une notabilité, un personnage quasi légendaire dont la parole valait son pesant d’or. Ce n’est pas pour rien que l’on compare Modibo et ses compagnons, les Seydou Badian Kouyaté, Gologo, Madeira Keita et d’autres à des baobabs. En effet, ces soudanais de bonne souche sont autant de monuments pétris de valeurs cardinales qui ont donné l’exemple du courage et de l’honnêteté politique, de la probité morale et du patriotisme au service du Mali et de son peuple. Ils furent des phares qui ont conduit en moins d’une décennie la nation malienne à prendre place dans la civilisation mondiale, à être considérée comme une avant-garde des nations africaines. Malheureusement, cet élan fut arrêté le 19 novembre 1968 par le coup d’Etat de jeunes officiers de l’armée malienne conduits par le lieutenant Moussa Traoré… une gabegie à laquelle mettra fin le Mouvement Démocratique par l’extraordinaire Révolution Populaire du 26 Mars 1991.
Les patriotes, les démocrates, les révolutionnaires et les républicains Maliens, dans une Alliance exceptionnelle avec le syndicat National des Travailleurs du Mali (UNTM), les élèves et étudiants de l’AEEM, la société civile et des militaires patriotes conduits par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré du régiment parachutiste de l’élite, ont réussi à mettre fin au régime dictatorial, après des jours d’émeutes sanglants. Ainsi, après le règne du CMLN-UDPM, le triomphe de la révolution populaire, la conférence nationale souveraine, les premières Elections pluralistes jamais tenues au Mali, à l’issue desquelles Alpha Oumar Konaré de l’ADEMA fut élu président de la troisième République, un nouveau régime, un gouvernement et une nouvelle Assemblée nationale dominé par ce parti issu du Mouvement démocratique, furent installés…
Ce renouvellement de la classe politique a pourtant laissé les vrais démocrates sur leur faim, car on constate des tentatives de restauration et l’apparition d’une classe de nouveaux riches parmi ces démocrates autoproclamés, les caciques du régime, ministres, hommes d’affaires et prête-noms. Bref, une formidable alliance de prédateurs de l’Etat et de la République, sous l’ironique vocable de « multimilliardaires de la démocratie ». Au total, d’après des statistiques, plus de 78 multimilliardaires auront été fabriqués entre 1992 et 2013 par les régimes AOK et ATT. De l’Etat parti-marmite ADEMA dans lequel, à travers un PDES élaboré à cet effet, on vient pour manger et faire manger ses marmitons et penser sa carrière.
Comment cela a-t-il été possible en si peu de temps de voir la révolution du peuple confisquée aussi facilement par des prédateurs, des négationnistes, des opportunistes fieffés, des parvenus profiteurs jouisseurs de la démocratie ?
En réalité, constate Oumar Coulibaly, il fallait se rendre à l’évidence que la Révolution malienne admirée et citée en exemple dans le monde entier n’avait enfanté que d’un monstre, une fausse démocratie spoliatrice, une poudre aux yeux de l’occident qui ne tarissait pas d’éloges envers cette exception malienne de la démocratie.
Elle n’allait pas tarder à être dénoncée violemment par l’opposition radicale rapidement formée par les compagnons d’hier, le COPPO. L’ADEMA est devenue une auberge espagnole ennemie de la rigueur toujours d’après M. Oumar Coulibaly, qui renfermait tout et son contraire. Des socio démocrates aux révolutionnaires purs et durs à la trotsky en passant par des communistes radicaux technocrates capitalistes ceints du vernis socialiste aux maoïstes nationalistes repentis. Tant et si bien que la gouvernance de l’Etat-ADEMA pendant les deux mandats d’Alpha Oumar Konaré ne fut qu’une catastrophe nationale laissant des usages coupables, indélébiles dans la pratique politique, une flopée de scandales financiers consécutifs à la Corruption des Cadres, le tissu social exangue et des conséquences tout aussi désastreuses pour notre souveraineté nationale avec le désarmement systématique de l’armée, la gestion opportuniste de la rébellion du nord consacrée par le bluff de la « flamme de la paix.
