Le Comité Exécutif National (CEN) de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali (Cstm) a tenu une Assemblée générale le jeudi 17 mars 2016 au siège de la CSTM , Sis au Quartier du Fleuve, sous la présidence de son secrétaire général, Hamadoune Amion Guindo. L’objectif de l’Assemblée était de sensibiliser l’ensemble des syndicaux affiliés à la Cstm sur la politique du gouvernement, qui au lieu de négocier pour une résolution de la crise, veut faire échouer la grève prévue du 21 au 22 mars 2016.
Dans son préavis de grève du 03 mars 2016, adressé à Mme le ministre de la fonction publique, chargée des relations avec les institutions et au président du Conseil National du Patronat du Mali(CNPM), conformément à la constitution de la république du Mali , à la loi N° 92-020 du 23 septembre 1992 du code du travail, à la loi N° 02-53 du 16 décembre 2002 portant statut général des travailleurs fonctionnaires, et les conventions N° 87 et 98 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) relatives au droit à la liberté syndicale et au droit d’organisation et de négociation collective, le Comité exécutif national et la Confédération syndicale des travailleurs du Mali, considérant le non-respect des engagements, de l’autorité de la chose jugée et les multiples violations de la liberté et du droit syndical tant par l’Etat que par le secteur privé et parapublic, le Cen et la Cstm conscients de leurs responsabilités pour l’avenir des travailleurs exigent au gouvernement le respect des 6 points de revendication exprimés dans leur cahier de doléances.
En premier lieu, le respect des conventions N° 87 et 98 de l’OIT ratifiées par le Mali, relatives à la liberté syndicale, à la protection du droit syndical et le droit ’organisation et de négociation collective : la mise en oeuvre de tous les points d’accord issus du PV de négociations du cahier de doléances 2014 de la C.S.T.M. L’abrogation de tous les décrets abusifs excluant la Cstm des organismes paritaires et tripartites, la neutralité et l’impartialité du gouvernement dans ses relations avec les organisations syndicales , le rappel en activité des fonctionnaires de la police : Youssouf Fofana N° Mlle 3292 licencié en 2014 pour activités syndicales, Aliou Djibrila Maïga N° Mlle 7769 pour cause de maladie dûment constatée.
Le paiement du reliquat des salaires de Mamadou Drago N° Mlle 6633 également suspendu pour activités syndicales depuis Avril 2015, la prise en charge de toutes les victimes parmi les forces sécurité (ceux tombés sur le champ d’honneur) ainsi que leurs ayant- droits. La finalisation immédiate de la relecture du statut des fonctionnaires de la police nationale et l’instauration d’un plan de carrière. L’application des différents décrets portant statuts des fonctionnaires de la protection civile, l’instauration d’un plan de carrière et cadre organique.
La réintégration par le gouvernement des 27 syndicalistes et 30 militants de L.T.A licenciés pour faits de grève en juin 2012 ainsi que la prise en charge de leurs salaires.
Le paiement par la L.T.A de la prime de rendement de la majoration de 7% de 2009 décrétée par le gouvernement sur 36 mois au lieu de 04 mois. La prise en charge par l’INPS de tous les travailleurs contaminés par le Plomb(A.L.S).
Le second point est relatif à l’intégration de tous les enseignants dans la fonction publique de l’Etat conformément aux recommandations du forum national tenu du 30 octobre au 02 novembre 2009 et le paiement de la prime d’ancienneté aux enseignants de l’enseignement privé catholique.
Le respect du décret N° 2015- 0363/PRM du 19 mai 2015 fixant le salaire minimum interprofessionnel garanti par le gouvernement en ce qui concerne les enseignants en service dans les écoles communautaires, des centres d’éducation au développement (CED) et des Jardins d’enfants.
L’accompagnement de tous les fonctionnaires partant à la retraite avec au moins trois mois de salaire brut. L’uniformisation du taux d’augmentation de 20% à tous pensionnaires des deux caisses de sécurité sociale (C.M.S.S. et I.N.P.S.) et son extension aux travailleurs salariés des secteurs privé et parapublic. Le troisième point fait état de l’amélioration du plateau technique des structures sanitaires notamment l’hôpital du Point G, des centres de santé de référence et communautaires et CHU de Gabriel Touré. Le recrutement par l’Etat du personnel spécialisé pour les hôpitaux, et du personnel qualifié pour les centres de santé communautaires. L’instauration d’un plan de carrière pour les agents non professionnels de la santé en activité dans les hôpitaux.
Le règlement immédiat du litige foncier des 450 travailleurs du CHU du Point G.
La finalisation et l’adoption de l’accord d’établissement de médecin sans frontière.
En quatre, le respect des textes règlementaires des aéroports du Mali, la promotion interne, l’instauration d’un plan de carrière.
L’application immédiate des accords signés avec la Fédération Nationale des Transports, y compris le taux de freinte. La finalisation immédiate de la relecture de la convention collective des chauffeurs. La relecture de la convention collective des travailleurs dans les structures des hydrocarbures. Le cinquième point s’intéresse au remboursement immédiat pour compter du 1er juillet 2015 des montants relatifs de la rédaction de 8% de l’I.T.S. La mise hors cause des salariés inculpés en violation des lois et règlement régissant la profession bancaire notamment les instruments de paiement ainsi que les directives communautaires adoptées par le Mali. L’application de l’article 31 de la convention collectives des banques et établissements financiers, la signature sans délai de l’accord d’établissement la Bank Of Africa (B.O.A), et l’instauration d’un plan carrière. Le remboursement sans condition des cotisations AMO des non adhérents. En dernier point, le paiement de la prime de risque des travailleurs des sociétés de gardiennage et surveillance.
La réinstauration du fond minier, le paiement des arriérés de salaires des contractuels de l’Institut Géographique du Mali (IGM) et leur intégration dans le corps des conventionnaires de l’Etat. La libération des actions Sotelma en faveur des ex-propriétaires des télé-centres et la baisse des prix de l’eau et de l’électricité.
Faute d’accord avec les autorités, la grève de 48 heures a été observée comme prévue par les travailleurs affiliés à la CSTM. Avec la multiplication des fronts sociaux ces derniers temps, l’Etat de changer de politique pour régler les problèmes avec les partenaires sociaux dont la grogne présage généralement un cataclysme.
Gabriel TIENOU