Ces « démocrates » Maliens selon Malick Maïga in « Afrique fédérale » n°058 du 18 juillet 2014 pour mieux nous « entuber » au profit de la françafrique, procédèrent à la décolonisation sociale, économique et culturelle du Mali… Ces démocrates françafricains, prétextant que le Mali est devenu une démocratie, en déduisirent que le pays n’avait pas besoin d’une armée hyper équipée. Les démocrates mirent alors une rare conscience à détruire le système de défense du pays. 22 MIG 17 en parfait état de marche furent désossés et vendus au kilogramme à des artisans fabriquant de marmites en aluminium. Les équipements électroniques d’une dizaine de MIG 31 furent vandalisés par des officiers de l’armée de l’air et vendus au marché noir international au vu et au su de leur hiérarchie. Ce qui constitue un acte de haute trahison. Il faut dire que lesdits officiers ne volaient plus, ils préféraient des primes pour ne pas s’entrainer, car, faire voler les MIG 31 revenait plus cher au trésor public. Or, au bout de six mois de non fonctionnement, l’électronique à bord desdits MIG 31 est « out of use ». Les véhicules amphibis comme certains chars de l’armée nationale furent aussi désossés et vendus au kilogramme à des ferrailleurs qui les exportaient vers le Nigeria. Les engins de terrassement du génie militaire furent cédés à une entreprise de construction de route et à un douanier malien, lit-on dans le n°058 du 18 /07/2014 de l’Afrique fédérale, 1991-2002. « Le bilan était trop lourd pour être occulté par la prochaine gouvernance. C’est alors qu’avant l’échéance redoutée du changement de régime, pour parer à toute éventualité, le chasseur ADEMA pista le Général ATT « le copain » de la Transition de 1991, comme un gibier de premier choix, pas du tout évident pour le profane, pour en faire son candidat. Ce choix décidé et le refus d’une candidature interne à l’ADEMA entrainèrent la levée de boucliers de bon nombre de dirigeants et militants du parti. Une secousse tellurique, dévastatrice secoua de fond en comble et fractura le parti du professeur Dioncounda Traoré et du président de la République Alpha Oumar Konaré, dont les effets se font encore sentir», souligne Oumar Coulibaly. « ces héros de la France au Mali qui clament haut et fort leur appartenance à ce régime contre lequel/Platon avait mis en garde l’humanité ! Car selon le philosophe Grec, la démocratie étant la dictature de la majorité, finit toujours dans l’anarchie et la corruption, parce qu’une minorité sévit au nom d’une majorité qui, plus qu’une foule, ne peut prétendre au qualificatif de peuple, en substance » soulignait M. Malick Maïga.
Les démocrates post 26 Mars 1991 écartelèrent ainsi, au nom de leur prétendue ‘’démocratie’’ le système éducatif malien, non pas parce qu’il était obsolète, mais uniquement pour favoriser le retour de l’indigénat via un enseignement privé qui ne saurait poursuivre des objectifs grandioses rimant avec souveraineté du Mali, indépendance et liberté du peuple malien. Non, cet enseignement est le retour de la France à travers ses politiques de sous-traitance. Le Maroc et la Tunisie sont applaudis par des dirigeants myopes, alors que c’est justement de la faiblesse de nos dirigeants que la France tire sa gloire. « Le modèle démocratique occidental cause des plaies d’Egypte en Afrique » selon Ibrahima Kanté (in « le sphinx » n°388 du 19-26/1/2012).
Dans son article de presse titré : « Bonne Gouvernance et vieux chevaux de retour : le règne des parvenus et exploiteurs de la démocratie » Oumar Coulibaly constate (in « Mali Sadio » n°024 du 15 septembre 2015) que : « la révolution malienne de 1991 fut une chance dont le Mali devrait profiter pour avancer, avec des hommes politiques de valeur, des dirigeants accompagnés de collaborateurs qui savent gérer, qui ont en même temps le sens de l’Etat et du sacrifice. Des gens qui aiment leur patrie, préférant servir le peuple et non d’abord se servir. Ce fut le contraire… La plupart des cadres en vue du sérail politique, toutes chapelles confondues, trainent un lourd passif dans la gestion publique. L’Adema qui aurait pu être une chance pour le Mali a gaspillé son capital de confiance au sein du peuple en déviant de sa trajectoire politique. Comme lui, beaucoup de partis sont prêts à vendre leur âme au diable pour le pouvoir ».
Après la transition de 14 mois par le CTSP, ce fut le coup d’arrêt brutal de la révolution. Déboutées du pouvoir le 26 Mars 1991, les forces sociales et économiques ont eu le temps de se regrouper et de récupérer la direction et le contenu de la révolution. Une fois leur panique estompée, elles se sont retrouvées, regroupées et ont réussi à aiguiser les contradictions internes du Mouvement Démocratique et à émerger.
L’agglomération que constituait le Mouvement Démocratique historique n’a pas eu le temps de se coaguler en conglomération. Tout cela faisait le beurre des prédateurs rentiers prébendiers d’Etat, d’occasion et de situation appelés « opérateurs économiques » et/ou « hommes d’affaires ». En réalité, ce sont des opérateurs politiques vivant des prébendes et de la rente bureaucratique de l’Etat.
Face à la déliquescence de l’Etat, à l’efflorescence de la culture du mensonge de l’arbitraire et de l’irresponsabilité, Vu les menaces que font peser sur la démocratie malienne la mal gouvernance, le bricolage, la crise politique née du désastre électoral d’Avril 1997 et aggravée par une série d’élections non régulières, ni transparentes, aux coûts monstrueusement élevés, la classe politique malienne a besoin de réfléchir sur le parcours fait depuis 1991, en vue d’une évaluation aussi exhaustive qu’objective, avait dit le professeur Mamadou Lamine Traoré
Ce discours révélateur du feu professeur Mamadou Lamine Traoré restera longtemps d’actualité : «… comme il arrive souvent, notre conscience est en retard sur les choses et beaucoup de démocrates se surprennent à regretter la douce quiétude des temps morts d’avant, quand le pays ressemblait à un lac aux eaux croupissantes que nulle brise ne ridait… Afin de mieux coller aux réalités mouvantes de notre pays et du monde, nous sommes convaincus que pour bien penser nos réalités, nous devons chercher à penser contradictoirement entre nous et aussi avec d’autres.
Pensée non alimentaire !!! Celui qui ne pense qu’à sa carrière ne peut penser que sa carrière ; ne peut penser le bien général sans lequel le 26 Mars 1991 ne sera qu’une date parmi tant d’autres, bonne uniquement à mettre dans les manuels scolaires ! Entre trahir, se soumettre, s’agenouiller, infiltrer ou se taire, nous avons choisi et opté depuis le 10 Décembre 1994 de nous assumer ici et maintenant, en faisant la politique autrement !... Depuis la date du 26 Mars 1991, plus rien au Mali ne peut se faire comme avant. Depuis cette date inoubliable, cet acte fondateur, acte fondamental, fondement nouveau de l’Etre Malien, nous vivons dans une Transition. Nous vivons la transition d’un espace politique clos, étouffant, vers un autre plus ouvert plus riche en conflits parce qu’autorisant leur expression, un espace plus porteur d’avenir parce que parcouru de prise de parole se voulant toujours novatrices. La démocratie, ce n’est pas camarades, l’absence de conflits ! C’est au contraire leur exposition au grand jour, accompagnée des mécanismes de leur résolution… Aujourd’hui, le Nil est enfin arrivé au Caire. Personne ne détient la vérité ; efforçons-nous cependant camarades militants d’être sur la voie qui mène à sa rencontre !...
… «Nous devons continuer à nous battre pour les revendications majeures que vous tous connaissez. Chez camarades, je vais terminer en disant ceci : Ne sayons ni impatients, ni patients, sayons prêts, mobilisables à tout moment. La lutte peut s’accélérer ; la lutte peut trainer mais, il faut que nous soyons là, ensemble, pour faire face à leur mensonge, au dénigrement, au viol et au vol des consciences. Car, acheter une conscience, c’est la violer » disait le professeur Mamadou Lamine Traoré.
Que voulaient les Maliens des villes et des campagnes en Mars 1991, derrière et à travers les slogans : « Anw Té Koro léfè fo Koura », «KoKadjiè », «yèlèma », «Anw ka Koura nanan » ?
LA FAIM CHASSE LE LOUP DU BOIS !!!
Bakaridian Dantioko de Sebougou à Lafiabougou Bamako (à suivre)